Forum de FilmDeCulte

J’avais vu ça comme une manière de créer un doute chez le spectateur, de lui faire croire par ce genre d’éléments qu’il se trouve dans un vrai thriller, alors qu’il s’agit juste d’un film de peur réaliste. Un peu ce que fait Haneke dans Funny Games, mais en plus subtil et moins explicite, ce n’est pas appuyé comme le plan sur le couteau au début du film autrichien. Moi aussi ça m’avait surpris, je pense qu’au final c’est l’effet recherché qui a pour but de nous faire comprendre que cette fiction a des bases réalistes. On est dans une sorte d’entre deux très bien géré, d’autres éléments du film ont cette fonction je crois. Il me semble que j’en avais parlé.

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That's my boy.

Et sur grand écran c'est encore plus puissant.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est vrai. On est tellement habitué à "l'annonce-paiement" que ce genre de détail déclenche des mécanismes qu'il est bon de contrarier, ne serait-ce que pour être original.

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I think we're gonna need a helmet.

Du fil, je retiens le post de Zad au début. Je suis d'accord sur l'essentiel et appuierai mon soutien notamment sur l'exaspérante impression de voir un film constamment et chiantissimement sur des rails. Les rails du film d'intention, à la limite du scolaire, établissant un code de mise en scène "véritable" (les plans-séquence montés alternativement avec les plans-épaule) qui n'a de cesse de jeter son esbroufe à la tête du spectateur ébahit, on l'espère, par tant de dureté sociale.
Caméra épaule brouillonne (on marche vite et en rond) qui s'arrête et laisse filer le personnage au loin. Caméra fixe et long plan-séquence (on se tient fixe et on stagne) qui parachèvent cette atroce volonté de pointer le spectateur avec le doigt du réalisateur qui pense à ta place, pour toi, lors du silence afin que tout ce que tu as vu avant soit bien sujet à réfléchir. Parce que c'était éprouvant. Ou édifiant. Bon moi parce que c'était chiant, mais je compte évidemment pas dans le cahier des charges du film.
Et puis il y a l'ossature générale du film - déjà ruinée par la simple dialectique formelle minable que je viens de décrire - qui est engoncée dans la linéarité sans pouvoir, quasi-défaitiste du parcours du personnage principal. Défaite sur le plan cinématographique j'entends, puisqu'on a parfaitement compris que la blonde roumaine de 1989 est usée, sans saveur et que même pas une larme coulera de son joli visage tout blanc (c'est un film dur, on vomit au fond du plan). Défaite de l'envie cinématographique donc, puisqu'on a un énième parcours vu en mieux chez d'autres réals qui ne vient de nulle part et ne mène nulle part. Pour faire court, qu'apporte ce film en nous montrant ce personnage principal et ces gravitations ? Que veut signifier Mungiu en montrant l'errance de cette meuf, l'autisme à rebours de son copain, la débilité profonde de sa copine et la cruauté froide du médecin avorteur ? Que la vie c'est un foetus mort qu'on te montre au tout dernier moment parce que tu rechignes à voir ce qui est dégueulasse ? Et que je te le montre quand même, petit pervers que tous les deux on sait qu'on en est ?
Rejet total donc de ma part. Ce n'est pas du cinéma pour moi, ça en a peut-être l'atour et les tics "véristes " mal régurgités mais c'est du vide. Du vide conscient en plus, le truc puéril le plus con et chiant à voir.
Alors bon, je crache dessus parce que je crois qu'il y a tout ce que je n'aime pas voir dans un film, mais je ne vais pas jusqu'à dire que c'est mauvais. C'est juste pas habité quoi. Ou alors habité par des notes d'intention qui se fracassent la tronche pour savoir laquelle va l'emporter à chaque coupe de la pellicule. Pas ma came.

1/6