Forum de FilmDeCulte

bon, on s'en sortira pas!

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Ben explique.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

c'est clair !! mais c'est pas utile de s'en sortir en plus.

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Merde Cosmo, je t'avais pas répondu, désolé.

Ce qui me plait dans ce qui te dérange c'est qu'on aperçois les squelettes des genres en présence.
J'en parle déjà précédemment, le fait que les signes sociaux soient présents mais ne participent par au déroulement du récit, le squelette du film social est présent même si l'affirmation stylistique du cinéaste se trouve ailleurs.
A la fin nous sombrons dans une représentation digne d'un film d'horreur (avec la vision du foetus) mais nous en ressortons immédiatement, le simple détour de ce plan offre l'affichage du squelette du genre.
En ce qui me concerne, les éléments qui te déplaisent participent a un dispositif similaire, les signes du thriller sont là, les doutes sont mis mais rien ne se radicalise, nous demeurons à distance de tous les genres empruntés.
Par là ce film hybride affiche, à mon sens, sa singularité. Film purement sensoriel sur la description d'une expérience traumatique.
Paradoxalement je trouve que la présence de ces squelettes donne de la matière au film ou plutôt, pour faire un parallèle, de la chair.

Toi tu aurais aimé que ces fausses tensions n'existent pas ou qu'elles se concrétisent?

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Sinon une nouvelle preuve de la relativité des récompenses devant des sujets pas groovy: même sur ce forum, la palme est un bide, au final moins de dix mecs l'ont vue.

Ouais c'est triste, je pense que ce film mérite vraiment d'être vu pourtant. Qu'il soit apprécié ou pas d'ailleurs, je pense qu'il ne laisse pas indifférent.

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Putain la CLAQUE.

Ce qui m'a frappé, avant tout, c'est que de cette histoire, très simple, Cristian Mungiu tire un véritable suspense, dont la tension s'accroît de scène en scène. Un suspense taillé à l'échelle humaine, car le scénario s'en tient à sa simple situation dramatique sans la surcharger, et se concentre sur le parcours de combattant de l'héroïne, qui n'est donc pas (bonne idée) celle qui veut avorter, mais celle qui est déterminée à l'aider. Les conflits dramaturgiques qui parsèment son parcours sont si simples, si quotidiens, que la cruauté de la société décrite (oppression, paranoïa, morosité) n'en est que plus terrible.
Avec sa remarquable direction d'acteurs et sa mise en scène implacable, le film m'a happé happe dès le début et scotché littéralement à mon fauteuil jusqu'à ce dernier regard final, terrible, et coupé cut sur le noir du générique, à la manière des Dardenne. La référence aux cinéma des frères compatriotes s'étend d'ailleurs au film tout entier: pas un pet de musique, un gros travail sur le son hors-champ, un réalisme extrême dans les images et les situations, et des personnages vrais, faits de chair et d'émotion. D'émotion retenue: Cristian Mungiu refuse le mélodrame ou le chantage lacrymal (je n'ose imaginer ce qu'en aurait fait un Lars on Trier). Larmes ravalées, la gorge en est d'autant plus nouée. Fort et dur, prenant et maîtrisé... 4 mois, 3 semaines et 2 jours, n'a vraiment pas volé sa Palme d'Or.
Un des films de l'année, assurément. 5,5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Tu fais vraiment plaisir Arnotte. Je suis d'accord avec tout ce que tu as dit. Un petit doute seulement lorsque tu parles de personnages vrais: malgré un encrage réasliste indéniable il me semble que les situations accompagnées de la manière de jouer des deux actrices déréalisent justement tout ça. J'avais vraiment le sentiment de me trouver devant deux personnages purement fictionnels. La comparaison avec les Dardennes s'avère encore plus juste si on fait ce constat. Chez ces cinéastes l'encrage réaliste étant souvent utilisé comme contexte pour une histoire aux accents mythiques (avec en tête L'Enfant).
Mungiu est au dessus à mon sens du fait qu'il pousse son concept jusqu'au paroxysme (de ce fait le film dérange beaucoup de monde). Pour ma part je ne vois pas de description sociale dans ce film, l'époque présentée est une diégèse comme une autre.

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C'est intéressant... Je vois bien ce que tu veux dire. Mon sentiment à moi, renforcé par le taux "d'identification", c'est qu'ils auraient pu exister, et qu'on y croit.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Oui on y croit, le réalisme est imposant, mais le travail sur les personnages nous éloigne d'une vision documentaire sur la roumanie. Nous sommes bien en présence de grands personnages de cinéma.
Toutefois ça n'a pas coupé mon identification à moi non plus. Au contraire.

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C'est vrai.


C'est ça qui est beau.

Putain il bonifie dans ma tête en plus..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pas de misérabilisme car on ne stagne pas justement. Le film est composé de beaucoup de phases qui comportent en elles un maillon de la chaine du récit. Le film est combat de chaque instant pour son personnage, il y a un dispositif narratif qui découle vers un traitement de la peur (mais également sur son processus d'apparition, c'est pour cela que je n'adhère pas au terme stagnation) qui permet une composition du film en chapitres bien distincts.
J'ai du mal à comprendre, pour moi le film n'a aucun rapport direct avec toutes les palmes d'or que j'ai pu voir.
De plus si on doit le rapprocher d'une palme d'or ce serait d'Elephant avec un attachement similaire aux traitement des sensations. Pourtant aucune larmoyance, le misérabilisme est évité avec beaucoup de simplicité et de singularité (car ce n'était pas facile au coeur du contexte historique choisit).
Je pense qu'il n'a rien fait, au contraire, pour caresser le jury cannois comme tu dis. Pour une fois que la palme d'or est sans concessions justement, qu'on aime ou pas le film, ne la transformons pas en pur produit de festival vite oublié.

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Retire-moi ça tout de suite.

Je t'ai connu plus diplomate, Hal5!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Au départ, le film devait être un téléfilm roumain.

Un petit peu de sérieux tout de même!

Rien à voir.


Je trouve ça un peu méprisant, pas très respectueux pour le film. Tu dis ça comme s'il avait été fait et pensé pour gagner la Palme!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"