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MessagePosté: 26 Aoû 2011, 21:30 
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Si on m'avait dit qu'une année je préfèrerais le Lars Von Trier au Mallick, j'en aurais bouffé toute ma collection Max Pecas.
Au-delà du film que je trouve sublime - tout en étant pas vraiment capable de dépasser ce stade du ressenti, je suis assez d'accord avec FF, l'intérêt du film n'est pas à chercher dans son discours ou son originalité - le parallèle avec Tree of Life est dur à éviter, et Melancholia illustre a posteriori à quel point Mallick a loupé la symbiose entre son histoire familiale et son pendant cosmique (ou, c'est selon, à quelle point sa structure hétérogène est plus osée et originale).
Mention spéciale à Dunst et aux scènes d'intro, que ce soit les ralentis (c'est quand même super casse-gueule et ici ça passe) ou la scène de la limo, parfaite introduction au récit (la prétention humaine, le mari qui n'arrive pas à se faire entendre, Justine qui prend le volant et fonce dans le décor...)
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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 11:21 
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Revu hier. Impression encore plus énorme.

J'adore la toute fin, le moment où l'écran se fait noir, après le bruit de la destruction... On a alors le réflexe de se demander si le film continue ou pas, avant de se dire que bien évidemment, le film ne peut pas continuer : qui y'a-t-il à filmer? Comment filmer le néant? Générique. Musique.
Belle leçon de cinéma.

Sinon, sur le fond, Justine est-elle une enfant gâtée? A la revision, il apparaît plutôt évident que la cause profonde de sa dépression est la relation entre ses parents. Elle est rayonnante et heureuse jusqu'au moment où son père prend la parole (forcé par le publicitaire) et dérive sur une critique de la mère, qui répond à la provocation et casse l'ambiance. Après ça Justine est dans les vappes, d'autant plus que son idiote de soeur vient lui rappeler de ne pas faire de bêtises = c'est le meilleur moyen d'obtenir le résultat inverse. La soeur globalement a un comportement criminel, en s'en prenant à Justine comme si elle pouvait contrôler alors que celle-ci ne supporte tout simplement pas que ses parents se déchirent. C'est particulièrement révoltant quand elle lui apporte la bouteille pour la saouler. Justine cherche ensuite une bouée de sauvetage mais ne peut se raccrocher à son faible compagnon, et subit les attaques de son patron dont on découvre l'ignominie. Bref, pour moi cela coule de source. Trouver que Justine est une chieuse gâtée, c'est pour moi être matérialiste, et passer à côté des enjeux psychologiques et sociaux.


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 11:31 
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Baptiste a écrit:
Trouver que Justine est une chieuse gâtée, c'est pour moi être matérialiste, et passer à côté des enjeux psychologiques et sociaux.

Mais évidemment que la dépression provient de quelque part, mais je ne trouve pas que les enjeux psychologiques et sociaux - tels qu'ils nous sont présentés - soient convaincants. Du moins pas au point de ressentir pour elle autre chose que l'envie de la baffer.

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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 12:19 
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Film Freak a écrit:
Du moins pas au point de ressentir pour elle autre chose que l'envie de la baiser.


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 12:40 
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Film Freak a écrit:
Baptiste a écrit:
Trouver que Justine est une chieuse gâtée, c'est pour moi être matérialiste, et passer à côté des enjeux psychologiques et sociaux.

Mais évidemment que la dépression provient de quelque part, mais je ne trouve pas que les enjeux psychologiques et sociaux - tels qu'ils nous sont présentés - soient convaincants.


C'est pas suffisant pour toi comme motif le discours des parents?


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 12:55 
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Baptiste a écrit:
Trouver que Justine est une chieuse gâtée, c'est pour moi être matérialiste, et passer à côté des enjeux psychologiques et sociaux.


Trouver que la mélancolie de Justine se décline en termes d'enjeux psychologiques et sociaux, si c'est pas du matérialisme, je m'y connais pas. Son dégoût du monde relève de la métaphysique, c'est une intuition persistante, un goût de cendre dans la bouche. Pas une réaction outrée à son environnement bourgeois ou ce genre de trucs (dans le genre explication soporifique, ça se pose là quand même). Je ne crois pas qu'il faille chercher les causes de sa dépression à l'intérieur du film, pas plus qu'une explication de pourquoi sa sœur se cramponne la vie.
(Bon y a éventuellement une piste qui est avancée par la conversation avec sa mère, c'est qu'elle aurait fini par s'enfermer dans une suite de compromis en accueillant trop généreusement des attentions bienveillantes mais en contradiction avec sa personnalité, jusqu'à se renier et se dégoûter d'elle-même; je crois qu'en définitive on s'en fout.)
Mais essayer de reconstituer la logique des personnages, de savoir si on peut rationnellement trancher la question entre les deux sœurs, si le point de vue de Justine est justifié, si effectivement on peut rigoureusement conclure que la vie c'est trop nul et que la terre devrait se faire péter la gueule par une planète géante, hum... ça me dépasse un peu. Le film ne se situe pas à ce niveau de raisonnement, ça me paraît évident.


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 13:25 
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J'avais detesté Antichrist et je m'étais dit que Von Trier, c'était fini pour moi, mais j'ai beaucoup plus accroché à Melancholia.
Les scènes d'intro sont très belles, même si la musique employée m'empèche de rentrer vraiment dedans. La musique me gènera dans tout le film d'ailleurs.
La première partie est très réussie. J'ai plus de mal avec la deuxième même si c'est elle qui contient les plus belles scènes.

Gerry a écrit:
(le dialogue où elle dit qu'il n'y a pas d'autre vie dans l'univers et qu'elle a raison et qu'elle SAIT parce qu'elle a su le nombre de haricots dans le bocal, c'est pour moi complètement interdit - et ça en fait un film beaucoup plus religieux (pas mystique) que le Malick)

C'est le côté Rain Man du film. Scène assez lamentable... il aurait vraiment pu trouver un autre truc le Lars, s'il veut nous prouver que Justine "sait".


La planète... y'a beaucoup de trucs très bien vus mais comme il n'y aucune volonté de faire un truc réaliste... je trouve que tout ce qui tourne justement autour des explications "scientifiques" tombe à plat et plombe de nombreux moments du film.

Bon bref y'a un ventre mou dans ce film, ensuite la fin relève le niveau, la toute fin est même très belle.
le perso de Kiefer Sutherland étant bien plat, c'est forcément mieux quand il n'est plus là


Après forcément, y'a surement plein de symboliques qui m'ont échappé
par exemple le sens ce 19è trou au golf alors qu'on répète 12 fois que c'est un golf 18 trous - mais bon je n'ai jamais foutu les pieds dans un golf, alors c'est peut-être normal.
et le cheval qui refuse toujours de passer le pont là où la voiture de golf s'arrête ensuite


Après on peut aussi trouver plein d'interprétations probalement foireuses
par exemple : est-ce que dans la deuxième partie on ne rentre pas dans un monde "imaginé par Justine" en rentrant dnas sa folie et dans ses fantasmes ?


Au final, un beau film dont le principal défaut pour moi est le manque d'émotion procuré. Les personnages ne me permettant ni identification ni même compassion.

4/6


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 14:04 
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Zaphod a écrit:
par exemple le sens ce 19è trou au golf alors qu'on répète 12 fois que c'est un golf 18 trous - mais bon je n'ai jamais foutu les pieds dans un golf, alors c'est peut-être normal.
et le cheval qui refuse toujours de passer le pont là où la voiture de golf s'arrête ensuite



Pour le cheval qui ne passe jamais le pont, perso je l'ai vu comme le versant animal de Justine. Au départ, elle entraîne son nouveau mari voir ce cheval en disant qu'elle est sa maîtrsse, qu'elle seule est écoutée de lui et peut le monter. C'est toujours Abraham, son cheval et non celui de sa soeur, qui refuse de passer ce petit pont qui visiblement permet de sortir du domaine et rejoindre le village car Claire se retrouve là avec sa voiturette de golf quand elle cherche à partir avant l'impact avec la planète. Pour moi, il est comme Justine, il sait, il refuse de passer car en gros et en schématisant : ça ne sert à rein de s'enfuir, il n'y a rien à faire, pas d'échappatoire, il faut rester là, c'est inexorable.



Sinon pour répondre à ce qui est dit plus haut, je ne pense pas que les mauvaises relations entre les parents affectent spécialement Justine. Les 2 soeurs semblent résignées là dessus. Je pense plutôt que l'intervention déplacée des parents lors des toasts, remettent en 1er plan le spleen de Justine car elles contrastent avec l'air joyeux et content d'avant et la font replonger dans ce qu'elle pense, qu'il n'y a pas d'harmonie familiale, de bonheur à attendre d'un futur à 2 etc. Ils ne sont pas dans les apparences comme le reste des gens, ils sont brut de décoffrage, leur nature ressort et faire ressortir celle de Justine qui se force pour se conformer à ce qu'on attend d'elle en cette journée sinon.


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 17:44 
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Charogne a écrit:
Trouver que la mélancolie de Justine se décline en termes d'enjeux psychologiques et sociaux, si c'est pas du matérialisme, je m'y connais pas. Son dégoût du monde relève de la métaphysique, c'est une intuition persistante, un goût de cendre dans la bouche.

D'accord avec ça.

Et c'est d'ailleurs pour moi une des faiblesses du film : transmettre ce dégoût du monde via un univers ultra-bourgeois qu'on ne pourra de toute façon que détester. Je comprend l'idée esthétiquement (le palais, le grand golf ouvert au cosmos, l'abstraction générale du lieu qui aide à la métaphysique), mais je trouve facile de miser sur la froideur et l'inconsistance de rituels d'une ultra-bourgeoisie presque anachronique pour entraîner le spectateur dans la dépression de Justine (très bien conçue / rendue / approchée, là c'est pas le souci). Heureusement qu'il y a le gamin, et d'une certaine façon le personnage de Claire, pour palier légèrement à ça.

Bon, après le reste du film c'est une autre histoire...


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 19:13 
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Charogne a écrit:
Baptiste a écrit:
Trouver que Justine est une chieuse gâtée, c'est pour moi être matérialiste, et passer à côté des enjeux psychologiques et sociaux.


Trouver que la mélancolie de Justine se décline en termes d'enjeux psychologiques et sociaux, si c'est pas du matérialisme, je m'y connais pas. Son dégoût du monde relève de la métaphysique, c'est une intuition persistante, un goût de cendre dans la bouche. Pas une réaction outrée à son environnement bourgeois ou ce genre de trucs (dans le genre explication soporifique, ça se pose là quand même). Je ne crois pas qu'il faille chercher les causes de sa dépression à l'intérieur du film, pas plus qu'une explication de pourquoi sa sœur se cramponne la vie.
(Bon y a éventuellement une piste qui est avancée par la conversation avec sa mère, c'est qu'elle aurait fini par s'enfermer dans une suite de compromis en accueillant trop généreusement des attentions bienveillantes mais en contradiction avec sa personnalité, jusqu'à se renier et se dégoûter d'elle-même; je crois qu'en définitive on s'en fout.)
Mais essayer de reconstituer la logique des personnages, de savoir si on peut rationnellement trancher la question entre les deux sœurs, si le point de vue de Justine est justifié, si effectivement on peut rigoureusement conclure que la vie c'est trop nul et que la terre devrait se faire péter la gueule par une planète géante, hum... ça me dépasse un peu. Le film ne se situe pas à ce niveau de raisonnement, ça me paraît évident.


Pas du tout d'accord. Il y a plein d'indices dans le film sur les causes et les conséquences et c'est au spectateur de dérouler leur fil. C'est un film pas du tout révolutionnaire sous cet aspect-là. C'est carricaturer LVT que de toujours penser ses films comme des trips qui placent le spectateur à l'aveugle dans une situation subie et non-explicable. Ce sont des films moraux, qui interrogent sur les relations entre les gens, et pas sur leurs individualités psychologiques indépassables. (Après là je te fais peut-être un procès d'intention, à toi de me dire :) )


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 19:15 
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Tom a écrit:
Charogne a écrit:
Trouver que la mélancolie de Justine se décline en termes d'enjeux psychologiques et sociaux, si c'est pas du matérialisme, je m'y connais pas. Son dégoût du monde relève de la métaphysique, c'est une intuition persistante, un goût de cendre dans la bouche.

D'accord avec ça.


Sauf qu'on est pas dégoûté du monde de façon métaphysique comme ça à la naissance. Les causes sont dans le film.


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 19:24 
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Oui enfin c'est pas non plus une anti-matérialiste la Justine (déja elle bosse dans la pub...).
Le choix du mariage semble être le sien.
A plusieurs reprises, on semble dire que c'est elle qui a insisté pour certains détails (le wedding planner méga cher, la limo etc...)
Sa soeur a constamment des doutes et semble même étonnée qu'elle veuille ça.

Pour moi ça rend le personnage assez délicat à cerner, et on n'a pas l'impression que son malaise vienne du monde qui l'entoure.
Ses parents, pourquoi pas... mais le reste, bof.


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 19:45 
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Zaphod a écrit:
Oui enfin c'est pas non plus une anti-matérialiste la Justine (déja elle bosse dans la pub...).
Le choix du mariage semble être le sien.
A plusieurs reprises, on semble dire que c'est elle qui a insisté pour certains détails (le wedding planner méga cher, la limo etc...)
Sa soeur a constamment des doutes et semble même étonnée qu'elle veuille ça.

Pour moi ça rend le personnage assez délicat à cerner, et on n'a pas l'impression que son malaise vienne du monde qui l'entoure.
Ses parents, pourquoi pas... mais le reste, bof.


Oui, elle a essayé, vraiment (elle le dit à sa soeur d'ailleurs, qui en convient), comme dans un dernier sursaut.
Et oui, hormis ses parents (et encore), il ne suffit pas d'avoir un connard de patron et un fiancé un peu fallot pour être depressif, je ne crois pas que LVT cherche à justifier le mal-être de Justine par son environnement, j'ai même trouvé les relents de Festen un peu déplacés et superflus.


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 19:59 
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Tom a écrit:
Et c'est d'ailleurs pour moi une des faiblesses du film : transmettre ce dégoût du monde via un univers ultra-bourgeois qu'on ne pourra de toute façon que détester. Je comprend l'idée esthétiquement (le palais, le grand golf ouvert au cosmos, l'abstraction générale du lieu qui aide à la métaphysique), mais je trouve facile de miser sur la froideur et l'inconsistance de rituels d'une ultra-bourgeoisie presque anachronique pour entraîner le spectateur dans la dépression de Justine (très bien conçue / rendue / approchée, là c'est pas le souci).


Je pense pas que ce soit le but, justement. Le fait qu'elle évolue dans un univers bourgeois lui permet un retrait du monde et un confort où sa dépression n'entre pas en conflit avec des contingences matérielles, de l'abstraire comme tu dis, de la placer hors du temps et de ses contrariétés, dont le film se fout.
Et je n'ai pas eu l'impression d'une représentation à charge ou caricaturale de la bourgeoisie. Les personnages sont peut-être bourrés de fric mais ils sont caractérisés par des traits assez universellement répandus (lâcheté, brutalité, aveuglement, intransigeance, etc...). Tu dis que tu comprends l'idée esthétiquement mais il me semble justement qu'elle n'outrepasse pas sa fonction esthétique.

Baptiste a écrit:
Pas du tout d'accord. Il y a plein d'indices dans le film sur les causes et les conséquences et c'est au spectateur de dérouler leur fil. C'est un film pas du tout révolutionnaire sous cet aspect-là. C'est carricaturer LVT que de toujours penser ses films comme des trips qui placent le spectateur à l'aveugle dans une situation subie et non-explicable. Ce sont des films moraux, qui interrogent sur les relations entre les gens, et pas sur leurs individualités psychologiques indépassables. (Après là je te fais peut-être un procès d'intention, à toi de me dire :) )


Tout l'aspect moral du film se situe surtout dans la première partie, dans le foisonnement de personnages et de tempéraments qui s'opposent. Le film est très dense d'ailleurs, il ne se limite pas à la mélancolie de Justine, et tout ce qui l'entoure est très intéressant, mais, encore une fois ça me paraît évident, ne l'explique jamais de façon logique et linéaire.


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MessagePosté: 28 Aoû 2011, 21:14 
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Baptiste a écrit:
Sauf qu'on est pas dégoûté du monde de façon métaphysique comme ça à la naissance. Les causes sont dans le film.

Les dépressions ont pas forcément des causes aussi claires et nettes non plus... Perso, ça ressemble terriblement à la dépression telle que j'ai pu la voir chez un ami : complètement détachée du contexte, et surtout pas réactivée par tel ou tel évènement local.

Charogne a écrit:
Le fait qu'elle évolue dans un univers bourgeois lui permet un retrait du monde et un confort où sa dépression n'entre pas en conflit avec des contingences matérielles, de l'abstraire comme tu dis, de la placer hors du temps et de ses contrariétés, dont le film se fout.

Le film joue beaucoup de l'univers estampillé bourgeois - le lisse, les conventions ultrapoussées qui semblent donc forcément vaines, le mariage aseptisé - pour nous immerger dans le sentiment de dépression, de monde vain sur lequel on a pas prise. Quand on fait descendre Justine à table, quand on voit la gueule que va avoir le repas guindé et mortifère entre les couverts en argent, ça peut que ne pas aller bien. Évidemment, la raison est esthétique, mais je trouve l'effet vu, revu et facile, et du coup ça marche moyennement sur moi (qui autour d'eux, au mariage, ont l'air d'être des amis par exemple ? Enfin bref, ce genre de truc).


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