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MessagePosté: 29 Mar 2011, 14:10 
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Z a écrit:
Je suis curieux de me reprendre cette mise en scène (et cette photo) dans la gueule...]

C'est du très grand ouvrage. La revision permet de cerner à quel point Kubrick est un réalisateur qui a le rythme dans la peau. Ces précédents films le démontraient déjà, mais celui-là en particulier à ce quelque chose de féroce et tellement carré à la fois, comme une partition de Bite au vent. C'est complètement maîtrisé et on ne saisit aucune faute de rythme.


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MessagePosté: 24 Avr 2022, 19:00 
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Z a écrit:
Perso, je l'ai découvert vers 16 ans, et je m'attendais à un happy end avec Kirk Douglas qui sauve les trois prisonniers avant leur exécution, je m'attendais à ce que la plaidoirie de Douglas fasse pleurer dans les chaumières façon Capra, je m'attendais à ce que le film soit daté dans sa mise en scène... et donc je ne m'attendais absolument pas à ce que j'allais voir. De plus, je réagis(sais) très mal à l'injustice, à l'impunité et à l'impuissance, or Kubrick ne nous sert que ça pendant 90 minutes... et enfonce le clou en broyant tout espoir et tout idéalisme. Le personnage du Colonel Dax est formidable, et s'il n'est pas directement par principe contre sa hiérarchie, moi je l'étais clairement. L'identification était totale, et doublement douloureuse, puisque tous les atouts et les qualités que je m'attribuais trop généreusement, ne m'étaient dans ce film (et ne lui étaient) d'aucune utilité face au jugement imbécile et aveugle des militaires. C'était un énorme revers, une grande désillusion !! Et comme en plus dans ce contexte noir, Kubrick a l'insoutenable prétention d'offrir de belle images et de terminer sur une note d'humanisme, j'étais désemparé !!! Donc contrairement à toi, j'ai d'abord été frappé par l'ensemble, et j'ai ensuite eu du mal à le décortiquer en plusieurs parties, pour au final m'apercevoir avec soulagement que le film n'était pas qu'une boule d'émotions coincée dans la gorge. Et que la mise en scène et la composition de plans étaient prodigieuses. Tu m'as donné envie de le revoir, d'ailleurs. Je suis curieux de me reprendre cette mise en scène (et cette photo) dans la gueule...

6/6


Je me reconnais tout à fait dans ce message. Revision surement 15 ans après, j'en n'avais plus de souvenirs et j'ai de nouveau adoré. Kubrick c'est une sorte de cinéaste somme pour moi, surement le premier dont j'ai vu tous ses films en les ayant tous adoré. Sauf que je me suis tout enchainé très jeune, et là j'en revois quelques uns et je trouve ça toujours aussi incroyable. Ici j'adore toutes les scènes dans les tranchées, la caméra qui circule en plan-séquences façon 1918, les acteurs qui sont tous géniaux, et comme Z j'attendais le moment où Kirk allait sauver les prisonniers, et le moment où ils se font tirer dessus ça m'a fait un vrai choc. Déjà dans les années 50 il arrivait à créer des scènes absolument iconiques comme celles-là. L'horreur du film est à la mesure de l'empathie qu'on peut avoir pour les soldats, des mecs complètement sacrifiés et condamnés par l'injustice. Un "petit" film peut-être, en tous cas court mais très fort malgré tout.

6/6.

Deuxième revision kubrickienne après Barry Lyndon y'a deux semaines, je sens que je vais tout me refaire !


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MessagePosté: 24 Avr 2022, 19:41 
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Inscription: 30 Mar 2012, 13:20
Messages: 11721
Pour moi, son meilleur. Le seul que j'adore pour ma part.


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MessagePosté: 16 Juin 2025, 14:02 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 88151
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Film Freak a écrit:
Malheureusement, cette rétro-ci ne se fera pas dans l'ordre chronologique. Bouffons d'organisateurs de la Cinémathèque.

Celui-ci, ce doit être le tout premier Kubrick que j'avais vu, il y a de cela maintenant si longtemps que je n'en gardais absolument AUCUN souvenir si ce n'est que j'avais plutôt apprécié.

D'entrée de jeu, j'ai été frappé par la modernité de la mise en scène.
C'est un film de 1957 et pourtant je n'y vois que très peu des oripeaux horripilants des films de cette époque qui rendent difficilement accessibles les films pré-1970 à mes yeux de pauvre petit cinéphile conditionné.

Pauvre petit cinéphile conditionné qui sait désormais que "les films de cette époque" étaient loin d'être aussi "figés" qu'il ne le croyait.

Citation:
Face aux images, j'ai eu l'impression que Kubrick ne respectait aucun académisme vraisemblablement imposé par les canons de mise en scène de l'époque, notamment lors de ces longs travellings arrière, filmant un personnage de face, dont il a l'habitude.

Ça, effectivement, ça tranche pas mal.

Citation:
Ou plus particulièrement dans la toute première scène, qui reste pour moi la plus fascinante de tout le film, au cours de laquelle le Général Broulard vient demander au Général Mireau d'envoyer sa division dans une mission-suicide.

La mise en scène (dans le sens théâtral du placement des acteurs dans le décor) et le travail de caméra sont remarquables au cours de cette séquence, faisant évoluer de manière presque aléatoire les personnages dans leur environnement, leur faisant faire des petits parcours "gratuits", de la chaise au bureau et on revient, avec la caméra presque toujours mobile qui les suit et puis pas totalement, et puis parfois un personnage en prend un autre par le bras et fait un petit tour dans la pièce, suivis par la caméra. C'est une danse.
Kubrick fait danser ses acteurs et sa caméra, illustrant le propos de Broulard, manipulateur doucereux qui séduit son subalterne en lui faisant miroiter des étoiles (militaires) devant les yeux.

Extraordinaire séquence durant laquelle j'ai repensé une fois de plus la même chose - ils dansent - avec la valeur ajoutée cette fois de constater à quel point c'était aussi la démarche d'une personne en acculant une autre, l'empêchant de s'enfuir, symbolisant le système inextricable qui va étouffer l'individu.

Citation:
De la même manière, j'aime comme on ne verra presque jamais rien d'autre que des tranchées et des bureaux, le monde réel n'existant pas en temps de guerre pour nos protagonistes, comme pour montrer que c'est autant sur le terrain qu'au niveau de la bureaucratie que se mène la guerre.
Le récit aurait pu s'étendre au-delà mais reste assez contenu, ce qui fait sa force...

Et les tranchées, dans la crasse desquelles s'entassent les hommes et où déambule la caméra, sont aussi oppressantes que les bureaux, dont l'opulence est filmés en plans larges, rétrécissant l'humain, l'écrasant.

Citation:
...mais aussi sa faiblesse, à mon goût.
En effet, je trouve le film un peu "petit". Tout va très vite et en 88 minutes à peine, c'est terminé.
Je suis sans doute trop habitué à voir des scènes de guerre aux dimensions plus épiques et des scènes de procès à la portée capraesque, et je saisis très bien qu'ici les événements ne s'y prêtent justement pas (le fiasco de l'attaque est lié à sa courte durée, tout comme la précipitation du procès torché) mais je ne peux m'empêcher de trouver que l'ensemble manque un peu d'ampleur.
Certaines scènes, prises individuellement, sont assez fortes (la scène du soldat bourré qui punche le curé par exemple, ou globalement toute scène où Douglas s'enflamme) mais le tout me paraît moins puissant que la somme de ses parties.

Ça ne m'a pas gêné cette fois. Il reste bien entendu quelque chose du Kubrick des débuts, le récit s'avérant somme toute rudimentaire, réduisant l'intrigue à ses étapes nécessaires et le rendant un peu démonstratif mais par conséquent efficace avec cet arc là aussi classique comparé aux gros morceaux à venir.
Et l'avancée au front m'a paru suffisamment épique, avec ses zooms puissants qui ciblent le colonel dans la masse en mode...proto-300.

Citation:
La faute aussi à un scénario à la structure un peu bancale. Je n'ai rien contre les films qui ne s'inscrivent pas dans une construction classique, au contraire, mais la progression en 3 actes offre un confort de lecture et de rythme que je trouve malheureusement absent ici.

J'ai pas trouvé ça bancal du tout cette fois.

Citation:
Heureusement, le film se termine sur cette dernière séquence tout d'abord effrayante (la manière dont Kubrick dresse le portrait bien noir de l'humanité par le biais de cette bande de soldats complètement beauf face à la pauvre jeune femme allemande, ça fout mal à l'aise) puis étrangement triste et douce (le retournement de la situation par le chant de la jeune femme), qui laisse sur un goût amer. Mais beau.

Oui.

Citation:
4,5/6

Même note, cela dit.

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