Forum de FilmDeCulte

Je crois pas qu'il existe déjà un topic. Je déplacerais si c'est le cas.


Où se situe la nouvelle œuvre de Francis Ford Coppola ? C’est une question fondamentale tellement la vision de ce film perturbe. Une perturbation dans le sens noble du terme. L’Homme sans âge ravage tout sur son passage, autant le cinéma en général que le cinéma de l’auteur.
Ce n’est pas un film de vieux maître sur le retour qui nous redonne à manger sa sauce habituelle (malgré son goût si parfait et maitrisé). Cet œuvre se situe au cœur des interrogations actuelles du cinéma américain indépendant. Comment inventer une nouvelle manière de créer de la fiction ? Ferrara, Lynch et Van Sant nous ont déjà offert des réponses sublimes à cette question.
Coppola perturbe son propre classicisme pour mettre en avant les nouvelles données du récit. Nous sommes loin du gigantisme qui a fait la beauté de ses chefs d’œuvres des années 70. Le récit passe par le corps. A l’identique des trois cinéastes cités précédemment Coppola fait naître le pur récit de fiction par l’altération de la corporéité. J’ai rarement vu une œuvre autant centrée sur son personnage principal ; ici on peut dire son corps principal du fait du degré zéro de l’identification. Un pur concentré de fiction au présent. Paradoxalement le passé et le futur ne possèdent aucun poids.
Comme chez Lynch la construction narrative nous connecte aux méandres de l’affection.

Toutefois le style du maître est parfaitement reconnaissable au niveau du plan. Surcadrage et symbolisme parfaitement maitrisé. Aucune lourdeur pourtant. Le cinéaste connecte la souffrance au genre fantastique et fluidifie son film au maximum. Pas de psychologie mais une fictionnalisation de l’affection.
Par contre le film peu sembler complexe, pour ma part je trouve qu’il est simple au même titre que Inland Empire.
Je ne pense pas que cette œuvre crée le juste milieu, c’est le type même de film dont on peut dire facilement « soit on adore soit on déteste ». Je me suis déjà battu en sortant de la salle. Je ne m’attends absolument pas à ce que cette grande œuvre fasse l’unanimité… au contraire.

Je rentre pas dans les détails pour éviter les spoilers, j’en reparlerai lorsque d’autres l’auront vu.
Le film mérite deux visions. Son meilleur film depuis... heu... très longtemps.

5,5/6

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Forcément !

J'en sors et à chaud, et pfiouuu, quel film balèze... je ne sais pas vraiment quoi en penser... C'est en effet un film somptueux, totalement à part, aussi ambitieux que fragile, et souvent déroutant... A revoir assurément, parce que la première vision fait l'effet d'un film casse-gueule au possible.

Et Alexandra Maria Lara est une pure beauté.

Tu fais plaisir Jericho. Difficile de mettre une note en sortant d'un film pareil hein ?

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Bon et personne qui parle de Ruiz?

Ca me paraît pourtant évident, ne serait-ce que Klimt par ex (bcp de résurgences visuelles -- le plan du miroir brisé est exactement le même que dans Klimt, et a exactement le même sens -- et sonores -- ce très subtil "feutrage" de la post-synchro, qui met le texte en retrait velouté du film -- du Klimt de Ruiz ici).
Personne ne semble en parler nulle part d'ailleurs, mais il me paraît évident que Coppola cite ou renvoie à Ruiz à plusieurs reprises, ici (des plans des génialissimes Destins de Manuel sont ouvertement cités et la construction narrative, qui se replie sur elle-même, l'usage des doubles (par un seul changement d'axe! magnifique ça), etc, les magnifiques trucages primitifs...).

Je n'attendais pas Coppola là (lalala).
Très belle surprise.

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Je crois surtout que personne ne connaît vraiment Ruiz (ses films me gavent, perso).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Oui c'est surtout ça .

Pauvre Raoul.

bah c'est parce qu'on connaît pas les bons, surtout... Moi je suis en train de me faire une rétro avec le max de films que je réunis et plus ça va, plus j'aime son cinéma. Alors certes, y'a des trucs insupportables et indigestes, genre Dias de campo. Y'a des trucs qui commencent bien mais s'enlisent, genre Généalogies d'un crime ou Le Temps retrouvé (il faut se le farcir, ça), des trucs sans intérêt, comme Les Âmes fortes. Mais t'as vu la taille de la filmo aussi...

Klimt, Colloque de chiens (ça c'est absolument génial), L'Eveillé du pont de l'alma, Les Destins de Manuel (brillantissime), Zig-Zag : le jeu de l'oie, etc. C'est vraiment énorme.

Et si le dernier Coppola vous plaît, bah y'a de fortes chances que certains Ruiz vous plaisent aussi (à commencer par Klimt).

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Ca, je veux bien te croire. Il y a sûrement quelques excellents films dans cette filmo. En fait, elle est si dense que je les vois un peu au hasard, sans réellement pas choisir. Parfois j'adore (Le temps retrouvé, justement), parfois non (je sais plus lesquels).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

au temps pour moi, libé en parle : http://www.liberation.fr/culture/cinema/291248.FR.php

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à noter par ailleurs que ruiz est justement en train d'adapter eliade : http://www.lecinemaderaoulruiz.com/page ... Christine#

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doublement! http://www.lecinemaderaoulruiz.com/page ... =Nucingen#

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Ca devient hors sujet Zad.

heu... coppola fait un film façon ruiz en adaptant eliade et ruiz est justement en train d'adapter, deux fois, eliade, je vois pas bien où est le h-s...

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Je ne savais pas de quoi était adapté le film de Coppola.

Mais sinon c'est plus de la news que tu donnes là. Créé un fil "Les news de Raul Ruiz". Je suis sur que tu auras des visites .