Forum de FilmDeCulte

Je trouve que l'impression vanité tient davantage aux sentiments qu'elle est censée éprouver (tout l'arc avec son mec, notamment, son verger dont elle n'a rien à foutre, ces moments de sexe ratés interminables, etc...) qu'aux conventions bourgeoises que je ne trouve pas si poussées (pas davantage que n'importe quelle réunion de famille ou moment un peu formel). Je ne trouve d'ailleurs pas mortifère du tout l'atmosphère du mariage, qui est nourrie de la diversité des personnages, de tons variés, de couleurs chaudes, en opposition avec la froideur et le gris de la deuxième partie. C'est justement l'ébullition de la vie qui dégoûte Justine (comme la perspective de la mort terrorise sa sœur). Alors certes son père est un lâche, sa mère aigrie, son patron une brute et son mari un imbécile, mais ça n'a rien à voir avec la bourgeoisie. C'est simplement tout un monde dont elle a accepté les attentions par complaisance, et pas par convenance bourgeoise.

Je le trouve mort à souhait le mariage moi... Amoncellement de figures anonymes, enfilage de clichés sans vie, jusqu'aux discours.

Perso j'ai trouvé que le mariage était mort à cause de Justine justement. Le truc est censé être léger (des couverts en argent et une belle table même classique ça ne fait pas forcément un truc pesant, c'est juste un mariage traditionnel) et rythmé (voir le conducteur de la soirée de Claire) mais c'est Justine qui fait défaut à tous les temps "forts" prévus et ruine tout introduisant une impression de "mort" dans ce mariage (sa thématique au final, on s'en apercevra bien). Elle n'est pas là pour l'apéro (retard + limo trop grosse pour le chemin + détour par l'écurie), elle met du temps à venir à table, elle part tout le temps et malgré qu'on l'attende pour le gâteau et ensuite l'ouverture du bal elle est dans son bain etc. Du coup, les invités (et son mari) passent leur temps à attendre ce qui a du en faire effectivement un mariage plus morne et long.

Je me range du côté de Charogne et de Tom (et je pense aussi que la bourgeoisie ambiante, en plus de permettre plus de choses niveau mise en scène qu'un 15m² à Nanterre, favorise effectivement le détachement de Justine -un pauvre ne peut pas se permettre ce genre de dépression).

Et je pense aussi que la dépression est purement métaphysique, les causes exogènes.

Et je pense aussi que Justine sabote (volontairement?) son mariage.

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C'est juste que ça tiens essentiellement du vaste tableau démonstratif sur le sujet et que ce milieu social et le décor du chateau le permet mieux, mais il n'y a pas de regard sociologique particulier non plus, on n'est pas dans "La rêgle du jeu", c'est très superficiel... La scène ridicule ou Justine remplace tous les tableaux affichés dans la bibliothèque pour le mettre en rapport à son état d'esprit est assez parlante. Les personnages en eux-mêmes servent plus des figures sur le sujet qu'ils n'existent vraiment. Sutherland est celui qui en souffre le plus dans l'écriture, mais c'est vrai pour tous les autres. Ceux de Rampling et Hurt s'en sortent par l'humour.

Pour ma part je lui met un 2/6 grâce à quelques idées assez chouettes dramatiquement et esthétiquement, comme celle du cercle en fil de fer qui mesure le rapprochement de la planète, ça a plus de puissance que toute l'ouverture.

Y'a un autre truc quand même qui ajoute à l'ambiance morte, c'est qu'on a l'impression qu'elle n'est proche d'aucun invité.
Elle ne parle qu'à sa soeur, son mari, et ses parents. (et son con de patron aussi).
Mais ça n'est pas ce qui a l'air de causer son détachement non plus.

Enfin il y a quand même une énorme coupure entre l'avant-discours des parents, et l'après. C'est choquant tout de suite à la revision. Sinon pas trop le temps d'en parler plus mais j'aurais des trucs à dire, ce week-end peut-être.

Je suis très déçu parce que je trouve le film un peu bête.

Je veux bien que ce qui fait le cinéma de Lars Von Trier n'est pas le scénario mais cette construction est tellement sommaire : 1ère partie "normale" où l'une des soeurs maîtrise et l'autre perd les pédales, 2ème partie où c'est exactement l'inverse. La charactérisation des personnages est toiut d'un bloc, il n'y a pas de possibilités d'identification. On ne peut pas plus se rattacher au matérialisme un peu creux de Gainsbourg qu'au nihilisme à moitié chic de Dunst.

Si LVT veut dire dans a 2ème partie que la dépression donne plus de lucidité devant la dérive du monde et permet d'accepter avec plus de détachement l'inéluctabilité de la fin ben...c'est, comment le dire gentiment, quand même très creux comme point de vue. Le moment où la dépression de Dunst sonne le plus juste est celui où elle est incapable de rassurer sa soeur catastrophée par l'approche de la planète, ou au mloins d'avoir des paroles de réconfort. Là il y a quelque chose de l'égocentrisme, qui accompagne la dépression, qui passe dans le film. Le reste ne va vraiment pas loin, la scène des haricots est presque génante.

Les compositions picturales du début me saôulent très vite et il y a tout un symbolisme (le 19ème trou, le pont que le cheval ne veut pas franchir) que je ne comprends pas et que je ne ressens pas émotionnellement. Ce que j'aime, c'est quelques idées puissantes comme le cercle en fil de fer et la direction d'acteurs mais c'est très très peu...

Un assez long texte sur Lars von Trier où l'on apprend pas mal de chose.

http://www.independent.co.uk/news/peopl ... 46972.html

Revu ce WE au Max Linder.

J'ai des envies de Wagner et de Fin du Monde. J'avais pas remarqué à quel point chaque plan extérieur de la première partie était une véritable composition. A quel point certains des plans ralentis de l'introduction étaient beaux (celui avec le cheval avec les aurores boréales en fond, celui ou Justine, le fils et Claire marchent dans le jardin, respectivement sous Melancholia, le soleil, et la lune). A quel point la musique redondante était belle et sauvage. A quel point le grondement en bruit blanc qui accompagne le film est obsédant. A quel point le plan final est parfait, définitif, se suffit à lui-même.

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Ouais pareil... la deuxième vision a été très puissante chez moi aussi.




Il faut être motivé pour s'attaquer aux opéras, mais ça vaut le coup. Je suis en plein dans la Tétralogie du Ring... Quant à Tristan und Isolde dans son entier, c'est un puits de sublime hypnotique sans fond.

Ah oui, tiens... Interesting!
"Il se remet aux livres. Il est actuellement à mi-chemin de La Recherche de Proust". Lol, c'est exactement mon cas aussi.

Pour les opéras :

Il faudrait que je les voie. J'attends d'être plus vieux et plein aux as.

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Pas besoin, il y a des DVD pour ça, pas trop chers.

En DVD !

Ah, fol que tu es.

j'ai déjà pas le temps de voir les films que j'ai en DVD, alors les Opera, ya une chance que je les achète et que je les voie jamais.

Non, non, il faut que j'aille les voir, que ce soit une démarche totale.

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