Forum de FilmDeCulte

1969 en Virginie. Dans le cimetière d'Arlington, immense "jardin de pierre", Jackie Willow est inhumé avec quinze de ses camarades. Le sergent Hazard, présent à la cérémonie, retrace l'histoire personnelle de ce soldat qu'il a jadis chaperonné.

Je ne savais rien du film et j'ai trouvé plutôt pertinent et frais de s'attaquer au corps militaire maintes fois exploré et à la guerre (du Vietnam qui plus est) par le biais de cette section particulière, à savoir celle des soldats qui s'occupent des funérailles. Dans un premier temps, on retrouve tout ce qui fait l'apparat de cet univers au cinéma avec son efficacité familière : la camaraderie entre frère d'armes, la martyrisation de la bleusaille... Le personnage campé par James Caan, à la fois désapprobateur de la guerre, inutile et meurtrière, mais défenseur de l'armée, sa seule famille, revêt des atours complexes. Et puis c'est un régal de voir James Earl Jones à contre-emploi dans le rôle d'un adjudant salace.

Mais petit à petit, tu réalises que le scénario ne va pas faire grand chose de la spécificité de son milieu et va se rabattre assez vite sur une histoire pas très originale de jeune troufion avide de servir son pays au front, avec sa meuf qu'il va épouser juste avant de partir (sans compter une romance relativement inexploitée entre le vieil officier et Anjelica Huston en journaliste du Washington Post). Le film a l'intelligence de privilégier l'humain au tract politique convenu (en 1987, je doute que quiconque valide encore l'action des States au Vietnam) mais le drame, bien que nuancé, ne convainc pas pleinement. Même au niveau de la mise en scène, bien que la photo de Cronenweth père soit très jolie, on a connu Coppola plus inspiré.

Le plus joli dans le film reste son titre.

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