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MessagePosté: 10 Juil 2023, 21:17 
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Robot in Disguise
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Evocation de la terrible expérience de Ron Kovic, né un 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, excellent citoyen, Marine et engagé volontaire au Viet-nam. Il fut blessé en 1968 à la colonne vertébrale et paralysé à vie. Le film retrace sa terrible épopée pour retrouver un sens à la vie

Pas de topic ?

J'avais vu le film une seule fois en 2001. Hier soir je suis tombé dessus par hasard et je me suis surpris à... regarder la deuxième moitié d'une seule traite. Et du coup, si mon avis est forcément parcellaire (rien revu des scènes au Vietnam par exemple), mon expérience témoigne de l'excellence de la narration de ce film.

La deuxième moitié semble fonctionne par chapitres, sautant à chaque fois quelques mois voir années, mais créant une tranche de la vie de Kovic. Et chaque tranche est immédiatement incarnée, bien castée, subtile, efficace mais aussi en finesse (le moment où son père retient ses larmes face à Ron). De la belle ouvrage à l'américaine.

Qu'on saute ainsi de lieu en lieu, d'époque en époque, zappant des personnages secondaires, donne au film un côté parfois décousu. Et en même temps ça accentue cette quête solitaire. Zéro sidekick. Une girlfriend, puis une famille, puis d'autres vétérans qui disparaissent du récit un à un. C'est Ron Kovic seul contre le monde.

Mon plaisir du semi-visionnage était accentué par l'aspect "doudou". Retrouver toute la bande à Stone, quel pied, entre Wayne Knight, Michael Wincott, le regretté Tom Sizemore, l'incontournable Frank Whaley. Et le plaisir de voir John C. McGinley le temps d'un plan, ou bien un Willem Dafoe illuminé.

Esthétiquement, je gardais le souvenir d'un film bien plus sage. Finalement dans cette deuxième partie on voit déjà les germes des DOORS à venir. La lumière de Richardson commence à péter. Le montage offre des accélérés, des gros plans, des plans injustifiés...

Et sinon il faut vraiment que je demande à Topher Grace de remonter toutes les séquences des films de Stone dans l'ordre historique, car là on a quand même droit à une scène qui se passe pendant le discours de nomination de Nixon en 1972, évènement qu'on reverra sous un autre angle dans NIXON six ans plus tard.

Bref, pas le Stone le plus dingue mais franchement bien plus solide que dans mon souvenir.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 11 Juil 2023, 07:56 
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J'ai envie de le revoir depuis un moment parce que j'avais davantage aimé que ses films des années 80 mais moins que ses films des années 90. La transition quoi. Je vais faire ça dans mon cruisebinging.

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MessagePosté: 03 Mai 2024, 08:53 
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Et donc c'est enfin chose faite et contrairement à QGJ, moi je le vois un peu à la baisse.

J'adore Oliver Stone et jamais il ne me viendrait à l'esprit de qualifier son cinéma de subtil mais ce biopic est sans aucun doute son film qui ressemble le plus à l'idée que l'on peut se faire d'un "Oscar bait movie", dans son Sujet™, dans la performance à contre-emploi de Tom Cruise (à contre-Top Gun devrais-je dire, c'est fascinant) en handicapé (il a perdu face à Daniel Day-Lewis dans...My Left Foot), avec la scène d'explosion émotionnelle immédiatement identifiable comme futur extrait à passer durant la cérémonie, dans la foire aux postiches un peu malaisantes, dans le vernis giga-léché que Richardson apporte soudain par rapport à ses précédentes collaborations avec le cinéaste...

Après, c'est tout de même approprié. Stone ouvre délibérément son film sur une succession de vignettes estampillées de l'Americana, des gamins qui jouent dans la forêt au sport lycéen en passant par un premier baiser sous les feux d'artifice de la fête nationale et la cinematography reflète ça. C'est leur premier film en 2.35 (et en anamorphique qui plus est) et Richardson commence à cramer sa lumière, tu sens que ça aspire à une approche plus iconique, avec des ralentis et contre-jours bien bourrins.

Les expérimentations visuelles qui allaient aboutir au chef-d’œuvre JFK commencent vraiment avec The Doors qui vient juste après mais Né un 4 juillet présente déjà quelques fugaces essais plus timides (retour sur un événement en N&B, accélérés, images en 16mm) qui participent à la création d'une expérience subjective que Stone exploitera à 300% par la suite.

Parce que c'est la principale qualité du film, qui adapte la démarche de Kovic sur son livre, je cite "I wanted people to understand. I wanted to share with them as nakedly and openly and intimately as possible what I had gone through, what I had endured. I wanted them to know what it really meant to be in a war — to be shot and wounded, to be fighting for my life on the intensive care ward — not the myth we had grown up believing. I wanted people to know about the hospitals and the enema room, about why I had become opposed to the war, why I had grown more and more committed to peace and nonviolence." La peinture d'apparence exhaustive qui est faite est efficace, de l'horreur de la guerre avec la mort accidentelle de femmes et d'enfants et le friendly fire jusqu'à la réalité crue des fonctions corporelles amoindries d'un homme paralysé, un accent particulier étant mis sur le tabou du sexe. Le scénario parvient à composer un personnage pathétique sans surfaire le pathos, avec des moments émouvants (le hug tardif du père) ou dur (l'aveu aux parents du soldat).

Je reste par contre sur ma faim concernant tout ce qui touche à l'engagement politique du protagoniste qui ne bénéficie que d'une quinzaine de minutes à la fin, réduite globalement à une scène et un épilogue, alors que ça aurait dû composer une vraie troisième partie égale aux deux premières (la guerre/le retour).

Bref, je n'ai pas trouvé ça mauvais du tout mais c'est tout de même empreint d'une certaine grossièreté qui ne m'a pas toujours parlé. En fin de compte, en termes de mise en scène, je crois que je préfère encore ses films plus dépouillés qui précédent (même si leur classicisme est déjà ce qui me freine un peu) et surtout ses vrais films de fou parano qui suivront.

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