Forum de FilmDeCulte

Derrière ce titre vulgaire de téléfilm - parce que le public français est plus con que le public américain et le public israëlien où le film et son modèle portent le titre bien plus mystérieux La Dette - comme si on voulait faire passer ça pour une histoire vraie, se cache un remake co-écrit par Matthew Vaughn et sa partenaire Jane Goldman que le metteur en scène s'est contenté de produire finalement, confiant la réa à l'anonyme John Madden (Shakespeare in Love).

Le pitch - en 1995, trois ex-agents du Mossad sont tourmentés par le souvenir d'une mission en 1965 consistant à rapatrier un criminel de guerre nazi - permet une sorte de sous-Munich où l'on explore les sacrifices (tout d'abord corporels, puis sentimentaux, puis familiaux, puis moraux) que l'on se condamne à faire au nom de la nation, ou plutôt de l'illusion de justice qu'elle exige.

En cela, le fond du film n'est pas inintéressant (et tendrait à donner encore plus de validité à la théorie que j'évoquais l'autre jour au sujet d'X-Men First Class et de la critique d'Israël) mais se retrouve un peu embourbé au bout du compte dans un thriller plus conventionnel. Si je devais schématiser, tout ce qui se passe en 1965 est plus pertinent et plus crédible que tout ce qui se passe en 1995, notamment en ce qui concerne ce dernier acte à la fois beau mais un peu trop gros.

Le passé fait la part belle aux personnages, campés par ce bon vieux Marton Csokas (encore dans un rôle de connard), l'inévitable Sam Worthington (mais dans un rôle secondaire et différent de ses précédents, et il est très bon, comme un enfant rongé par sa haine) et surtout Jessica Chastain (plus belle et moins flippante/illuminée que dans le Malick) qui écope de la majorité des sacrifices sus-mentionnés (toutes les scènes chez le gynéco sont à glacer le sang).

Inégal donc mais pas mauvais.

3/6

PS : autant le casting de Tom Wilkinson et Helen Mirren pour jouer Csokas et Chastain vieux est très bien vu, autant faire passer Ciaran Hinds pour Worthington avec 30 ans de plus, ça tient de la cécité.

PPS : big up au MK2 Bastille, avec son public de vieux qui soupire au début et à la fin de la bande-annonce de Transformers (quelle idée de passer ça aussi, j'y ai eu droit également avant Une séparation l'autre soir) et se marre comme des balaines devant celle de Ni à vendre, ni à louer (que je vais de ce pas aller poster dans le topic dédié section News).
Note pour plus tard : ne pas aller voir un film là-bas la veille de la Fête de la Musique, les murs tout fins du ciné ne bloquant pas les essais sonores de dehors. Se concentrer sur les dilemmes moraux du film quand t'as "Violent Pornography" de System of a Down qui retentit à travers la cloison, c'est pas facile.

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Il a toujours été complètement pourri ce MK2.