Forum de FilmDeCulte

Le film commence un vendredi soir alors qu'Antoine (Roger Pigaut), ouvrier dans une imprimerie et Antoinette (Claire Mafféi), employée au Prisunic des Champs-Élysées, s'apprêtent à quitter leur travail pour rejoindre leur domicile. Antoinette est séduisante et subit les assiduités d'un épicier peu scrupuleux (Noël Roquevert). Le couple, en proie aux difficultés de la vie matérielle, en ces lendemains de guerre, se dispute pour des broutilles et se réconcilie sur l'oreiller. Antoine découvre que le billet de loterie acheté par Antoinette est gagnant, il pourra enfin réaliser ses rêves et acheter un side-car... [wiki]

Pas grand chose à dire sur le film, si ce n'est que je l'ai surtout apprécié dans sa première partie, sa longue exposition qui s'attarde sur le quotidien d'un jeune couple fauché et sans histoire (pas si fréquent de cette manière à l'époque je trouve, et ça tient encore la route...), c'est là dedans que je trouve que Becker est à son meilleur, dans la mise en place son environnement et dans l'installation des rituels ... On peut y voir notamment tout ce que Truffaut y a repris pour narrer la vie de couple de son Doinel, c'est flagrant qu'il a du songer à ce film à plusieurs reprises (et je ne dis pas ça seulement à cause du prénom "Antoine").

Mais dés que viens s'immiscer l'"extraordinaire", la course au billet de loterie, si j'imagine très bien qu'on puisse y voir une certaine virtuosité tellement ça doit représenter un cadeau pour un prof de ciné fatigué cette évidence et ce premier degrès, je n'y vois plus que des artifices narratifs quand même devenus énormes et difficiles à considérer avec légèreté, surtout quand ils sont pas mal propice in fine au gros défilé de second rôles à trognes. J'aime souvent Noël Roquevert chez Clouzot ou même ailleurs, mais ici son interprétation ficelée de petit boutiquier concupiscent est franchement pénible, et il faut être de bonne humeur pour tout le côté "grand film populaire où tout le quartier de gens sympas (sauf Roquevert), vient au secours des deux héros"... C'est toujours bon enfant et on peut s'extasier sur ce petit "bonheur normal" capté par le réalisateur avec pas mal d'efficacité sans doute, mais je trouve ça sans grand intérêt au bout du compte.

A noter si on ne cligne pas des yeux, on peut apercevoir De Funès en pur figurant...