Forum de FilmDeCulte

Voilà comment ça se passe : je n’ai jamais réalisé de collision, je n’ai aucune idée de la la manière dont on réalise une collision. Mais je vais apprendre. Si je réalise une scène de ce type, encore une fois je veux que ce soit une des meilleures. Sinon la meilleure. Qu’elle se classe parmi les trois ou quatre premières de l’histoire : à vous de décider à quel rang précis elle se place. Si ce n’est pas le cas, j’aurai échoué. Purement et simplement. Mais il y a encore quelque chose de plus important. Pour moi, pas pour le public. Lorsque le travail commence, je me mets moi-même au défi de croire que je peux réaliser un combat de kung-fu ou une poursuite en voiture qui sera aussi réussi que ceux des grands maîtres du cinéma. Maintenant c’est mon tour, je m’apprête à faire ma première sortie dans ce monde-là. Il va donc falloir que je m’enseigne à moi-même la manière de le faire, au moment même où je le fais. Or je pense que je suis assez bon pour le faire. J’en sais suffisamment sur le cinéma pour essayer, et pour que ce soit excitant. La réalisation d’un film est une expérience comparable à l’ascension d’une montagne, et ce genre de défi en fait partie. Réaliser une scène plaisante, la meilleure scène de l’année ? Ça ne m’intéresse pas. Je veux tourner des scènes dont on parlera éternellement.

Contrairement aux apparences, il n’y aucune arrogance dans ce que je vous dis. Pour une raison simple : j’accepte dès le départ la possibilité de l’échec. Si c’est raté, il faudra que je reconnaisse que je ne suis pas aussi bon que je pensais. Pour dire les choses encore plus clairement : le talent de chacun est plafonné, il arrive toujours un moment où vous vous tapez la tête contre ce plafond. Moi - attention - je n’essaie pas d’atteindre mon plafond : j’espère bien que je ne le toucherai jamais. Mais je passe mon temps à me mettre au défi de me cogner la tête ! Quand ça arrivera, il sera temps pour moi d’être réaliste quant à ce que je peux, ou ne peux pas faire. Temps de dire : ok, je ne vais pas plus loin.

Jusqu’à ce que commence le tournage d’une scène comme celle de la poursuite dans la deuxième partie de Boulevard de la mort, je suis très nerveux, et les trépidations s’intensifient à mesure qu’approche le grand jour. La raison de cette nervosité, c’est que je ne sais pas comment on fait, et que je ne le saurai vraiment qu’une fois entré dans la danse. Une fois que c’est engagé, ça va. Les premières étapes sont toujours terrifiantes, et ensuite les choses se mettent en place. C’est pourquoi, quel que soit ce que vous pensez du film - ceci ou cela, que ça marche ou pas, que j’ai réussi ou échoué : libre à vous... -, s’il y a une chose qui est absolument certaine, c’est que Boulevard de la mort n’est pas un film tourné de la main gauche pour passer le temps ! Comment cela pouraît être, alors qu’en vérité c’est un film avec lequel je me teste moi-même ! (testing myself with myself). Il se trouve que je pense que la poursuite automobile est magnifique. Dans le cas contraire, soyez bien sûrs que je me serais mis un bon coup de pied dans les couilles.

Ou Fight Club ?

S'il n'y en avait qu'un...

rectificatif mon fils met 6/6 a la chanson du générique de fin "laisse tomber". (version anglaise de l'album). D'ailleurs si quelq'un a la version francaise de gainsbourg..e-mailez la moi please.

sauf erreur: écrite par gainsbourg, mais chantée par france gall: http://www.radioblogclub.fr/open/121068 ... s%20filles

sauf erreur: écrite par gainsbourg, mais chantée par france gall: http://www.radioblogclub.fr/open/121068 ... s%20filles

bon eh, l'itw de Quentin dans les Cahiers, c'est vraiment chouette à lire.
on a l'impression d'y être.
Tarantino se prend pas pour de la merde, ça énerve un peu (tout le truc sur le "ouais, je suis un écrivain, pas un scénariste", c'est un peu gonflant), mais il peut se permettre.
C'est surtout vachement euphorisant à lire, un peu comme la vision de Death Proof en fait. À déconseiller à ceux à qui le film donne des boutons, mais les autres, je sais pas, volez les Cahiers du mois, ça vaut vraiment le coup de lire ces pages (le reste, par contre, pas vraiment...).

la couverture est à chier, sinon.

Bon ben j'ai pris un pied d'enfer. C'est exactement ce que j'espérais.
KILL BILL m'avait plutôt laissé froid. J'avais trouvé les références trop lourdes à la longue, parce que limite "réfléchies"... Alors que là ça m'a plus paru une plongée tête 1ère dans un sous-genre, avec pour seul objectif : le plaisir. Du coup le résultat me paraît beaucoup plus sincère. C'est le film venu du coeur et qui parle au coeur quoi ! Alors oui, c'est imparfait, mais les trucs parfaits c'est rarement intéressant, finalement...
Ah putain que ça fait du bien !!!

les filles d'ailleurs dans l'ensemble sont pas top, mais elles fascinent...