Vieux-Gontrand a écrit:
En même temps, il n'y a pas d'antinomie (sinon liée à une orientation idéologique préexistante que l'on souhaite vérifier) entre "situation exceptionnel" et "fonctionnement du service public", comme si l'un pouvait aller sur l'autre, et qu'il serait plus "naturel" et de bon sens de les opposer que de les articuler ensemble
La sécu française est issue de la deuxième guerre (et élaborée par des résistants futurs cadres de l'administration), tout comme le welfare state anglais de Beveridge (détricoté dans les années 70, mais avant cela l'Angleterre n'était pas particulièrement libérale). C'est aussi la crise de 1929 qui a permis de mettre en œuvre des politiques keynésiennes.
A titre personnel, la réduction des lits d'hôpitaux sur Lille, et, surtout, un suivi de plus en plus routinier et irrégulier de sa maladie a fait que mon frère s'est quand-même baladé pendant deux semaines dans la nature, entre deux pays, en étant probablement porteur du virus. Donc oui, la dégradation du suivi hospitaliser accentue le risque face à la maladie.
Sur ce dernier point, c'est évident et les médecins que je peux côtoyer n'ont fait que le confirmer au fil des dernières années (c'est pourquoi le discours d'Abyssin sur les chiffres me laisse quand même ultra-suspicieux).
Pour le reste, trop de facteurs entrent en considération pour le moment pour qu'on puisse se faire une idée claire sur la question. Chacun va évoquer sa marotte en fonction de son biais idéologique, qui de la fermeture des frontières et de la solidarité européenne, qui des coupes budgétaires à l'hôpital et dans le secteur de la santé, qui de l'économie de marché, pour finalement se rendre compte que ça ne permet pas de se rendre compte avec précision pourquoi la situation varie d'un pays à l'autre.
Là par exemple, j'en vois beaucoup vanter la manière dont les chinois ont géré la crise sans faire preuve de circonspection ou comme s'il y avait un modèle à creuser là-bas (allez savoir, il y en a peut-être un mais je ne suis pas sûr que ce soit celui que les gens appellent de leur souhait).