Forum de FilmDeCulte

1. Avant tout, petit retour sur le carnage final qui, bien qu’il n’ait subi dans ce DC quasiment aucun changement, vient montrer la maîtrise de Sly metteur en scène : d’une grande rigueur, la réalisation, le montage, sont extrêmement précis et cadrent très bien cette partie de la jungle. On n’est certes pas encore chez McTiernan, cinéaste sans doute moins scolaire dans son montage, mais on note quand même une bonne gestion de l’espace et surtout une furie qui fait dorénavant la marque du réalisateur (ce qu’on retrouvera, en moins bien, dans The Expendables). Comme s’il y avait un avant et un après John Rambo, Rocky Balboa appartenant encore à la période précédente du cinéaste (quoi que déjà le film opposait beaucoup le moderne à l’ancien, jusque dans le choix des couleurs). Le reste du métrage est à cette image : très maîtrisé.

2. Le DC en lui-même n’apporte pas grand-chose. Il s’agit d’un remontage qui sucre quelques plans gores (le film reste bien saignant), réordonne certaines scènes, ajoute quelques plans en n&b vraiment pourris, et surtout repense entièrement le personnage principal. C’est là où, pour moi, ça ne passe pas trop – même si je reconnais que c’est bien pensé. Au personnage de demi-dieu de la guerre, qui façonne son couteau sur une voix off, ce DC substitue un Rambo plus humain, touché par les discours (plus longs et finalement redondants) de Sarah, qui se découvre une sensibilité, aide les médecins par humanité, jette le couteau qu’il avait dans les précédents, demande à un prêtre de réciter une prière (gros changement avec la version salle), etc. On ajoute également un vrai discours sur l’engagement de jeunes soldats à la guerre, discours qui rappelle bien entendu celui du premier film (même si le ton est différent, plus amer), qui ressitue ce nouvel épisode dans le contexte de la série.
Le film est entièrement remonté dans cette optique, et si on ne peut parler de vrai ratage (ça reste très cohérent de bout en bout, Sly poussant le vice à ajouter un regard, un geste ici ou là, dans cette optique), ça reste moins original que la version cinéma : plus humain, moins barbare. On imagine bien Sly tanguer entre ces deux possibilités lors du montage cinéma, la dernière scène, par exemple, semblant bien plus cohérente dans ce nouveau montage. Malgré certains points mieux foutus (la séquence des rêves a un minuscule changement qui la rend bien plus originale dans son montage), je préfère la version cinéma. Il faut quand même saluer cette façon de repenser entièrement un film, son montage, sa mise en scène (certains plans sont cadrés différemment dans les deux montages), mais aussi son sens. C’est autre chose qu’une banale version longue et ça justifie largement la vision et (pour les fans) l’achat du DVD.

Version salle : 5.5/6
Version DC : 4/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Ah merci, Cosmo. Donc je le verrai à l'occasion.