Rater un film c'est une chose mais en rater 7 d'un coup c'est quand même balaise. Tel est pourtant le triste constat qu'on se fait à la fin de cette longue projection. C'est vraiment effarant de voir que tout les réalisateurs sont passés totalement à côté du sujet (La Havane) et n'ont pas été capables de livrer ne serait-ce qu'un seul court-métrage sympa ou mémorable.
Lundi de Benicio del Toro : Josh Hutcherson arrive à la Havane pour suivre un cours de cinéma. Il se fait emmener par son chauffeur en soirée et cherche de la meuf. Celle qu'il trouve ne va pas être celle qu'il croit. Nul à chier. 0/6
Mardi de Pablo Trapero : Emir Kusturica arrive à La Havane pour un festival de cinéma mais est complètement bourré tout le temps. Son chauffeur l'emmène faire une Jam Session où il s'avère être un grand trompettiste. Malgré une mise en scène inspirée, le film fait redite avec le premier et n'a pas beaucoup d'intérêt. 1/6
Mercredi de Julio Medem : Daniel Brühl veut recruter une chanteuse cubaine pour son cabaret en Espagne dont il tombe amoureux. Alors là attention MEGAMERDE INTERSIDERALE, je pensais pas qu'il était encore possible de réaliser des films aussi horribles en 2012. Totalement autoparodique involontairement, c'est une espèce de soap à base de regards au ralenti, de dialogues ringardissimes et de musique immonde. Le court de la honte. Et dire que Medem a réalisé de magnifiques films il y a quelques années. 0/6
Jeudi d'Elia Suleiman : Elia Suleiman est à la Havane et s'emmerde. Nous aussi. Il nous refait ce qu'il sait faire, son burlesque sans gag et chiantissime où au centre du cadre, Suleiman regarde les gens avec son regard de Buster Keaton. Il n'a rien à raconter et il parvient à être chiant en globalement 30 secondes. 0.5/6
Vendredi de Gaspar Noé : Une jeune lesbienne est emmenée par sa famille se faire exorciser. Noé fait du Noé (pas de stroboscopes cette fois ouf). Son court est plutôt un clip censé mettre mal à l'aise avec ses lourdes percussions et son gourou qui fait peur mais bon au final, c'est surtout assez chiant et sans intérêt. 1/6
Samedi de Juan Caros Tabio : Une femme doit réaliser des gâteaux pour 18h mais elle a plein de désagréments (coupure de courant...). Réalisateur de
Fresa y Chocolate Tabio nous refait sa comédie culinaire mais à la manière d'un soap, très mal joué et sans humour. Ultra naze. 1/6
Dimanche de Laurent Cantet : Une vieille femme appelle tout son immeuble car la Vierge lui est apparu pendant la nuit et lui a demandé de lui faire un piédéstal au milieu de son appartement et de lui faire la plus grande fête possible. A ma grande surprise c'est le meilleur film et de très loin parce qu'enfin on a un peu le sentiment de partager la vie des autochtones, de pénétrer leur communauté. De voir leur incroyable solidarité malgré la précarité et la pauvreté et leur sens de la débrouillardise. Et puis la vieille est assez marrante. 3/6
Au final, le film est quand même largement catastrophique, c'est un projet qui semble vraiment raté de A à Z où on a vraiment la désagréable sensation que tous les réals (et les acteurs) se sont fait payer un séjour à Cuba et qu'entre deux Daiquiri ils ont tourné un truc vite fait bien fait (j'avais lu une interview de Noé où il disait quasiment ça). Et puis l'idée de la plupart des courts de faire intervenir des acteurs un peu connus est totalement contre-productive et nous fait passer totalement à côté de l'essentiel, de la Havane, des gens qui la peuplent.
Et puis la forme ne fonctionne pas du tout, les courts sont tous beaucoup trop longs (environ 20 minutes) et quand tu es déjà au cinquième tu as envie de t'ouvrir les veines. Il y a un effet répétitif ultra pénible qui rend la séance interminable. Et le fait qu'aucun des auteurs ne soient vraiment allés dans un genre (la comédie par exemple) donne un sentiment finale de totale platitude. C'est probablement le pire échec du film.
Quand je repense à
Chico et Rita cette petite merveille ultra coloré, chatoyante et
feel good, je me dis qu'ils ont vraiment, vraiment raté le coche.
1/6