Forum de FilmDeCulte

Ah désolé, d'habitude j'essaie de rester évasif et même si c'est le cas ici, ça spoile un peu. Mais c'est aussi pour ça que juste avant de voir un film je ne regarde pas le topic correspondant, car de toute façon je le vois sous peu. Je sais qu'en le lisant je me spoilerai d'une manière ou d'une autre - les avis étant en soi un spoiler affectant la disposition d'esprit en rentrant dans la salle.

Le mec qui cherche des excuses.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Les 2 premiers tiers sont très biens, évasifs justement, et paf d'un coup spoil sur un perso, c'est pas cool. Soit il faut mettre des balises, soit faut l'annoncer dès le début, et dans ce cas on lit pas.

_________________

Et comme beaucoup ici, je n'attends pas d'avoir vu un film pour lire le topic, au contraire. Ce sont les avis ici qui vont me motiver ou non à aller voir. Merci pour le spoil.

Juste pour dire que je suis d'accord avec Baptiste sur ce rythme éparpillé du dernier tiers et ce climax en deux temps qui aurait gagné à être plus rapide, mais que quand même, Tarantino se fait plaisir et me fait plaisir. C'est toujours aussi jouissif, cathartique, jubilatoire, les déchainements de violence sont particulièrement gores, et les discussions s'étalent juste assez pour ne pas devenir trop longues.

Et effectivement, niveau background, c'est quand même assez horrible, et il y a effectivement matière à polémique (certains passages sont d'une cruauté rare, alors que d'autres tournent les esclavagistes en dérision).

Fin bref, quand les français font un film sur l'esclavage, ça donne Case Départ, donc forcément...

L'adoption d'un héros particulièrement badass (qui contraste donc avec la multiplicité de points de vue d'Inglorious Basterds) donne aussi au film une force certaine.

Ce qui compte, c'est que l'on ressort de la salle le sourire aux lèvres et le coeur léger.

5+/6

_________________
I am the constant. You were always a variable.

J'en suis sorti absolument comblé !
D'abord j'ai été surpris par la simplicité du film. Ca dénotte beaucoup avec Inglourious Basterds qui changeait de direction toutes les 15 min. Là l'histoire est d'une simplicité cristalline et il y a finalement assez peu de personnages. Visuellement c'est assez posé également, le film est beau, excellemment photographié et réalisé mais on est très loin de la démesure ou de l'inventivité d'un Kill Bill (mais une fois de plus c'est pas un reproche, le film étant très bien comme il est).

Alors je suis d'accord avec les reproches sur le rythme, j'ai exactement les mêmes. La première partie est un chef-d'oeuvre, le tout s’emboîte parfaitement, on s'éclate, Tarantino reste très sobre au niveau des dialogues (sauf l'hilarante digression sur les sacs qui ont des trous trop petits pour les yeux) et surtout les deux personnages principaux sont géniaux. Waltz qui pour une fois joue un gentil est absolument parfait, j'adore ce mec et son personnage est sublime. Jamie Foxx est pas en reste, l'esclave qui devient héros, le mec à un charisme de fou et la classe intégrale (et effectivement je vois PAS DU TOUT Will Smith dans le rôle, ou alors il aurait été différent le rôle). Mais dès que DiCaprio entre en scène ça patine un peu. On enchaîne trois scènes assez longues qui auraient pu être réduites à une seule presque (la scène avec le combat, que j'ai trouvé la seule vraiment en deça, toute la promenade à cheval et surtout le repas). Pourtant DiCaprio est parfait dans son rôle et le tout est parfaitement dialogué (le repas est génial) mais c'est un chouïa trop déséquilibré par rapport à la première partie.

Mais c'est finalement à peine un détail tellement le film est jouissif à côté de ça. C'est le cool à l'état pur, la classe absolue. La BO déchire, c'est bien violent, c'est drôle, la relation Foxx/Waltz est super touchante. Bref c'est vraiment que du plaisir.

5/6

_________________
CroqAnimement votre

le film n'est surement pas parfait, mais le bonheur que j'ai eu en le regardant m'aveugle totalement et je lui vois pas de défauts apriori, à chaud. Comme je vais plus beaucoup au cinéma, ça faisait bien trop longtemps que j'avais pas pris autant mon pied dans les salles. Quentin y'a mis tout ce que j'attendais, la classe du western, de son cinéma, de ses musiques. Les prestations fabuleuses de n'importe quel acteur, des dialogues de fou qui te font éclater de rire entre deux scènes chocs, la sensation qu'il maitrise la tension comme il l'a toujours fait. ça m'a rappelé mes premiers émois de cinéphile à me matter Reservoir Dogs et Pulp Fiction en boucle et à les montrer à mes potes.

Bon en étant tout à fait honnête ça reste un petit cran en dessous Kill Bill, mais c'est un peu son Kill Bill du Far West, avec des effusions de classe dans tous les sens, et une progression dramatique assez semblable (histoire de vengeance, parcours initiatique avec certaines étapes obligatoires, final jubilatoire, mentor etc.). Sincérement je vois même pas les problèmes de rythme que vous soulevez tous, ça aurait pu s'étaler indéfiniment ça aurait été juste du plaisir en plus. J'ai l'impression que Tarantino maitrise tellement la tension qu'il insufle à son aise, que n'importe quelle scène bénine ou de transition reste sur la corde, prête à sauter. Pour moi il règle ses problèmes de rythme comme ça, y'a pas de réel repos, de temps pour souffler, Django peut lacher sa rage d'un clin d'oeil, le Dr.King peut réinstaurer le doute à tout moment. Comme si le film obligeait le spectateur à rester sur ses gardes, et à ce train là les 2h45min de films passent à toute allure.

En tout cas ça a été mon cas, un bon 6/6 comme je m'en prends plus. J'espere que ça va me forcer à bouger mon cul et à matter tous les films qui trainent depuis trop longtemps chez moi là !

Tarantino est pour moi dans le panthéon des cinéastes actuels. Sans oser aller plus loin dans la comparaison, je le vois comme un nouveau Kubrick : il s'est fait lui-même, en regardant des films, et n'a pas fait d'école pour son cinéma. C'était simplement en lui. Cette passion dévorante se trouvait au plus profond de lui et il ne lui restait plus qu'à filmer ses rêves. Et il adore se réapproprier les genres, de série B, contrairement à Kubrick. Leur cinéma est différent, bien sûr, et leur médiatisation bien distincte également, mais je ressens une passion à la vision d'un Tarantino similaire à celle d'un Kubrick.

La vision d'un Tarantino suscite toujours chez moi une crainte. C'est la deuxième fois depuis Inglourious Basterds, que je considère comme son meilleur film, que je me prends une véritable claque cinématographique avec lui. J'aime beaucoup Pulp Fiction, Reservoir Dogs et son diptyque Kill Bill, mais je dois être plus touché par la nouvelle veine de Tarantino : revisiter l'Histoire à travers le genre. C'est peut-être une obsession en lui qui me fascine plus que ses histoires de mafieux.

Qu'en est-il de son Django? La première partie, comme vous l'avez dit, est superbe. Je trouve que c'est ce qu'il a filmé de plus beau dans sa carrière. Waltz, encore une fois, est génial et présente une nouvelle facette de son jeu d'acteur. Jamie Foxx, tout en sobriété, parvient à construire, avec le scénario, le "super-héros" qu'il devient à la fin du film. Samuel L Jackson est de retour, enfin !, après des années de petits rôles ou de rôles concepts, qui laissaient peu de place à son jeu d'acteur pourtant fabuleux, comme semble le prouver, une nouvelle fois, Django Unchained.

Ce que je trouve fabuleux, aussi bien dans Inglourious Basterds que dans Django Unchained, c'est ce désir de planter ses histoires dans l'Histoire, et d'y apporter, par la même occasion, un fond inattendu de la part de Tarantino. Du moins, disons plutôt une pesanteur inattendue. Ici, la charge contre l'esclavage est d'autant plus prégnante que la charge contre le régime nazi, dans Inglourious Basterds. Sans doute Tarantino se permet-il d'être plus critique étant lui-même américain. En tous les cas, j'ai trouvé dans Django Unchained une charge plus furieuse que celle d'Inglourious Basterds.

Cela en fait-il un meilleur film qu'Inglourious Basterds? Non, pas forcément. Disons plutôt qu'on lui excuse plus facilement ses quelques défauts. Comme dit précédemment, la mécanique est moins bien huilée dans la partie concernant Calvin Candie. Les fulgurances sont bien là, mais on a l'impression parfois que le scénario patine dans la semoule. La séquence séparant les , si elle semble théoriquement utile, paraît dans les faits assez mal amenée. Django devient la légende qu'il doit être, et on peut voir également .

J'adore cependant le fait qu'il se concentre sur quelques personnages seulement, qu'il construit, patiemment, la figure d'un héros. D'une certaine manière, on aurait pu appeler également le film Django Begins tant le scénario héroïse le personnage de Jamie Foxx. Tout en lui accordant une part sombre, à travers plusieurs séquences . Foxx, certes, est héroïsé, mais son personnage recèle une part d'ombre. Une contradiction qui vient presque infirmer la prédiction de Waltz le concernant.

C'est un film qui dissimule des richesses que j'espère bientôt découvrir !

J'apprends que la coupure que se fait Di Caprio pendant son monologue du dîner n'est pas simulée, il s'est vraiment coupé sur un morceau de verre mais a continué à jouer. C'est vrai que dans la scène c'est assez bizarre puisqu'on voit pas très bien ce qui lui arrive, on voit juste qu'il a soudain la main en sang. En tout cas chapeau l'artiste !

_________________
CroqAnimement votre

Mais oui putain, je me demandais d'où ça sortait aussi.. Respect, parce que non seulement il dit rien, mais en plus il joue avec ça.

Et ce qui est génial, c'est qu'il a la main bandée dans les scènes suivantes. Le petit détail tarantinien qui dit tout, le petit est nerveux mais fragile, il se blesse tout seul il est mignon. Le réal s'est adapté aux circonstances et se les est réappropriées. Je trouve le personnage splendide. L'instant de son introduction dans le film est génial: Waltz qui à voix haute évoque le potentiel de divertissement des combats d'esclaves, Di Caprio qui se retourne avec ce regard et ce petit sourire qui disent non seulement bonjour, mais aussi disent son émotion attendrissante de trouver un ami qui partage sa passion. Mille détails comme ça.

Le film est génial quand même, du très très bon Tarantino. Tiens j'ai dit trois fois génial en quelques lignes

L'avenir nous dira comment vieillira Django Unchained mais j'ai comme l'impression que Tarantino livre ici un de ses films majeurs, puissant et serein à la fois, ce vers quoi tendait son cinéma depuis belle lurette: revisiter les genres sous-estimés ou reniés du passé, et les venger. Une vengeance qui depuis son précédent film s'étend à l'Histoire avec un grand H. Mais tout en poursuivant cette veine révisionniste, Django Unchained rectifie également le tir d'Inglourious Basterds qui, par sa construction narrative fragmentée purement tarantinienne, perdait un peu de sa force de frappe et de son équilibre, laissant à penser que ce dernier n'était qu'un film de transition "intéressant" cherchant encore ses marques. Django Unchained est le seul film avec Jackie Brown (je ne compte pas Kill Bill dont je trouve le volume 2 inférieur au 1) où je ne vois quasiment aucune inégalité tout du long, les deux films partagent en effet une certaine limpidité dans leur déroulement là où les autres sont découpés en parties distinctes où il est sûrement plus facile de voir lesquelles sont inférieures ou supérieures à d'autres. Je ne vois pas de longueurs ou de coups de mou dans le deuxième tiers du film pour ma part mais plutôt un récit en montagne russe avec ses nouvelles situations parfaitement introduites et ses pics de tension et de violence hors-normes. 5,5/6.

_________________
The Necks : Body

Quelques ruptures de rythme, mais rien de bien gênant dans un film que je place à un très haut niveau de la filmo de Tarantino. J'aimerais juste, peut-être, que le père Quentin se mette un peu plus en danger, sorte de son confort, fasse un jour un film un peu différent. Malgré tout, celui-ci est fabuleux, touchant comme l'était Jackie Brown ou la première scène de Inglourious Basterds, poétique comme l'était la scène au coin du feu (briévement citée ici) de Kill Bill 2, violent comme l'était la dernière scène de Kill Bill 1...
6/6

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

enfin là quand même une fresque violente sur l'esclavage, on a vu moins couillu comme projet.

Là n'est pas le problème.

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso