Forum de FilmDeCulte

Il faut déjà reconnaitre qu'on ne s'ennuit pas alors qu'on connait (ou qu'on se doute) de la fin tout de suite, ce qui n'est pas rien. Sur les trois axes du films, le premier fonctionne parfaitement (le côté un peu branquignole, les vannes, Holywood), le second déraille à la fin (le suspense, anéanti par le climax inventé, outrancier et déjà vu mille fois) et le troisième est loupé (l'étude de personnages, pourtant y'avait de quoi faire avec les otages, mais c'est survolé très rapidement). Affleck est aussi expressif qu'une endive crue mais au moins il l'a compris et se la joue monolithe, ce qui peut passer dans le contexte CIA (on imagine mal Benigni à Teheran) mais reste à mille lieux de ce que d'autres acteurs pas très élastique peuvent faire dans ce genre de rôles (Crowe évidemment, mais même Bale ou Farell). La fin est épouvantable, entre la relation père-fils supposément émouvante qui tombe à plat et le générique de bon élève laborieux.
4/6

Oui Affleck est bien fade, et comme tu dis, c'est bien parce que son personnage devait en effet adopter un monolithisme qu'il est "pardonné".

Sinon j'aime bien le générique de fin moi.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

D'accord en tous points avec boultan, film efficace, divertissant et bien mené mais ô combien classique et, dans une certaine mesure, superficiel. On a quand même l'impression d'un réalisateur qui a bien révisé ses classes de cinéma d'espionnage américain, et qui les applique de manière enthousiaste mais un peu limitée, sans fantaisie aucune lorsqu'on gratte un peu le vernis, certes chatoyant.

3,5/6

Tu m'évites d'écrire une critique dans ce topic. J'ai à peu près le même avis sur le film. et la note oscille entre 3 et 3.5.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

J'avais peur que ce soit dans la lignée d'un Syriana ou d'un Good Night, and Good Luck, cette resucée du film politique 70' plus ou moins liée à la team (et au style) Soderbergh, qui habituellement me barbe méchamment : sujet géopolitique qui se regarde le nombril sans être capable de sortir une scène digne de ce nom, ne sauvant la face que par une direction d'acteurs savante (faute de personnages, et ça rate pas ici) et par la minutieuse reconstitution d'époque.

Affleck est pas un cinéaste, son premier film le montrait déjà très clairement. Mais son projet, par sa dimension plus pure de "film à suspense", par l'incongruité marrante de son pitch, ou par l'humilité du Ben Affleck acteur, se révèle moins pédant. Ça se regarde assez agréablement, quand bien même ça s'efface aussitôt après vision. Il réussit même une ébauche de vraie scène : la lecture du scénario mélangée aux dépêches d'actualité. Le film est complètement dispensable, mais il n'a rien d'honteux.

Mais c'est assez révélateur de voir quand même, dans le générique de fin, les images du film comparées à la photo leur ayant servi de modèle, comme on montrerait patte blanche. Cette lignée de films US indés "politiques" n'ont vraiment que cette ambition là : le mimétisme. Le reconstitution impeccable. Comme si cela allait par magie préserver la complexité du sujet...

Or il y a un sujet éminemment politique dans ce film, c'est évidemment la façon dont une foule islamique en colère résonne avec les images d'actualité d'aujourd'hui. Et notamment avec la responsabilité américaine dans cette révolution ! On se contente de l'évoquer dans une introduction qui comme tout le film ne fait que de l'illustration à vide (jusqu'au n'importe quoi douteux : jouer à cache cache entre storyboard et images de tortures...), ne rappelant ensuite l'idée que dans deux trois dialogues en début de film.

Ses devoirs terminés, Affleck peut donc s'enfoncer en toute innocence dans une peinture ethnique d'Iran tiers-mondiste et anonyme (zouk, hangar aux gamins, rues dégueulantes et beuglantes de monde), merdier d'images bordélique dont doit s'extirper cette imposant avion moderne, dans un ouf de soulagement tant dramaturgique que formel. L'énergie très basique du film est là (jusqu'au détail qui tue de l'alcool permis en dehors des frontières), et à la limite pourquoi pas, c'est aussi ce qui donne au film un peu de punch et de tension, mais je me demande si Affleck a ne serait-ce que conscience que son film politique-démocrate-complexe repose tout entier sur les ressorts les plus binaires et réac qui soient.


J'espère quand même que c'est mieux que ça, le cinéma politique des années 70. J'en ai rien vu, mais vu les disciples ça donne pas très envie...

Les Hommes du Président, tu l'as vu?

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J'étais justement parti pour l'essayer, en souvenir ému de La classe américaine. Il vient d'arriver.

Ils ont la musique dans la peau ?

Le souk.

Enfin rattrapé...

J'ai trouvé le film gentiment inoffensif. J'aime bien la partie Hollywood - pour moi la meilleure du film - et la façon dont le film enveloppe la crise des otages d'une certaine douceur - c'est d'ailleurs fou que jamais la solution armée ne soit évoquée. La fin avec le story-board est belle, mais il aurait pu éviter le générique à base de photos plus discours de Jimmy Carter - très Ricain ça...

4/6 mais presque déjà oublié