Forum de FilmDeCulte

Bah il essaye autre chose, ce n'est pas un cinéaste conservateur. Je vois pas le problème, d'autant plus que Heat est un monument. Il n'y a aucun intérêt à faire deux fois le même film.

Je suis bien d'accord mais justement, quand il enchaîne Last of the Mohicans, Heat, The Insider et Ali, c'est le même type de traitement approfondi (sur les 3 derniers surtout, et spécifiquement sur les 2 du milieu) mais sur des genres différents (adaptations d'un classique westernisant, polar, thriller d'investigation, biopic).
Sur Collateral, il n'écrit pas. C'est le seul de ses films dont il ne signe pas le scénario. Tu sens le début de ce qui va donner formellement Miami Vice et Public Enemies, sauf que Collateral était justement très écrit (avec un perso désincarné Vs. un perso incarné, mais c'était justement au coeur de l'histoire) alors que les deux suivants fonctionnent davantage sur leur mise en scène et du coup, je trouve qu'un manque se ressent (trop désincarné).
Je sais pas trop où je vais avec ce que je dis...en gros, je trouve son approche sur Mohicans/Heat/Insider/Ali plus convaincante que sa nouvelle approche sur les deux derniers. Il est pas interdit de changer mais changement ne signifie pas qualité.

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Toute ma vie de cinéphile j'ai été frustré de ne pas m'enflammer comme tout le monde sur la filmographie de Michael Mann et en particulier de son hit Heat qui n'a jamais été culte pour moi alors que tous les ingrédients étaient là.

Et ENFIN hier j'ai pu mesurer à quel point (ou en tous cas un peu mieux) il s'agit effectivement d'un grand film.

Ce que j'ai beaucoup aimé, et qui donne sa personnalité à un film qui vient d'une époque déjà bien encombrée d'autres films de ce genre, c'est à quel point Mann réunit les flics et les truands dans un même mouvement, celui d'une quête totalement addictive et incontrôlée vers l'adrénaline de la violence.

*Spoilers* (si jamais y'a encore des gens qui ont pas vu ce film)

Dans le film on a :

- Vincent Hanna / Al Pacino: rate 3 mariages parce qu'incapable de se sortir de son travail et qu'il pourra jamais décroché. peu importe ce qui se passe il repartira chaque soir reprendre sa dose en dépit de tout le reste

- Chris Shiherlis / Val Kilmer: détruit sa vie de famille à cause de son addiction aux jeux d'argent, et s'enferme dans une spirale négative où plus il gagne de l'argent, plus il en perd et plus il doit y retourner pour payer ses dettes.

- Michael Sherrito / Tom Sizemore: qui malgré avoir placé son argent dans des investissements hyper solides qui vont lui rapporter de l'argent toute sa vie dit texto qu'il prendra le risque de se lancer dans un casse méga dangereux simplement pour le ride.

- Neil McCauley / Robert de Niro: évidemment, qui a structuré toute sa vie pour qu'elle repose uniquement sur les coups qu'il prépare, sans aucune attache ou distraction extérieure, et qui ne peut pas s'empêcher d'aller tout perdre alors qu'il avait la liberté qui s'ouvrait devant lui. Il dira d'ailleurs dans son face à face avec Hanna qu'il ne veut pas d'une vie normale.

Qui agit sincèrement pour le bien ici ? ça devrait être le flic mais on a tellement affaire à des personnages, quel que soit le bord, qui agissent avec des pulsions et selon des mécanismes d'addiction tellement similaires qu'on finit par ne plus le ressentir. A tel point que pendant la fameuse scène de gunshot on veut que les criminels s'en sortent, on veut que la copine de Shiherlis lui fasse signe de partir, et le moment où McCauley raccroche le téléphone et sort de la route alors qu'il était pratiquement sauvé est terrible.

Dans cet habile brouillage de piste j'ai malgré tout noté quelques fausses notes: Bosko et Van Zant qui font un peu trop méchants caricaturaux dénués de morale ou encore comme l'a souligné Baptiste la bromance Hanna/McCauley qui sonne un peu trop facile.

5/6

J'attendrai pas 15 ans pour le revoir cette fois-ci, et le film est dispo sur france.tv pour info.