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Quelque part, si j'y suis allé, au-delà de l'engouement et de la Palme, c'est que j'en avais envie. Que ça m'intéressait. Même si je garde encore La Graine & le mulet en travers de la gorge.
C'est pourquoi je m'attendais à retrouver ici tout ce qui m'avait énervé la dernière fois (pas vu La Faute à Voltaire ni Vénus noire) mais j'ai été surpris de retrouver plutôt la justesse de L'Esquive.
Je pensais tomber d'accord avec certains points de la critique de Neuhoff, qui confirmait mes craintes, mais je n'ai eu de cesse de me dire durant la séance que Kechiche avait corrigé la plupart des erreurs de La Graine & le mulet. J'ai pas eu l'impression cette fois de voir une ourse où chaque séquence s'étire ad nauseam, stabilotant de façon redondante le sens de chaque scène, ici, 90% du temps, c'est nickel à ce niveau : le but de la scène est établi, le sens est communiqué, on passe à la suivante.
A vrai dire, et en tant que mâle sexué, c'est triste à dire, mais les seules scènes que j'ai trouvé trop longues et/ou trop nombreuses, ce sont les scènes de cul. Ca dure un peu inutilement, je trouve.
(en passant, utilisation de prothèses, mon cul...y a peut-être des gadgets pour empêcher le contact quand elles se chouchougnent mais je doute que les lèvres d'Exarchopoulos - qu'on ne voit en plus que dans 2 plans - soient fausses...ou alors en CGI)
Mais sinon, j'ai pas grand chose à redire sur l'écriture globalement, le film évite les ressorts scénaristiques faciles (à pbase d'infidélités qui font disparaître le couscous) et la caractérisation grossière (je trouve l'opposition spaghetti/huîtres plus maladroite que mal intentionnée), et tout ce qui a trait aux relations naissantes, aux rapports adolescents, puis sentimentaux, me paraît parfaitement illustré. Je souriais malgré moi à pas mal de passages qui sonnent vrai.
Niveau réa, il faut dire à Kechiche qu'il existe une autre valeur de plan que le gros plan. Je mentirai si je disais que ce parti-pris n'est pas efficace dans la démarche du cinéaste (se concentrer sur l'intime, le rapport, "toi et moi, seules au monde", la focalisation Adèle) mais du coup, je trouve pas ça très intéressant formellement. Ca m'apparaît un peu limité.
Sur la direction d'acteurs, rien à redire.
Après, j'ai beau trouver cette relation cernée avec un naturalisme convaincant, je trouve tout de même le film un peu...inconséquent.
Le dernier tiers (après l'emménagement on va dire) est longuet et les événements assez convenus qui s'y déroulent tendent à banaliser un peu l'histoire.
Disons que je suis davantage "charmé" par les débuts (de la relation) que la fin.
Et du coup, j'ai pas grand chose à dire du film parce que je trouve que le film n'a pas grand chose d'original à dire non plus.
Et comme ça ne m'émeut jamais...
3-4/6
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. 8ème meilleur 14h de l'année également. Pour un film de 3h c'est un exploit.