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MessagePosté: 04 Fév 2022, 09:32 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Art Core a écrit:
Très bon le podcast de Begaudeau sur le film. Ce que j'ai lu/entendu de mieux sur le film (par contre pas fan des interventions très scolaires de son binôme). Et en effet je trouve que c'est passionnant pour démonter un peu le mythe du scénario.

En effet, excellent épisode, super jouissif à écouter quand on a déjà adoré le film..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 04 Fév 2022, 09:37 
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Messages: 14042
Art Core a écrit:
(par contre pas fan des interventions très scolaires de son binôme)

« L'Homme qui n'a pas de prénom » c'est la plus longue blague de connivence jamais. Il faut aussi supporter l'autosatisfaction de Bégaudeau et ses sarcasmes qu'il croit drôles (à commencer par « L'Homme qui n'a pas de prénom » donc), l'emploi récurrent du terme "glose" ou "gloser" (et effectivement ça glose) etc... Malgré tout ça a le mérite d'être un podcast intellectuel sur le cinéma, et j'ai écouté la première demi-heure de celui-ci, c'est intéressant sur ce qui constitue un récit ou non, le fait de raconter une histoire ou pas, et comment. Curieux d'entendre Lalanne sur le film aussi du coup, vu qu'il l'a apparemment détesté.


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MessagePosté: 18 Fév 2022, 09:31 
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Vu en 35mm - par hasard - au Grand Action hier, mon avis rejoint celui de Gontrand (sauf pour l'antisémitisme - complimenter quelqu'un sur son nez juif à l'époque où Barbara Streisand est l'une des grandes stars de l'époque n'est pas véritablement une marque d'anti-isme ; du racisme larvé et ordinaire à la limite, dans ce contexte et un pays qui ne jure que par le succès - comme quand on dit que les sportifs argentins ont de la grinta en fait).
2h15, c'est bien trop long et il aurait fallu réduire le film d'au moins une demi-heure. La longueur finit par neutraliser ce qui a pu marcher, le zigzag d'anecdotes pas désagréable finit par traîner en longueur et l'on en vient à guetter la conclusion, qui viendra plus ou moins artificiellement ou naturellement emballer tout ça. Donc finalement elle paraît très calculée et conventionnelle. Le motif de la course dont se sert PTA a quelque chose de naïf et de facile qu'il sape par une légère ironie, en crachant un peu dans la soupe - la réunion finit par une collision sur laquelle il ne s'appesantit pas trop, tout comme le baiser. Une fin en forme de pléonasme.
Je suis un peu surpris de ceux qui parlent d'une histoire d'amour - il s'agit avant tout d'une sorte d'amitié, de confiance qui s'établit progressivement comme le dit Armond White, où la différence d'âge fait assez vite office de frein entre les deux. Pas un seul instant par exemple, si on prend l’angle romantico-sexuel conventionnel, on peut croire que quelque chose pourra durer entre eux, d'autant qu'on ne fait pas de mystère de leurs tendances volages - qui pourraient il est vrai déboucher sur un couple de swingers californiens typique. Et justement, le propos est sans doute d’y voir une amitié à laquelle se mêle un soupçon de romantisme au fond plus profonde, plus pragmatique que le simple tourbillon du premier amour. D’ailleurs si PTA procède par inversion, comme pour dévier un peu programmatiquement de la norme, en inversant un rapport d’âge mais en conservant la dimension pygmalionesque, toujours ambiguë quoi qu’il en soit dans ce genre de situation, il le fait toujours avec une certaine tiédeur dont on peut se demander, légitimement, si ce n’est pas sa principale qualité. Mais on reste là au niveau des idées, ou même pas, de la recette, à laquelle un bon talent de copiste ne parvient pas à donner suffisamment de spontanéité ou de surprise. On note l’attrait pour les bleus de la DA et une silhouette mince qui revêt bien ses vêtements courts, colorés, fleuris ou simplement vintage. La patine seventies est sympa, PTA met directement une pièce dans le juke-box qui déverse dans un flots quasi-ininterrompus ses chansons d'époques analogiques et participe à cette facilité de l'ensemble. Agréable mais sans plus, ambitieux mais sans génie, calculé dans son semblant de liberté narrative, peut-être son meilleur film, mais ça reste mitigé.


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MessagePosté: 09 Sep 2025, 16:44 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
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Film Freak a écrit:
Qui-Gon Jinn a tout dit.

Mais je vais m'aider des autres avis aussi pour le mien.

Abyssin a écrit:
dès la première scène, le charme opère. Ping-pong verbal, jeu de la séduction rigolard, c'est électrisant et le programme est annoncé.

Assez dingue comme début. Ca commence DIRECT. Après ce premier plan que je ne m'explique pas trop (dans les chiottes), la vraie première séquence m'a instantanément séduit en déjouant d'emblée toutes mes attentes craintives. Je n'avais vu la bande-annonce qu'une seule fois et je m'attendais à un protagoniste masculin beaucoup plus nerd/introverti et donc à une amourette nostalgique coming-of-age un peu cliché type Adventureland et quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'il n'en est rien. A la place, on a cet improbable personnage d'ado big dick energy alors qu'il ressemble à rien, entrepreneur et entreprenant, avec un bagout pas possible. Alana résiste mais moi j'aurais succombé direct.

Et d'entrée de jeu, la mise en scène impressionne. Je me demande s'il a filmé toute la discussion de cette file d'attente du préau jusque dans le gymnase en plan-séquence avant de couper des longueurs mais en tout cas, il garde un flot fluide qui cristallise le style du film, à la fois léger mais clairement ultra pensé et travaillé. La maîtrise au service de la légèreté.

Citation:
Filmer un amour naissant, l'évolution des sentiments jusqu'au début du couple. Exit le côté un peu trop maitrisé que certains reprochent à Anderson, là il est en totale liberté et met sa virtuosité au sein d'un récit qui n'a jamais été aussi solaire. Ca fait un peu bizarre de voir Anderson lâcher sa noirceur habituelle

Je ne suis pas fan de ses films au sérieux de pape mais a posteriori, le voir capable de faire un film comme son dernier me fait respecter encore davantage la gars, capable de jongler entre ces deux facettes.

Citation:
Et puis quelle bonne idée de faire jouer Cooper Hoffman, le fils de Philip Seymour. Il est tout simplement formidable avec sa tchatche et son énergie. C'est une vraie révélation du film avec Alana Haim. Il y a une alchimie qui se créé à l'écran entre les deux qui est une des grands réussites du film.

Ils sont, en effet, parfaits. Je craignais le népotisme pour Hoffman et il n'en est rien.

Citation:
Le film de Paul Thomas Anderson se joue sur une temporalité floue et sur des épisodes blocs qui vont marquer chacune une étape dans le parcours de construction du couple.

Même quand le récit semble s'éparpiller en anecdotes dans la deuxième moitié, ce n'est que pour mieux montrer l'influence de ces errances sur la maturation du couple en devenir.

JulienLepers a écrit:
ça renvoie au passage du temps qui est imperceptible en Californie, vu qu'il y fait toujours beau.

C'est vrai qu'il y a une sorte d'atemporalité, évitant à dessein de dire combien de temps prend le cheminement de ces deux persos l'un vers l'autre, jouant sur le flottement du hang out movie de manière naturaliste. J'ai kiffé ce rythme.

Qui-Gon Jinn a écrit:
J'ai un respect infini pour PTA mais j'ai jamais été à fond sur ces films. Celui-ci pourtant m'a emporté et charmé tout du long. En fait je crois que c'est un de ses films les plus humbles. Ça rappelle BOOGIE NIGHTS forcément par l'époque, mais ce dernier avait une virtuosité voyante. Ici rien de tout ça, le film est petit à dessein. Mais pourtant, par la force du talent de son auteur, son audace, son goût pour le pas de côté ou la rupture de ton, on sent une ampleur et une maestria discrète des plus agréables.

Tout pareil. Boogie Nights était mon préféré jusqu'à Licorice Pizza et j'avais apprécié Inherent Vice (enfin surtout sa première heure) pour son humour. Comme quoi les films légers sur le LA des '70s sont ceux qui réussissent le mieux à Anderson à mes yeux.
Et effectivement, on est vraiment plus dans du film "sous influences".

Citation:
Je m'attendais à un film de boutonneux à mi-chemin entre Solondz et Linklater, et au final c'est un récit bien plus tendre que du Solondz et plus sophistiqué que du Linklater.

Pareil, le trailer me faisait craindre le Linklater-like, un instantané d'une époque mais inconséquente parce que justement capture de la banalité. Il n'en est rien.

Qui-Gon Jinn a écrit:
Là où le film emporte clairement le morceau, c'est sur son duo principal. Aucune facilité dans la caractérisation, il réussit à créer des personnages à la fois complets et incomplets, lisibles mais imprévisibles. Et l'incarnation est au rendez-vous, surtout avec des tronches de la vraie vie comme celles de Hoffman et Haim. J'adore d'ailleurs comment l'âge et un enjeu sans jamais être un enjeu. D'ailleurs Alana Haim a 30 ans en vrai, dit qu'elle en a 25 dans le film, et en paraît 20 à l'image. C'est une sorte de curiosité de leur relation mais jamais c'est appuyé comme un truc fondamental qui les sépare: à certains égards il est plus mature qu'elle et elle plus impulsive que lui. Bref, caractérisation flottante et humain au poil.

Voilà, fuck Linklater.

Citation:
Et la projection en pelloche de l'Arlequin contribuait bien sûr à cette immersion.

Oui, pas mécontent d'avoir fait l'effort de le voir là-bas.

Quelle charmante merveille, ça bouge pas. C'est vraiment ce qu'il a fait de plus proche de Boogie Nights, pas uniquement pour le choix du lieu et de l'époque, ni même le ton, mais pour cet aspect chronique, et ça confirme que ce pan-là du cinéma de l'auteur me parle davantage que ses "gros morceaux". Anderson bouleverse un peu ses problématiques habituelles, les désintoxique, pour signer non pas un "vulgaire" coming-of-age mais une nouvelle histoire d'amour improbable, avec deux personnages a priori aussi incompatibles que du réglisse sur une pizza, ces deux nourritures favorites des enfants, avec justement cette douceur, cette légèreté de l'adolescence, qu'elle soit réelle (pour Gary) ou tardive (pour Alana).

Mon préféré, sans conteste.

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