Forum de FilmDeCulte

Même si je doute fort que ça passe un jour l'Atlantique, ce hoax sur la fausse reconversion de Joaquin Phoenix en rappeur voulant faire financer son album par Puff Daddy, fonctionne sur le même registre de fascination que les films de Sacha Baron Cohen, avec le risque supplémentaire de s'être auto-carbonisé en faisant du teasing permanent avant la sortie du film... Tout le monde a vu sur youtube l'interview autiste chez David Letterman ou les lives à Miami où Phoenix se ridiculise. D'ailleurs dans le film, Phoenix passe son temps sur les blogs à lire les moqueries et Affleck à compiler les news ironiques des 50 minutes inside locaux.

Pourtant, le générique précise bien qu'I'm still here est écrit et produit par Affleck et Phoenix, ce qui le hisse au rang de performance géniale, mille fois plus cruelle sur la célébrité que la petite comptine fadasse Somewhere. Parce que quand Phoenix se met à insulter une nana lors d'un showcase en lui disant que lui au moins a des millions sur son compte en banque et que toi petite salope tu n'es rien en se jetant sur elle pour lui filer une baffe, si cette scène a bien été publique, c'est de l'inconscience pure et simple. Tout comme cet acharnement à se filmer barbu dopé et bedonnant, à se faire déféquer sur le visage (même si on voit pas grand chose), à bouffer les seins d'une strippeuse sur le retour comme si c'était Eva Mendes dans We own the night ou à jouer à chat-bite avec son assistant personnel.

Sans la musique, la toute fin au Panama tient quelque chose de Weerasethakul...

4/6

T'es aux States?

C'est quand même maladif, d'être prêt à voyager partout et à débourser des centaines d'euros rien que pour être le premier à poster un fil critique sur FDC.

jaloux

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proutos

J'ai trouvé ça absolument fascinant tendance génial. Quelle ambiance glauque parcourt le film de bout en bout, le rire est toujours gêné, toujours malaisé, un peu contrit même tellement la lente dérive de Joaquin Phoenix (extraordinaire) est terrible et pathétique. Là où le film est vraiment bon c'est qu'il parvient à trouver un équilibre précaire où rien n'indique jamais la fausseté du truc. Il n'y a pas de gag, de situations vraiment too much comme dans les films de Sasha Baron Cohen où l'on comprend direct que c'est de la mise en scène. Ici on reste dans un espèce de flottement délétère avec Phoenix qui prend de la coke dans des chambres d'hotels en bordel ou qui se tape des putes recrutées sur Internet, l'impression d'être témoin d'une vie qui n'a absolument aucun sens. C'est véritablement terrible.
Le film a vraiment un truc particulier je trouve, au delà de l'astuce, du clin d'oeil, du coup de coude dans les côtes. Il développe l'espèce de silhouette d'un homme totalement perdu face à lui même. Effectivement la fin (qui m'a beaucoup plus fait penser à Last Days notamment pour le rapport à la célébrité) est magnifique.
Grosse surprise j'en attendais pas tant.

5/6

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CroqAnimement votre

Oui c'est fascinant comme métrage...

Les commentaires audio du BR valent le détour...

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Why there is so much trouble in this world?

Coucou! Sortie le 6 Juillet.

Yeah c'est cool ça ! Le film vieillit incroyablement bien chez moi. Ca sent la sortie limite technique mais c'est mieux que rien.

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CroqAnimement votre

Et avant-première à Paris Cinéma. (mais je doute que Phoenix viendra le présenter)

Y a quoi d'autre? Le Herzog? Le Bela Tarr?

Vu.

Très très très grosse performance de Phoenix, j'ai envie de dire jeu d'acteur ultime. Difficile de faire plus fort. Difficile aussi de faire plus risqué. Et surtout, difficile de savoir qui était dans le truc et qui ne l'était pas (genre P.Diddy, James Gray qu'on ne voit pas dans le film, Ben Stiller...)
Parce qu'autant la "blague" d'un Pater est inoffensive, autant là Phoenix aurait pu définitivement bousiller sa carrière...

On le voit effectivement s'enfoncer de plus en plus, boire, fumer, prendre de la coke, inviter des putes (scène GENIALE et sans doute bien sous coke), devenir de plus en plus hirsute, de plus en plus gros, de plus en plus balourd... jusqu'à cette interview chez Letterman, affreuse, et Ben Stiller qui choisit de se foutre ouvertement de sa gueule aux oscars.

Et sa musique... si les paroles ont le mérite d'être autobiographiquement parodiques, le reste, c'est quand même dur (la gueule de P.Diddy dans le studio, épique).

Par contre j'ai trouvé la fin ratée, ça n'explique rien, et le passage en mode je filme les oiseaux et Joaquin qui avance de dos... un peu useless.

J'aurai préféré un "Bon, je crois qu'on va arrêter, là".

Parce que la question qui reste à la fin de tout ça, c'est quand même : "WHY THE FUCK ?"

Du coup, je reste un peu mitigé et me contenterait d'un 4/6

Ouais, bon, en fait, 4.5

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I am the constant. You were always a variable.

C'est vraiment très bon durant la première heure, parce qu'on sent que ça part d'un coup de tête, d'un ras-le-bol de Joaquin Phoenix (qui a plusieurs fois déclaré ne pas tellement aimer son job d'acteur), filmé par son beau-frère Casey Affleck. Ça reste donc assez crédible, comme une blague potache, et le spectateur a l'impression d'être sur la même longueur d'ondes que Joaquin, l'impression d'être son complice.
Puis, à mesure que le film avance, Phoenix s'installe de plus en plus dans un rôle créé de toutes pièces, pendant que le spectateur, lui, a toujours en tête l'idée que tout est fake. Il y a donc une rupture, ce qui rend les performances publiques où Phoenix se ridicule devant des gens médusés très drôles, mais les instants intimistes ratés. On voit Phoenix pleurer, se lamenter, mais on sait que ce n'est qu'un hoax, que Phoenix ne fait que jouer un rôle, et on n'est pas non plus dans une vraie fiction : l'émotion ne nous gagne donc pas. Les dernières minutes, tristement improductives et à côté de la plaque en sont un bon exemple.

J'aurais préféré qu'à la moitié du film, lorsqu'on entend des news du genre "La retraite de Phoenix ne serait qu'un hoax", que Phoenix et Affleck deviennent de vrais complices du spectateur, en disant ouvertement s'ils ne vont pas trop loin dans la blague, si ça risque de ne pas faire du tort à leur carrière et de gêner leur retour, ou, à l'inverse, en se demandant ce qu'il faudrait faire pour choquer encore plus la plèbe. Ça aurait été très intéressant à vrai dire, et beaucoup plus fun aussi.
Je le conseille tout de même, certaines scènes sont incroyables et Phoenix est magistral.

4/6