Film Freak a écrit:
Excellent exercice de style, un peu limité par ça pour ma part mais il a fait mille fois plus faible...
Je me le suis refait et putain si tous les exercices de style étaient aussi riches...
Baptiste a écrit:
Harrison Ford et Michelle Pfeiffer dans un film d'angoisse, avec Zemeckis (Forrest gump) à la baguette ça fait envie...
Lol pour la précision entre parenthèses d'un film réalisé par Zemeckis...
Mais sinon oui, sur le papier, c'est un tout petit film mais le super cast de luxe le hisse déjà au-dessus du tout-venant. Qu'on le veuille ou non, ça amène une aura tout autre. Et putain qu'ils sont bons. Pfeiffer est très bien mais Ford est évidemment bien plus surprenant vu l'évolution de son personnage et les rôles auxquels il nous avait habitué et même au début du film, il est déjà parfait. La paresse de ses choix depuis m'avait fait oublier à quel point il était bon ici. Cette arrogance, ce charisme, comment ça sert le personnage...et après, quand il joue presque comme un petit garçon au bord de la baignoire là...
Citation:
Toute la première moitié du film est lente, très lente, contribuant à instaurer un climat de torpeur et de lente dégénerescence d'un couple a priori idéal. On pense petit à petit à une banale histoire de fantôme qui vient hanter ses bourreaux mais ça va bien plus loin que ça. Ce film nous montre en fait l'horreur que peut dissimuler le modèle du couple américain parfait et en réussite.
Il y a plusieurs personnages secondaires mais avec la maison comme décor principal et le couple au coeur du film et le drame domestique que le récit déroule, ça m'a limite donné l'impression d'une pièce de théâtre axée autour de ces deux seuls personnages et l'approche est très efficace. "Comment un fantôme va venir gratter le vernis d'un couple modèle". Il y a là aussi une dimension qui dépasse le film de fantômes basique.
Citation:
Le mouvement de la caméra est fluide comme pour marquer encore davantage cette tendance.
Incroyable. On se rappelle évidemment des effets (spéciaux) les plus ostentatoires de la mise en scène, moi le premier, et j'ai donc été soufflé de redécouvrir à quel point la mise en scène se faisait élégante le reste du temps (à l'exception de quelques
jumpscares faciles), favorisant grandement les plans-séquences invisibles, qui ne se font pas remarquer, osant la durée pour en extraire juste ce qu'il faut de réel et de tension, même lors des scènes les plus anodines en apparence. La caméra EST ce fantôme qui flotte autour des personnages...
Blissfully a écrit:
On pourra me sortir tout ce qu'on veut sur le scénar'
Mais ce scénar, aussi simple puisse-t-il être dans sa structure et le déroulé des événements, est un pur terreau théorique.
L'enchaînement avec
Contact révèle des similitudes auxquelles je n'avais jamais pensé. L'opposition constante entre fantastique et rationalité, l'héroïne qui est seule à vivre son expérience, que l'on ne croit pas, la projection de soi (c'est la teuf aux doubles, ce film : Claire, sa fille, sa voisine, sa rivale aka la maîtresse devenue fantôme).
Dans mon texte sur les thématiques récurrentes du cinéaste, écrit il y a 11 ans, je disais ceci à propos du film :
Citation:
Pour Claire Spencer dans Apparences, c’est le départ de sa fille unique pour l’université qui crée un manque à combler. Un jour, elle pleure dans son jardin et réalise alors que sa voisine est également en train de pleurer de l’autre côté de la barrière qui sépare leurs propriétés. Sa voisine souffre d’un mariage difficile qui renvoie évidemment à celui de l’héroïne, moins rose qu’il n’y paraît et qu’elle projette probablement sur celui de ses voisins. La voisine disparaît et c’est alors que Claire commence à soupçonner la présence d’un fantôme chez elle. Zemeckis évoque dans une interview les similitudes entre ses deux derniers films (Contact et Apparences), traitant tous deux de "femmes émotionnellement isolées qui dans leurs tentatives de communiquer avec autrui en viennent à avoir des relations potentiellement hallucinées avec des êtres surnaturels".
J'avais complètement oublié que j'avais utilisé une citation de l'auteur lui-même sur les ressemblances entre les deux films mais ça m'a sauté aux yeux en le revoyant. Même visuellement, Zemeckis réutilise le coup du morphing de visage : après Ellie qui ressent plein d'émotions simultanément et redevient enfant lors de son trip final dans
Contact, Claire arbore le visage de Madison quand celle-ci la possède et séduit Norman...
Citation:
mais le film m'amuse toujours autant grâce à la mise en scène virevoltante de Zemeckis
On va pas se mentir, on kiffe les effets ostentatoires susmentionnés. La caméra qui franchit la porte sans qu'on le capte, la caméra qui passe sous le plancher... #camérafantôme
Citation:
son petit jeu hitchcockien
Les
doppelgängers blondes, le délire
Fenêtre sur cour de Claire,
Psychose revisité en troquant le meurtre violent et rapide dans une douche par une tentative de meurtre lente et douce dans une baignoire...
Citation:
et j'adore sa scène du bain d'ailleurs.
Allan a écrit:
Ce film m'avait particulièrement choqué à cause de la scène du bain, géniale.
Culte. Tellement abusé mais tellement
relatable.
Non vraiment, c'est ludique comme film. Mineur dans la filmo de Zemeckis mais bonnard comme récréation soignée.