Forum de FilmDeCulte

aka L'Idéaliste


battle d'affiches de merde

Rudy Baylor est devenu avocat par vocation. Jeune, naïf et désargenté, il a en plus le handicap de vivre à Memphis, ville qui regorge d'hommes de loi. Après avoir fait le tour des cabinets, il réussit à décrocher un poste dans l'un des moins reluisants, dirigé par un affairiste notoire, lié à la mafia locale. Son patron lui adjoint un mentor roublard et dynamique qui va vite l'éclairer sur les réalités cachées de sa nouvelle profession. La première affaire de Rudy l'oppose à une redoutable et puissante compagnie d'assurances.

Je l'avais vu à l'époque, comme toutes les adaptations de John Grisham, et promptement oublié, comme toutes les adaptations de John Grisham qui ne sont pas signées Joel Schumacher (fou de se dire qu'il a réussi là où Sydney Pollack, Alan J. Pakula et Francis Ford Coppola ont échoué).

Vraiment, à part la présence de Matt Damon et Mickey Rourke au casting, il ne m'en restait rien et aujourd'hui, je comprends pourquoi. Je pensais me glisser dans les confortables pantoufles des thrillers juridiques des années 90 et peut-être redécouvrir un film simple en apparence mais rehaussé par le talent d'un maître et plein de subtilités, genre "grand petit film". Mais non.

Ce n'est pas mauvais mais c'est terriblement mou. Coppola écrit lui-même le scénario mais rappelle Michael Herr pour qu'il rédige la narration une fois de plus après Apocalypse Now, or là où le monologue intérieur de Willard accompagnait à merveille la lente plongée d'un soldat s'enfonçant en enfer, ici on croirait une voix off de vieux film noir qui dessert un récit qui aurait gagné à taper davantage dans la voix off d'un Scorsese, avec le rythme ad hoc.

L'apprentissage du jeune avocat auprès de Rourke et De Vito aurait pu être ludique mais il est un peu traînard et l'alternance entre les deux trames - Rudy vs. la compagnie d'assurance & Rudy x la jeune femme battue - ne se fait absolument jamais harmonieusement. Et puis il faut dire que chacune de ses intrigues demeure très conventionnelle dans son déroulé. Ce n'est jamais surprenant.

Coppola se passionne peut-être pour la trajectoire de son héros-type, encore un jeune premier risquant de se perdre dans la corruption de son milieu, mais l'exécution, si elle n'est pas déplaisante, demeure faiblarde. C'est visuellement élégant mais sans plus, la musique de Bernstein est insupportablement envahissante, Damon est déjà bon mais c'est trop long (2h15) et trop lâche aux entournures.

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Quand même incroyable à quel point Coppola semble absent de ce film. Je veux dire chez ses pairs, chez les Scorsese, De Palma... il y a des films plus faibles, moins marquants, des tentatives un peu plus classiques mais jamais comme cet Idéaliste, grishamerie typiquement 90s franchement sans grand intérêt avec un rythme ronflant et une mise en scène d'une platitude quasi totale. Le film est en outre assez mal écrit (par Coppola lui-même) avec ces deux intrigues qui ne se croisent jamais (et la conclusion de l'intrigue Claire Danes, totalement superflue, est assez dingue, le mec est un meurtrier mais on passe très vite à autre chose). Le reste est un film de procès attendu sur la corruption des mutuelles santé US (bien dans l'actu avec l'affaire Luigi Mangione). Ce qui sauve un peu le film c'est son casting avec des stars en second rôle (De Vito excellent, Glover, Roy Scheider, Mickey Rourke). La musique de Bernstein est hyper pompière, Matt Damon est bien mais le film est totalement anonyme et dans la liste des adaptations de Grisham de l'époque sans doute loin d'être le meilleur.

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CroqAnimement votre

Vu aussi hier soir. Pourquoi dis-tu cela ? C'est bien la fille qui tue son mari. Ensuite, Matt Damon couvre le meurtre, on est d'accord. Et effectivement, ça ne semble poser de problème à personne, surtout pas à Coppola.

N'est-ce pas Grisham qui bloque tout, en mode Michael Crichton ? De mémoire, Altman livre un film quasi jumeau avec The Gingerbread Man...

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Je viens de reregarder et c'est pas hyper clair même si oui on suppose qu'elle le "finit" hors champ à coups de batte. Mais cette trame est totalement traitée par dessus la jambe.
(Tout tiens dans un son hors-champ que j'avais raté la première fois à 1'26"35 : https://www.arte.tv/fr/videos/118588-000-A/l-idealiste/)

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CroqAnimement votre

Possible mais plus largement on se demande un peu ce qui a attiré Coppola dans ce projet. Envie de se refaire une santé avant des projets plus ambitieux ? Il sortait de Jack autre anomalie de sa carrière et attendra dix ans avant de refaire un film avec l'expérimental L'homme sans âge.

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CroqAnimement votre

D'autant qu'il sort de deux succès et demi.
Je me demande toujours à quoi ressemble un projet (et le scénario quand il existe) au moment de la signature, quand il donne un film bidon.

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