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Windfall en VO (sur Netflix)

Un homme s'introduit dans la résidence secondaire d'un milliardaire en son absence, mais la situation dégénère lorsque le magnat et son épouse débarquent à l'improviste.

Un huis-clos sur une large proriété californienne gorgée de soleil et d'orangers, entre Hitchcock et les Coen. C'est surtout une pure étude de personnages plus qu'un thriller. L'idée de réel danger ou de menace physique est vite écartée, les deux otages ayant eux-même du mal à prendre au sérieux leur geôlier. Ca passe car Jason Segel a pour lui cette bonhomie naturelle dans le rôle d'un paumé.
Entre le CEO, son épouse et le nobody (nommés tels quels dans le scénar), c'est surtout une énième lutte des classes et une bataille psychologique pour avoir l'ascendant intellectuel et/ou moral qui se joue. D'un côté le tech mogul qui ne peut s'empêcher de prendre les choses en main, allant jusqu'à négocier sa rançon à la hausse, de l'autre le prolo piégé par la technologie qui est partout, entre les deux la femme, Lilly Collins meilleure surprise du film, qui ne se satisfait pas de son rôle de trophée.

Bien que ce soit hyper balisé, le tout a une patine assez réaliste dans les actions et les limites des persos, les dialogues n'appuient pas non plus trop fort, on pourrait craindre les grands monologues confessionnels surécrits de chaque perso, mais au final il n'y en a pas besoin et les discussions entre les persos resteront assez basiques et maladroites, limitées en info et en background tant leurs attitudes parlent déjà pour eux et qu'au final on n'échappe pas à son destin de classe.

Ca se regarde, beaucoup grâce aux acteurs.

Ca pourrait être un épisode de Black Mirror de 50 minutes /6

Merci, ça confirme ce que j'ai pu lire. Ca tient la route mais ça manque un peu de folie et ça s'étire trop.
Elle est rigolote la jaquette, il y a un petit côté old school qui me séduit.

Oui et c'est en grande partie ce qui m'a poussé à voir le film, bravo au graphiste, mais passé le générique dans ce même style, plus trace du old school.

Par son rythme lancinant, son générique ironique et maniéré, sa musique jazzy, sa tension détachée, le film m'a fait penser à du Soderbergh. Sur un pitch simple et carré, le traitement vise à constamment dégonfler et rendre réaliste et quotidien les enjeux, ça m'a plu.

Malheureusement on sent aussi le côté un peu bâclé d'un Soderbergh. Tout ceci est quand même bien léger et manquant de densité. C'est un slow burn mais au final le plat est pas cuit.

Le hic c'est surtout que je ne crois guère à ses personnages, surtout à ce Jason Segel en mode Ryan Gosling barbu auquel on ne croit jamais en tant que "nobody", ni vraiment désespéré, ni vraiment menaçant. C'est pas un humain mais un symbole. Idem avec l'arc du personnage de Lily Collins que je trouve superficiel et bidon.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste