Forum de FilmDeCulte

Pas insensible habituellement au cinéma des Straub, cette fois-ci, je suis resté sur le pas de la porte... Pourtant la photo de Renato Berta est sublime, respire la nature à plein nez, restitue avec grâce les après-midi ensoleillés sous les frondaisons... Pourtant, le son est à tomber de complexité, de finesse et de subtilité... Les voix résonnent avec force, la nature leur déroule un tapis de chants d'oiseaux et de clapotis estivaux, l'envol d'un oiseau ponctue les discours... Alors quoi? Le texte? Le texte, peut-être... La lourdeur du sous-titrage, qui fait lire un film qui devrait être ressenti... Aussi, l'étrangeté de la diction, ses respirations placées contre la syntaxe mais pour la grammaire, sa scansion singulière, s'oublient progressivement et le son prend le dessus sur le sens... On est bercés, apaisés... Et on finit un peu par s'endormir...

Après, je crois comprendre la démarche: mouvement des mots et du monde versus immobilité des corps divins -- corps ingrats, certes, mais proprement humains, donc proprement divins. Importance du verbe, de le réaffirmer malgré (dans?) sa désuétude...

Mais j'avoue qu'on est heureux quand enfin, au dernier plan (sublime), la caméra s'éveille à nouveau, pour s'élever en plusieurs temps -- en écho, c'est étonnant, à la dernière image du Voyage en Arménie (sur lequel Berta, justement, bossa) (à nouveau un sommet isolé sur fond de ciel, cohabitant avec le monde des hommes via une ligne -- chez Guédiguian, c'est la diagonale d'une grue, possibilité d'ascension : les hommes iront vers le ciel, s'ils s'y prennent bien / chez Straub, c'est l'horizontale d'un câble, qui stoppe le travelling et empêche l'ascension : les hommes se sont coupés du ciel).

Je sais pas trop si j'écrirai un article... Mettre une note m'ennuie...

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C'est bien.

Et si tu nous parlais parfois d'un blockbuster ou d'un film sorti avant 2006, pour changer un peu?

Dixit le gars qui mettra Southland Tales en haut de son top cette année...

Bon, je me suis un peu emporté, ok, mais j'en avais un peu ras-le-bol de la collection "les films que personne ne verra à part Zad"

comment dire... je t'emmerde et je parle de ce que je veux, ducon?
v'là autre chose... donc on n'aurait plus le droit de parler de ce qu'on va voir, sous prétexte que Jericho Cane n'ira pas le voir?

putain mais dégage des forums si tu veux éviter ce genre de petits "désagréments", blaireau!

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Ah l'image qui flingue la citation du dessus...C'est beau.

un chouïa mieux écrit et mis en forme par ici...

http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1634

je copie-colle pas, pas envie de me faire plomber par l'autre blair.

j'ai fini par opter pour un trois démocratique...

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Je t'avais même pas insulté, Zad, je trouvais juste que t'y allais vraiment à fond dans ton trip de critique parisien qui veut écrire aux Cahiers ... (et je suis pas le seul à le penser)

Quand je lis une phrase comme "la caméra s'éveille pour s'éléver en plusieurs temps", ça ne me donne pas envie de voir le film, mais ce n'est que mon humble opinion.

En passant, j'ai vu "Edvard Munch" l'autre jour, et malgré toute l'intelligence du film, les 210 minutes étaient bien pénibles à suivre sur la longueur. Donc je trouve ça un peu suspect de le mettre tout en haut de son top (ou alors je dois être trop con), mais bon, chacun ses goûts et ses couleurs, comme on dit...

ben écoute, je suis pas dans un trip d'écrire aux Cahiers (avec lesquels mon avis diffère très régulièrement, mais c'est effectivement une revue que j'estime, malgré tous ses défauts, parce qu'on y trouve des choses qu'on ne toruve nulle part ailleurs). J'écris sur ce qui m'intéresse. Ce qui serait suspect, ce serait que je mette 6 au film des Straub parce que c'est un Straub. Je le trouve écrasant et soporifique, bien que splendide à regarder. Donc voilà, 3 et pas d'enthousiasme débodant. Même chose pour le Robbe-Grillet.

Et oui, au dernier plan, la caméra s'anime, c'est un fait, en plusieurs temps aussi. J'y peux rien, c'est dans le film... Que veux-tu que je te dise?

Pourquoi je vois ces films? Parce que j'ai mon accréditation au festival du Centre Wallonie-Bruxelles, donc je m'y rends, je vois le film, j'écris l'article et je n'ai pas le temps d'aller, en plus du festival, voir WTC par ex. Sinon j'y serais allé et j'en aurais parlé. Là, j'ai mon accréd, je suis censé tenir mes engagements, point. Et je suis curieux. Donc je découvre. Si j'avais été à Cannes cette année, je serais allé voir le Pedro Costa que tout le monde a boudé. Pas pour faire mon intéressant, mais parce que je suis curieux, ça m'intéresse.

Le Straub, bah j'avais la projo. J'étais curieux. J'y suis allé. Je t'emmerde. Moi j'irais bien, aussi, voir The Departed en projo. or il s'avère que cette projo n'est pas pour moi. Bien. Je le verrai quand il sortira et j'en parlerai, rassure-toi.

Mais pas pour te rassurer, bien parce que j'aurai eu envie de le voir.

J'en reviens pas que toi qui t'es fait emmerder lors de l'Etrange Festival pour tes rapports quotidiens, que je lisais parce que justement la prog de l'EF rend curieux, mais qu'apparemment beaucoup considéraient comme du temps perdu, tu viennes me balancer ce genre de stupidités. C'est pour te sentir exister?

Pour Edvard Munch, je conçois qu'on puisse le trouver long. Moi j'ai été transporté du début à la fin. C'est un film qui m'a touché prodondément. Pour autant, je n'aime pas tout Watkins (La Bataille de Culloden m'emmerde). Après, trouve suspect si tu veux que je n'aie pas les mêmes goûts que toi, je m'en contrefous. On peut m'accuser d'être poseur, tout ce qu'on veut. Mais qu'on mette en doute ma sincérité, ça me casse bien les couilles.

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Ok, je te crois bien volontiers, je retire ce que j'ai dit.

n'est-ce pas?

pour une autre discussion : http://cahiersducinema.com/forum/viewto ... highlight=

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sauf qu'avec les Straub t'en vois un, t'arrètes tout desuite