Forum de FilmDeCulte

Ah non moi je parle du point de vue d'Alina, et de l'idée sur laquelle repose la "poursuite".

Ouais ça c'est génial et joli clin d'oeil à une scène de Boogie nights.

Tu penses à quoi ? J'ai dû oublier dans Boogie Nights.

J'ai beaucoup aimé : je trouve ça assez malin qu'il réalise un récit sur un Pygmalion en mode "Young Adult", parce qu'il a toujours filmé la manière dont la société du spectacle consomme et consume ses acteurs (même dans Phantom Thread, le couturier angoisse sur les changements dans le monde de la mode). La jeune femme est censée être plus vieille mais le gamin de 15 ans a déjà un business et tous les deux s'habillent comme des vieux.
Du coup, ça donne plein de plans assez décalés du couple qui imite des gens plus âgés vivant ce genre de relation (les "scènes de ménage" où chacun est dans sa bulle) et ça renvoie au passage du temps qui est imperceptible en Californie, vu qu'il y fait toujours beau.
C'est une bonne description de l'Amérique comme pays obsédé par la jeunesse et qui fait la promo de son propre infantilisme, sans que ça donne dans la leçon de morale. Le spectacle prend toujours le pas sur les idéaux et les transforme en commerce, un dîner romantique se finit en recréation d'une cascade de film et le "changement" politique ce sont les salles de flippers qui rouvrent. Au final, le gamin qui faisait autrefois le con en plein enregistrement télé finit par rappeler à l'ordre ses clients en pleine partie.



D'ailleurs, c'est intéressant de voir qu'il fait référence via le personnage joué par Sean Penn à Breezy de Clint Eastwood, dans lequel la différence d'âge est inversée. Je sais pas si c'est un doigt d'honneur au climat actuel ou juste qu'il s'en fout et joue la distance (dans dix ans, ça sera autre chose qui sera "problématique") mais j'ai bien aimé aussi qu'il dédramatise le propos.

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Abyssin jamais là quand on lui pose une question.

ça serait pas en écho à la scène où Dirk Diggler n'a plus d'essence dans sa bagnole ? (après le deal foiré)

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Aucun souvenir, et ce n'est pas ça l'idée qui fonde la scène à laquelle je pense,

C'est ça.

J'avoue je t'ai laissé en plombe comme un bâtard attendant avec un suspense insoutenable, voir hitchcokien, la réponse.

Bien chaud pour celui-là, qui a l'air plus fun que le relou Phantom Thread.

C'est super mais je m'en fous.

C'est un film de 2021. Point. Je vois même pas en quoi il y a matière à discuter.

Vos tops de l'année en cours, on s'en bats les steaks. Dès mi-2023, quand plus personne n'aura quelque chose à foutre des tops de l'année passé de chacun, on discutera du film comme d'un film de 2021. Ce qu'il est.

Quand on parle de Heat, Seven et Casino aujourd'hui, on en parle comme des films de 1995.
Peu importe s'ils figuraient dans mon top de l'année 1996.

Et plus chiant encore, les films de 1999 sortis en France en 2000 comme The Insider.
Bah mauvaise nouvelle : c'est un film de 1999. Tu peux même pas le mettre dans ton top "les années 2000".

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Ah mais on est bien d’accord que ce sont deux choses différentes…!
Et donc oui, faut que l’année soit juste. Les tops, c’est une autre histoire. (J’avais pas tilté au début que tu parlais de corriger le titre du topic, je pensais que tu répondais à Abyssin qui devait dire que le plus beau « film de 2022 » était déjà sorti - j’avais même pas lu son message, juste vu sa note - bref)

Mais vois-le, j’espère vraiment que t’aimeras…!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai grave kiffé. Je développerai plus tard.

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J'ai un respect infini pour PTA mais j'ai jamais été à fond sur ces films. Celui-ci pourtant m'a emporté et charmé tout du long. En fait je crois que c'est un de ses films les plus humbles. Ça rappelle BOOGIE NIGHTS forcément par l'époque, mais ce dernier avait une virtuosité voyante. Ici rien de tout ça, le film est petit à dessein. Mais pourtant, par la force du talent de son auteur, son audace, son goût pour le pas de côté ou la rupture de ton, on sent une ampleur et une maestria discrète des plus agréables.

Je m'attendais à un film de boutonneux à mi-chemin entre Solondz et Linklater, et au final c'est un récit bien plus tendre que du Solondz et plus sophistiqué que du Linklater. J'aime cette non-structure lâche et pourtant sinueuse, avec cet enchevêtrement de micro-intrigues qui côtoient des petits morceaux de bravoure. On dirait un film en chapitre mais où les chapitres sont vaguement mélangés, où ils débordent les uns sur les autres.

Là où le film emporte clairement le morceau, c'est sur son duo principal. Aucune facilité dans la caractérisation, il réussit à créer des personnages à la fois complets et incomplets, lisibles mais imprévisibles. Et l'incarnation est au rendez-vous, surtout avec des tronches de la vraie vie comme celles de Hoffman et Haim. J'adore d'ailleurs comment l'âge et un enjeu sans jamais être un enjeu. D'ailleurs Alana Haim a 30 ans en vrai, dit qu'elle en a 25 dans le film, et en paraît 20 à l'image. C'est une sorte de curiosité de leur relation mais jamais c'est appuyé comme un truc fondamental qui les sépare: à certains égards il est plus mature qu'elle et elle plus impulsive que lui. Bref, caractérisation flottante et humain au poil.

Et puis après il y a ce plaisir doux du retour dans un passé quelque peu fantasmé. PTA a à peine connu cette époque (il est né en 1970) mais tu sens qu'il fétichise comme nous certains films ou musiques de l'époque. C'est un peu notre grand frère à travers la collection de disques de laquelle on prend du plaisir à (re)découvrir des choses. Et la projection en pelloche de l'Arlequin contribuait bien sûr à cette immersion.

Après, je suis pas à fond sur le film non plus, il y a quelques longueurs et je m'interroge notamment sur la fin, avec un payoff qui ne résonne pas totalement chez moi. Mais ça reste un film discrètement impressionnant pour lequel il est difficile de ne pas avoir beaucoup d'affection.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Quand tu dis t’interroger sur la fin c’est le dernier plan ? Moi j’adore, ça te cueille et te laisse sur le carreau en même temps.