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MessagePosté: 25 Mai 2006, 22:48 
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Titilleur
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beecher a écrit:
J'ai eu envie de manger Kirsten autant qu'elle des macarons. La photo est belle, c'est superbement mis en musique. Mais, mais...pour autant, ça manque qd même cruellement de rythme. On ne filme que la petite histoire, qui globalement est une histoire d'ennui, complètement déconnectée de la réalité de la grande, qui fais incurtion de façon un peu maladroite sur la fin...du coup, c'est qd même bancal et y'a pas grand chose à se mettre sous la dent. A part Kirsten, justement, magnifiée d'un bout à l'autre.
J'ai du mal à noter, en tout cas je suis assez mitigé.
Réactions très variables dans la salle.

Un peu pareil pour moi, j'ai failli sombrer entre les deux parties du film.
Même si le tout est vraiment bien agencé, j'en reste un peu déçu.

D'ailleurs,
comment vous voyez/interprêtez le coup de la paire de Converse ?

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MessagePosté: 25 Mai 2006, 23:13 
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Homerlan a écrit:
comment vous voyez/interprêtez le coup de la paire de Converse ?


une simple marque supplémentaire de la non-véracité historique de l'histoire et de l'atemporalité adolescente. Très cohérent avec l'aspect pop général.

ceci dit, je sais qu'on en voit effectivement une paire, pour l'avoir lu, mais je ne l'ai pas vue de mes yeux vue... C'est à quel moment exactement? C'est pas un gros plan dessus, quand même? Juste un détail dans le décor, non? Une sorte de private joke à qui la voit?

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MessagePosté: 25 Mai 2006, 23:30 
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Titilleur
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Zad a écrit:
ceci dit, je sais qu'on en voit effectivement une paire, pour l'avoir lu, mais je ne l'ai pas vue de mes yeux vue... C'est à quel moment exactement? C'est pas un gros plan dessus, quand même? Juste un détail dans le décor, non? Une sorte de private joke à qui la voit?

Au moment où on a plusieurs plans sur les chaussures, puis un gros plan sur le pied de MA avec, juste à côté, la-dite paire.
J'avoue, si je l'avais pas su avant de le voir, j'aurais peut-être rien vu.

Autant la BO anachronique, je trouvais ça excellent, autant l'anachronisme matériel, ça casse un peu je trouve.

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MessagePosté: 26 Mai 2006, 09:16 
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Zizou de la blague
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j'ai plutot bien aimé. Marie Antoinette et Louis XVI sont deux jeunes complètement perdus par les enjeux beaucoup trop importants qu'ils doivent surmonter.
Le faux rythme imprimé reprend assez bien le rythme de quelqu'un qui raconterait ses souvenirs entre des moments très fouillés très détaillés (le bal masqué ou le repas dans les "champs" du petit trianon) et des moments rapides représentant la vie de tous les jours (les cérémoniaux...)
Marie Antoinette s'ennuie donc ferme à Versailles mais se doit d'y rester pour satisfaire les besoins stratégiques de sa famille. Les perpétuels envois de lettres sont d'ailleurs un peu trop soulignés mais permettent de mieux saisir l'histoire, le fait que Kirsten s'accroche à son titre et ne laisse pas tout tomber. Un jour enfin, Louis XV meurt et l'autrichienne peut enfin se lacher. Son amour pour le roi semble réel et vice versa.(Jason Schwartmann campe d'ailleurs très bien se roi débonnaire intélligent mais trop éffacé qui semble presque honteux d'etre aimé par une si jolie femme) Marie Antoinette peut enfin quitter la cour pour vivre sereinement au trianon puis dans sa ferme pour retrouver un peu la sérénité de sa vie d'avant Versailles.
La réalité rattrape peu à peu Versailles, oui le peuple meurt de faim, non on ne peut pas vivre en s'amusant en permanence, et le film se termine magnifiquement
sur le lit du couple royal complètement dévasté comme la dynastie royale qui y a vécu

Au final un film désabusé comme la reine sans grand moment de gloire mais touchant et très bien interprété (sauf carton rouge à Asia Argento arrivée de nulle part).
4/6

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Sim
[url=http://simsrest.blog.lemonde.fr]Ce sera surtout l'occasion de rencontrer le gratin cairote.
[/url]"Le fil politique est souvent source de frustration et d'incompréhension.
Le fil du slip aussi, cela dit." Chlochette


Dernière édition par Sim le 26 Mai 2006, 10:25, édité 2 fois.

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MessagePosté: 26 Mai 2006, 09:35 
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Ghislain
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Mr Chow a écrit:
La scène du balcon et tout son drame contenu, ne nous fait aucun cours, ne fonctionne sur aucun discours, elle arrive naturellement comme un aboutissement: et finalement offre un moment d’Histoire comme on en voit peu à l’écran, par l’émotionnel pur, et sans doute sans même le vouloir ainsi.


dommage que cette scène de balcon soit dans la bande-annonce, ça gache énormément le plaisir


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MessagePosté: 26 Mai 2006, 09:58 
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peter stuart a écrit:

dommage que cette scène de balcon soit dans la bande-annonce, ça gache énormément le plaisir


La bande annonce en elle même est calamiteuse à faire un véritable condensé clipé du film...

Enfin il faut chercher à l'oublier une fois vue. Pour ma part concernant cette scène, je me suis laissé vraiment happé par sa mise en scène et son contexte donc je suis vraiment arrivé à la trouver magnifique comme si je n'avais pas vu le plan auparavant.


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MessagePosté: 26 Mai 2006, 10:42 
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je crois effectivement que la bande-annonce, martelée en salles, est parfois près de faire du tort au film.

sinon, je m'insurge : Argento est parfaite en Du Barry!
elle donne corps à cette réplique géniale et limite pouffe de Kirsten Dunst : "This is so Du Barry!" :D

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MessagePosté: 26 Mai 2006, 10:48 
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Zizou de la blague
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Zad a écrit:
sinon, je m'insurge : Argento est parfaite en Du Barry!
elle donne corps à cette réplique géniale et limite pouffe de Kirsten Dunst : "This is so Du Barry!" :D

J'ai trouvé qu'elle arrivait de nulle part et j'avais l'impression qu'elle avait pas envie de faire le film. Après c'est peut etre justement parce que Du Barry fait tache dans Versailles mais je sais pas, ça m'a déçu.

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MessagePosté: 26 Mai 2006, 10:51 
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Sim a écrit:
Zad a écrit:
sinon, je m'insurge : Argento est parfaite en Du Barry!
elle donne corps à cette réplique géniale et limite pouffe de Kirsten Dunst : "This is so Du Barry!" :D

J'ai trouvé qu'elle arrivait de nulle part et j'avais l'impression qu'elle avait pas envie de faire le film. Après c'est peut etre justement parce que Du Barry fait tache dans Versailles mais je sais pas, ça m'a déçu.


justement, elle est un peu le seul témoignage en ces lieux qu'un autre monde existe, dénué de conventions et de chichis. C'est pour ça qu'on veut l'en exclure. Argento s'impose comme une évidence dans ce rôle (p-à plus encore si l'on a le souvenir du Livre de Jérémie, en fait...)

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MessagePosté: 26 Mai 2006, 10:54 
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Oberkampf Führer
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Zad a écrit:
justement, elle est un peu le seul témoignage en ces lieux qu'un autre monde existe, dénué de conventions et de chichis. C'est pour ça qu'on veut l'en exclure. Argento s'impose comme une évidence dans ce rôle (p-à plus encore si l'on a le souvenir du Livre de Jérémie, en fait...)


Allez, arrête, il suffit de nous dire que tu l'aimes parce qu'elle est la fille de Dario et qu'elle est bonne.


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MessagePosté: 26 Mai 2006, 10:59 
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Ozymandias a écrit:
Zad a écrit:
justement, elle est un peu le seul témoignage en ces lieux qu'un autre monde existe, dénué de conventions et de chichis. C'est pour ça qu'on veut l'en exclure. Argento s'impose comme une évidence dans ce rôle (p-à plus encore si l'on a le souvenir du Livre de Jérémie, en fait...)


Allez, arrête, il suffit de nous dire que tu l'aimes parce qu'elle est la fille de Dario et qu'elle est bonne.


en fait je connais assez mal Dario.
Par contre, oui, la miss est charmante.
Mais je maintiens : le côté "populo", si tu as vu le Livre de Jérémie, est encore plus évident.

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MessagePosté: 26 Mai 2006, 12:05 
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Oberkampf Führer
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Zad a écrit:
en fait je connais assez mal Dario.
Par contre, oui, la miss est charmante.
Mais je maintiens : le côté "populo", si tu as vu le Livre de Jérémie, est encore plus évident.


Pas vu Le Livre de Jérémie. Pas vu Marie Antoinette. Je ne saurais dire.


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MessagePosté: 26 Mai 2006, 13:47 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Déception pour ma part. Je peux difficilement l'expliquer... Je n'ai tout simplement pas accroché. Ca ne m'a jamais (ou rarement et très peu) touché.

Je ne vais pas revenir sur le talent évident de Coppola à cadrer et mettre en scène: elle a le sens de l'image, c'est indéniable.

On perçoit bien les intentions, et elle sont bonnes: se concentrer sur le personnage plutôt que sur l'intrigue, délaisser tout élément historique (ou les effleurer), utilisation des chansons pop/rock comme musique de fosse, "décaler" le film à tous les niveaux, cultiver l'artifice et l'absurde pour parler de l'artifice et l'absurde, le spleen coppolien du "lost in...", etc...

Mais ça ne fonctionne pas totalement, on est loin de ses deux films précédents (en gros, on l'a déjà vu, mais en mieux). Ca reste très léger. Certains moments sont vraiment réussis, il y a de bonnes idées, et tout et tout. Mais il y a aussi des petites choses limite nazes. Le problème de rytme n'arrange rien. Tout ça m'a paru fort inégal. C'est drôle, je trouve ce film à la fois bon et pas bon.

Je ne sais pas.. Je suis déçu, et je ne sais pas vraiment si Coppola a foiré, ou si c'est moi qui suis complètement passé à côté de son film.

Sûrement un peu des deux.

2,5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 26 Mai 2006, 15:37 
Mr Chow a écrit:
Troisième acte d’une trilogie sur l’adolescence ou film de transition, les deux à la fois peut-être puisque « Marie Antoinette » récapitule le déjà accomplis de Sofia Coppola tout en s’ouvrant sur une dimension plus nouvelle : qu’on le veuille ou non, c’est un film qui se déroule dans une période historique bien définie, et qui a généré peut-être encore plus que d’autres son lot d’images d’épinales et de reconstitutions. Là est sans doute le véritable concept : pour la réalisatrice, peut-être cela a-t-il avant tout évoqué un principe fondamentale; l’existence de l’extérieur. « Vous n’avez jamais été une fille de 13 ans », leitmotiv de « Virgin Suicides », de ses impressions en pagaille, de son contrechamp impossible et romantique (le groupe de garçon) est ici doublement accentué tandis que l’alter-ego de « Lost in Translation » et son final magique n’ont pas lieux d’être. Kirsten tout le long du métrage sera désespérément seule, toujours seule. Aussi bien au sein du faste dans lequel elle s’enivre et s’ennuie, que vis à vis du couperet qu’on attend fatidique. D’emblée rien ne nous sort d’une vie rêvée comme autant de petits miracles « possibles »… vu que la seule réalité ici est une peau de chagrin imprimée dans notre inconscient. Contrairement à Mallick justement, Coppola ne sanctifie et n'appuie rien, ses images ne sont que grâce et cristaux, et tire son art de la simple évocation.

Rien de moins profond, mais rien de plus essentiel aussi. Son montage et ses partis pris sont audacieux tant ils s’éloignent du récit pour chercher la fluidité d’une pure rythmique de cinéma, que l’on remonterait simplement comme une boite à musique, seul moyen de nous évoquer un temps peu exprimable ou racontable… Tout n’est pas parfait, et à mi-parcours le disque raye légèrement, l’ampleur faisant quelque peu trébucher Sofia, sans aucun doute. Mais cela n’enlève rien à la rare perfection qu’atteignent les 45 premières minutes du film, à la puissance d’évocation que conserve continuellement toute ces images caressées, à l’émotion qui étreint tout ce drame : grandir, devenir adulte, accepter l’univers extérieur. Coppola s’en tient à un strict point de vue unique, onirique et féminin, intimidant pour une Kirsten Dunst qui relève toutefois plutôt bien le défis. Face à cela il faut accepter que toute « vérité historique concrète » ne soit plus que dérisoire, et que les personnages se mettent au diapason : Jason Schwartzman n’est pas Louis XVI comme la révolution n’y est pas la Révolution. Même Marie Antoinette n’est pas Marie-Antoinette, sorte de personnage totalement fantasmagorique dans son universalité. Mais ces sons terrifiant aux portes du palais sont eux pourtant tout ce qu’il y a de plus renversants. La scène du balcon et tout son drame contenu, ne nous fait aucun cours, ne fonctionne sur aucun discours, elle arrive naturellement comme un aboutissement: et finalement offre un moment d’Histoire comme on en voit peu à l’écran, par l’émotionnel pur, et sans doute sans même le vouloir ainsi. Comme un relief saisissant qui fait de ce film le plus important jusqu’ici de son auteur.
5,5/6

La critique la plus juste et la plus pertinente que j'aie lu sur ce film.


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MessagePosté: 26 Mai 2006, 15:56 
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Un royal ennui cinématographique

Je voulais hier soir aller au cinéma pour bien débuter ce long week end... Je voulais aller voir X-Men III pour éviter de dormir à cause de la fatigue, la flemme m'a conduit au cinéma le plus proche dans une salle pleine à craquer pour découvrir le soporifique Marie Antoinette de Sofia Coppola (rien à voir avec Fred Coppula évidemment :-)), l'égérie du cinéma bobo et Hype des années 2000. J'avais apprécié son Virgin Suicides et son Lost in Translation qui mettaient judicieusement en scène la solitude l'ennui de ses protagonistes dans une ambiance vaporeuse et musicale. Ici, Sofia Coppola creuse le même sillon dans un biopic mode relatant l'arrivée de l'autrichienne adolescente et apeurée Marie Antoinette à Versailles pour souder l'alliance avec la France par un mariage royal et arrangé. On ne peut dès lors s'empêcher de faire le parallère entre la jeunesse dorée de l'héritière d'Autriche et celle de la smala Coppola, Sofia mêlant adroitement despotisme royal et népotisme familial en ayant pris son cousin fadasse pour le rôle de Louis XVI. Le film est basé sur la calamiteuse biographie de l'américaine Antonia Fraser, mélange de Barbara Cartland mâtiné de Points de vue et images du monde. La production avait pourtant acheté les droits de la biographie D'Evelyne Lever qui fait autorité chez les historiens, on a préféré le sucré au salé... La première demi-heure du film fait craindre le pire... le trajet d'Autriche vers la France s'étire en longueur... Monté de carosse, descente de carrosse, révérence par-ci, révérence par-là, teintes pastels, musique enveloppante et new age... on s'ennuie ferme et l'on pense se réveiller avec l'arrivée à la cour de France. Dès que l'on pénètre dans Versailles, on a cette sensation de voir un "des racines et des ailes" produit pas le syndicat d'initiative dela région ile de France. Rien ne manque, les perruques, les robes, les éventailles, les valets, les dorures, les petits plats dans les grands, les maccarons, l'étiquette et le faste de la cour, tout est clinquant et l'on se dit que le budget a été engloutti par cette reconstitution fidèle du XVIIIème siècle et non dans les acteurs qui grimacent tout le long du film... On suit donc mollement la trajectoire de cette petite princesse frustre s'habituant difficilement au 'french taste'... La pauvre n'est pas honorée au lit pour pondre le royal descendant du trône de France, cela donne lieu à des scènes répétitives qui fait se gausser le machouilleur de pop corn à ma droite, on sussure à mi-voix sur son passage des horreurs stigmatisant sa potentielle frigidité alors que c'est le roi qui ne met guerre la clé dans la serrure... quel suspense ! quel ennui surtout... à force de vouloir le dépeindre, il déteint sur le spectateur... tout est compassé, boursouflé, maniéré... et le summum arty est atteint quand pour rendre la queen un peu plus rock & roll, la bande son s'énerve en diffusant toute l'avant garde de la scène à la mode, de Bow Wow Wow aux Strokes en passant par les frenchies de Phoenix que l'on voit ridiculement jouer la sérénade au petit Trianon, on veut donc être décalé mais pour faire plus vrai on colle un air du Castor et Pollux de Jean Philippe Rameau, opéra crée en 1734, soit 35 ans ans avant que Marie Antoinette n'arrive en France et alors qu'elle a pris des cours de musique avec Gluck... Bref on oscille entre le réalisme de façade et la volonté d'être différent... Seule Asia Argento met un peu de hargne dans son personnage de la Du Barry, catin parvenue favorite, négatif un peu facile des dames de la cour, mouton noir de la ferme de Candy (vous savez, le pays où l'on s'amuse, on pleure, on rit, où il ya des méchants et des gentils !)de la reine éprise du Rousseau naturaliste... Quand Baz Luhrmann fait Romeo + Juliet ou Moulin Rouge, il va jusqu'au bout de sa provocation, ici c'est tièdasse, même Kirsten Dunst arrive à être éthérée et fade. On se demande ce que le Kubrick de Barry Lindon aurait fait avec un tel matériau romanesque... Même si la fin s'accèlère avec les prodromes de la Révolution, le film effleure les soubressauts sociaux et politiques, on entend que la Bastille est prise par le Peuple, point d'évocation des privilièges abolis alors que le film insiste sur les dépenses somptuaires du régime, point de déclaration des droits de l'homme, on montre une reine frivole et bambocharde passionnée par le jeu et par les boutons de guêtre ou l'entrejambe du Comte Fersen alors qu'elle a pesé sur la politique de la France et sur les décisions de son époux fallot... le film se clot par le départ de la famille royale pour le chateau des Tuileries au coeur de Paris le 6 octobre 1789 suite à l'invasion du palais de Versailles par la foule... Le roi a alors 35 ans, la reine 34 et Sofia Coppola veut les faire passer pour d'éternels adolescents privés de leurs jouets Versaillais...On se croirait presque dans un clip de la vilaine fermière...


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