Il y a deux ans, Coppola a remonté le film en une version intitulée
B'Twixt Now and Sunrise : The Authentic Cut plus courte de 10 minutes (dont 1h15 sans générique). C'est donc ce nouveau montage que j'ai regardé pour réévaluer le film.
D'ailleurs, il est intéressant de le voir revisiter le film quand on connaît le projet d'origine :
Director Francis Ford Coppola had originally intended the film as a type of "live editing" experiment using groundbreaking digital editing technology. Coppola intended to act as a sort of conductor during every screening of the film, lengthening or shortening scenes and even changing plot elements depending on the audience response. This caused long delays in the film's release and ultimately proved impractical, forcing Coppola to do a locked edit of the film, integrating elements from all various permutations of the story.Je crois que
Megalopolis aspire à avoir un élément interactif également et je vois pas comment c'est tenable.
Film Freak a écrit:
Une pensée pour Gordon Willis et Vittorio Storaro. Et Michael Ballhaus, et John Toll, et Jordan Cronenweth et tous les autres génies de la photographie qui ont travaillé jadis avec Coppola et qui doivent se dire en regardant Twixt, "mais que t'est-il arrivée, Francis?".
En voyant le film après les très soignés
Youth Without Youth et
Tetro, je me suis dit qu'il avait dû avoir moins d'argent mais ça coûte quand même 7 millions de dollars et c'est quand même très vidéo et parfois plat donc j'en viens à me dire que c'est assumé. Au service de quoi, je sais pas trop, peut-être que cela s'inscrit dans la démarche visant à tourner un peu tout ça en dérision mais bon...
Citation:
Je vais pas mentir, j'y allais à reculons, mais je m'attendais pas à un truc aussi proche du nanar, malgré certains échos catastrophiques.
D'ailleurs, à certains moments, j'y ai presque cru, y a quelque chose qui fonctionne parfois dans les séquences de rêve, ces ralentis bien dosés, bien insérés, le côté grand guignol de Dracula - que j'adore - qui revient par furtifs instants...mais le reste...
Oui les quelques jolies choses sont vraiment rares. C'est une sorte de mélange des deux précédents, reprenant l'atmosphère entre rêve et réalité du premier et le trauma familial lié à un accident du second, Coppola cherchant à exorciser la mort de son fils, mais la mayonnaise ne prend jamais. Indépendamment, quelques images s'extraient du lot (globalement tout ce qui touche au pasteur tueur et les enfants) mais sinon, c'est vraiment sous-développé, mal servi par cette imagerie cheap et cet humour un peu lâche.
Citation:
Le tentative de l'auteur d'exorciser le deuil de son fils est tout à fait louable, et j'aime beaucoup Gérard Depard...euh Val Kilmer, mais entre les vampires encore plus emo que dans Twilight, le shérif bouseux insupportable et les détails nanardesques comme la scène de spiritisme, le récit ne fait qu'enchaîner les décrochages pour ma part.
Je saisis mieux l'espèce de second degré aujourd'hui mais je le trouve déplacé.
Citation:
Je peine à retrouver le réalisateur de la séquence de la Chevauchée des Walkyries (scène qui m'avait fait sentir nain, lorsque j'avais revu le film dans sa version Redux au Gaumont Grand Ecran Italie, allant jusqu'à me dire "jamais je ne saurai accoucher de quelque chose d'aussi puissant") dans ce scénario d'étudiant qui fleure souvent l'amateurisme, de son image vidéo hideuse à ses SFX dont même un DTV ne voudrait pas, en passant par des effets de style dignes d'un épisode de Sauvés par le gong (les transitions réalité/rêve) et des nuits américaines de sketch des Inconnus.
Là aussi, l'aspect factice est sans doute plus ou moins assumé mais ça freine toute empathie et toute adhésion chez moi. Je veux dire, le moment cathartique final passe par une surimpression dégueulasse, si c'est voulu, c'est complètement débile.
Citation:
C'est fumeux, boîteux, tout ce que tu veux.
1/6
Oui, volontaire ou pas, c'est raté.
Citation:
J'ai pas été convaincu par L'Homme sans âge mais j'avais au moins l'impression de voir un vrai film, et j'ai pas vu Tetro, mais si Twixt représente ce à quoi va ressembler la carrière de celui qui était jadis l'un des plus grands réalisateurs du monde, autrement dit un retour aux cormaneries de ses débuts, c'est un très, très triste constat.
Alors j'ai revu un peu à la hausse le premier mais pas aimé du tout le second et clairement, quand tu ajoutes ça aux retours sur
Megalopolis, c'est pas encourageant...
Peut-être que le retour à l'échelle de ses plus grands me parlera davantage?