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Billy Budd
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 12:56 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Le film reste quand-même travaillé par une mauvaise conscience un peu poisseuse vis-à-vis des violences faites aux femmes. Le flash-back sur la femme de Brad Pitt (situation à la Althusser, on ne peux plus parler de lui qu'à travers son acquittement) fonctionne comme la scène de Jackie Brown où De Niro tuait Bridget Fonda, sauf que le crime est ici hors-champ, il est même remplacé par le jugement , ce qui rend la scène d'ailleurs comique.


J'y ai pensé aussi et j'ai failli reconsidérer la scène de Jackie Brown.

Dans Jackie Brown, cette scène est d'une violence sèche, "réaliste" et pas du tout comique. C'est ainsi que je l'ai toujours vue et j'avais la faiblesse de croire que tel était également le cas de Tarantino. Il y avait évidemment toujours deux ou trois crétins pour rire dans la salle, mais il s'agissait sans doute des mêmes qui riaient pendant la scène de l'oreille dans Reservoir Dogs, qu'ils avaient découvert après Pulp Fiction.

Aujourd'hui, je me demande si je ne m'étais pas trompé sur les intentions de Tarantino et j'attends de revoir Jackie Brown pour le vérifier, mais je crois en réalité que ce cinéaste n'a pas très bien évolué dans son approche de la violence.

La scène dans Once upon a time est dégueulasse.

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Déjà-vu
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 14:23 
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Billy Budd a écrit:
Dans Jackie Brown, cette scène est d'une violence sèche, "réaliste" et pas du tout comique. C'est ainsi que je l'ai toujours vue et j'avais la faiblesse de croire que tel était également le cas de Tarantino. Il y avait évidemment toujours deux ou trois crétins pour rire dans la salle

Je suis un de ces trois crétins mais qui sont les deux autres ?
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Vieux-Gontrand
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 14:30 
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C'est vrai que la scène avec la petite fille est une allusion à la fin de Forty Guns de Fuller, et est plus supportable car elle fait référence à une situation où la violence se supprime elle-même (Daney a écrit un beau texte sur Chien Blanc où il appelle cela l'amour, Gotlib a aussi commenté cette scène de Fuller dans une bonne BD) .
Celle du bateau fonctionne à la fois comme une autocitation au sein de l'œuvre de Tarantino et le refoulement d'une répétition (sur le coup j'avais un vague sentiment de déjà-vu).
Et en effet, elle est douteuse car le personnage n'existe que pour être tué, et qui plus est au sein d'un couple, annulant la survie qu'il offre -d'ailleurs en même temps que la solitude qui est une conquête ambiguë, la transformation d'une condition en un destin- à Sharon Tate

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre
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Déjà-vu
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 14:35 
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L'un n'empêche pas l'autre car c'est effectivement un mélange des deux, mais la scène dégueulasse (?) me fait plutôt penser à :

Image

Sauf qu'elle s'arrête juste avant.
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Billy Budd
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 14:45 
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Déjà-vu a écrit:
Billy Budd a écrit:
Dans Jackie Brown, cette scène est d'une violence sèche, "réaliste" et pas du tout comique. C'est ainsi que je l'ai toujours vue et j'avais la faiblesse de croire que tel était également le cas de Tarantino. Il y avait évidemment toujours deux ou trois crétins pour rire dans la salle

Je suis un de ces trois crétins mais qui sont les deux autres ?


Je suis étonné.


Déjà-vu a écrit:
L'un n'empêche pas l'autre car c'est effectivement un mélange des deux, mais la scène dégueulasse (?) me fait plutôt penser à :

Image

Sauf qu'elle s'arrête juste avant.


Et sauf que dans Once upon a time,
il me semble évident qu'il ne s'agit pas d'un accident.

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Vieux-Gontrand
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 14:57 
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Tiens le début de Je demande la parole de Panfilov a une dynamique très proche de ce type de scène.

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Déjà-vu
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 15:00 
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Billy Budd a écrit:
Je suis étonné.

Si je ris dans cette scène, ce n'est pas aux dépens de Bridget Fonda mais de De Niro, dont la réaction est EVIDEMMENT excessive et prête à rire du fait même de cet excès (ce qui est accentué par le contraste entre un personnage loquace et un personnage taiseux).

Citation:
Et sauf que dans Once upon a time,
il me semble évident qu'il ne s'agit pas d'un accident.

Cela n'a rien d'évident, c'est volontairement ambigu.
On entend d'ailleurs un bruit de vague juste avant la coupe, la houle pouvant causer un sursaut et donc un geste involontaire, d'où la référence à Pulp Fiction.
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Vieux-Gontrand
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 15:43 
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Oui mais le mec se vante quand-même
que la police n'a pas su le rattraper à la hippie de la Family. Et cela joue aussi dans sa desinhibition à la fin, il est déjà entrainé à affronter ce type de femmes. Il a d'une façon générale quand-même l'air d'expier une faute de manière maso et d'être moral pour compenser une violence déjà déployée. La scène du pneu crevé montre qu'il n'a pas peur d'être violent avec autrui, dès lors qu'il est defié : la violence a pour lui l'apparence d'une convention, d'où l'absence de limites. Au passage le personnage de Spahn, son ranch, sa cécité et leur rôle dans l'affaire Mason sont véridiques

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Dernière édition par Vieux-Gontrand le 21 Aoû 2019, 15:51, édité 6 fois.

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Billy Budd
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 15:44 
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Déjà-vu a écrit:
Billy Budd a écrit:
Je suis étonné.

Si je ris dans cette scène, ce n'est pas aux dépens de Bridget Fonda mais de De Niro, dont la réaction est EVIDEMMENT excessive et prête à rire du fait même de cet excès (ce qui est accentué par le contraste entre un personnage loquace et un personnage taiseux).

Citation:
Et sauf que dans Once upon a time,
il me semble évident qu'il ne s'agit pas d'un accident.

Cela n'a rien d'évident, c'est volontairement ambigu.
On entend d'ailleurs un bruit de vague juste avant la coupe, la houle pouvant causer un sursaut et donc un geste involontaire, d'où la référence à Pulp Fiction.


Je veux bien admettre que c'est ambigu, mais in fine,
le résultat est là pour faire rire et pas aux dépens de Pitt.

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Cosmo
MessagePosté: 21 Aoû 2019, 16:24 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Au passage le personnage de Spahn, son ranch, sa cécité et leur rôle dans l'affaire Mason sont véridiques[/hide]


Et la scène de la femme de Pitt est une référence à Nathalie Wood, morte elle aussi sur un bateau dans des circonstances troubles et selon certains par la faute de Robert Wagner (principal suspect qui a réussi à se sortir de plusieurs enquêtes).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)
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Déjà-vu
MessagePosté: 22 Aoû 2019, 09:01 
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Billy Budd a écrit:
Je veux bien admettre que c'est ambigu, mais in fine,
le résultat est là pour faire rire et pas aux dépens de Pitt.

Oui j'avais pensé te concéder que dans l'hypothèse où ce ne serait pas un accident, Tarantino nous autorise à en rire. Que dire ? C'est de l'humour noir.

Cosmo a écrit:
Et la scène de la femme de Pitt est une référence à Nathalie Wood, morte elle aussi sur un bateau dans des circonstances troubles et selon certains par la faute de Robert Wagner (principal suspect qui a réussi à se sortir de plusieurs enquêtes).

J'avais la ref dans la réalité mais je m'étais contenté de parler de celle à un précédent Tarantino.
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Billy Budd
MessagePosté: 22 Aoû 2019, 09:17 
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Déjà-vu a écrit:
Billy Budd a écrit:
Je veux bien admettre que c'est ambigu, mais in fine,
le résultat est là pour faire rire et pas aux dépens de Pitt.

Oui j'avais pensé te concéder que dans l'hypothèse où ce ne serait pas un accident, Tarantino nous autorise à en rire. Que dire ? C'est de l'humour noir.


Il nous pousse à en rire et surtout,
il se place du côté de Pitt et nous invite à le faire aussi, et donc de rire aux dépens de la victime, cette emmerdeuse qui l'a bien cherché. Bref, aucun rapport avec l'humour noir de la scène de Pulp Fiction.

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Art Core
MessagePosté: 22 Aoû 2019, 09:19 
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J'aime beaucoup le film mais j'avoue que je ne sais pas trop quoi faire de cette scène et de cette "sous-intrigue". Je comprends pas très bien ce qu'il a cherché à faire avec ça (est-ce que la fin offre une forme de rédemption au perso de Pitt ?).

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Billy Budd
MessagePosté: 22 Aoû 2019, 09:25 
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Art Core a écrit:
J'aime beaucoup le film mais j'avoue que je ne sais pas trop quoi faire de cette scène et de cette "sous-intrigue". Je comprends pas très bien ce qu'il a cherché à faire avec ça (est-ce que la fin offre une forme de rédemption au perso de Pitt ?).


Putain, ce serait pire que ce que je pensais.

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Art Core
MessagePosté: 22 Aoû 2019, 09:34 
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Messages: 28351
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Non mais je sais pas, j'avoue y avoir d'abord vu une forme de clin d'oeil un peu gamin envers les critiques sur la misogynie de son cinéma. Mais c'est vrai que c'est un peu malaisant par le côté comique un peu beauf de la scène (la femme qui jacte et qui a que ce qu'elle mérite).

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