Forum de FilmDeCulte

Dans le genre nanar débile, je fais mon blockbuster avec un budget équivalent à un SMIC albanais, je vous présente :




C'est assez gratiné, si certains veulent que je les aide à trouver le film

Non.

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Lol.

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On va lui envoyer Arnotte fissa.

Sinon comme tout le monde je pense que c'est très mal fichu mais que de cette imperfection jaillit une certaine grâce, surtout dans les scènes d'action... J'ai passé tout le film à y voir une relecture du village en blockbuster, sans doute parce que c'ets pour moi le sommet de sa carrière, mais en lisant la critique des inrocks, il y a un point intéressant que je n'avais pas envisagé: C'est un film de gamer, avec Will Smith qui commande son fils depuis son cockpit. Ce qui renvoie à l'aspect jacadi de la jeune fille de l'eau.

Gamer du jeu vidéo le plus simple du monde.

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En même temps les traversées sont souvent assez dérisoires chez Shyamalan, avec des espaces réduits en permanence, c'est même le principe de son cinéma finalement... Mais là c'est clair que ça manque de quelque chose, c'est trop linéaire. Peut-être justement que l'espace se veut très vaste cette fois. Shyamalan se sent obligé de se raccrocher à des étapes symboliques : une falaise, un nid, un terrier, un volcan, les deux carcasses... Pour le reste il n'y a aucune sensation d'un lieu gigantesque.
Quand au "gamer" les inrocks doivent être trop content d'avoir placé ce mot

Les deux derniers films de Shyamalan tracent une sorte de ligne rouge avec le reste de sa filmo. Partant du modèle de perfection carrée qu'est Sixième Sens, son cinéma a essayé des choses de plus en plus audacieuses, avec de plus en plus de ratages : mais jusqu'à Phénomènes, ça reste toujours des projets de films habités, seulement tâchés d'imperfections. La mélodie est juste, on fait juste de plus en plus de fausses notes à mesure qu'on s'essaie à des airs compliqués.

Les deux derniers films, j'ai l'impression de l'inverse : des films pour lesquels Shyamalan n'a aucun projet, aucune vision cohérente, et dans lesquels ils sème maladroitement des idées théoriques, mortes. Comme si le naturel intuitif (même si parfois bordélique) de ses précédents films s'était changé en processus laborieux, réfléchi, décomposé, appliqué. Les longs plans, l'écriture des dialogues, les scènes-conceptuelles : tous ces stigmates d'un style Shyamalan sont maintenant moins le résultat d'une intention, que des contrefaçons dévitalisée qu'on agite vainement, à vide, pour rappeler artificiellement la signature du cinéaste. Un peu comme si quelqu'un d'autre faisait ses films et essayait de l'imiter. Je trouve ça très frustrant.


Après, à choisir, je préfère d'assez loin After Earth à The Last Airbender. Le second était un continuum mou, une coquille vide. After Earth est lui plus contrasté, parfois incroyablement ridicule, mais avec quelques pics déjà un peu plus motivants. On pourrait blâmer beaucoup de choses : la direction artistique inepte et kitch, surtout inefficiente parce que détachée de tout projet général ; Will Smith qui joue comme une bite (c'est dingue comme je l'ai trouvé juste incroyablement MAUVAIS) au point de faire passer son fils pleurnichard pour Meryl Streep... Mais c'est à Shyamalan qu'il faut imputer les responsabilités : le souci du film, c'est qu'il n'a, comme dans le précédent, pas vraiment de direction qui puisse unifier et réveiller tout ça.

Je trouve du coup surtout le film motivant quand on sent y poindre un projet : celui de faire un film sur la peur. Comment le cinéaste de la peur n'a-t-il pas pu profiter de ce pitch pour faire le grand film d'horreur de sa filmo ? Quand Shyamalan verse dans le sadisme (quoique c'est pas le mot : la phobie pure, plutôt), quand il rend Jayden Smith vraiment enfantin/fragile et l'univers vraiment brutal, un truc plus cohérent se réveille et un vrai film se dessine. Quelques scènes qui me semblent aller dans ce sens :

Je trouve aussi que c'est là que se loge la possible poésie du film : dans ce mariage final cendre et sang, qu'on retrouve d'ailleurs dans la blancheur macabre de la nuit qui tombe quelques scènes plus tôt. Il y a là une identité visuelle sobre qui aurait pour le coup vraiment pu mener la direction artistique, rentrer en résonance avec le projet : qui nous parlerait de la beauté secrète de l'horreur.


Alors évidemment ça ne peut fonctionner, car si sur le papier les étapes sont là, la sortie dans la nature se présente plus comme une crise d'ado au téléphone contre Papa que comme une expérience de survie primale dans un décor de conte hardcore. Bien peu hostile, rarement mystérieux, le décor est trop sage, et le danger y reste une idée intermittente. L'univers est pourtant pas bête du tout, il y a des choses très bien vues (le vrai rôle des espèces de sculptures de cadavres par exemple), mais globalement le film ne tient pas les promesses de son pitch (une planète où tout a évolué pour tuer l'homme... oui bah vla la déception, on dirait les fausses promesse d'un Moffat tiens).

Un dernier mot sur la fin, terrible, affreuse, dont le film ne se relève pas. Sans y reconnaître un thème musical à sauver, j'étais tout de même assez épaté durant toute la séance de voir JNH gérer par son score toutes la niaiserie potentielle des scènes, contre-balançant, détournant, essayant de sauver les meubles... Et dans le face à face final et le salut juste interdit au milieu d'un décor de série Z, l'entendre soudain lancer un petit air au piano tout-mielleux-tout-pourri, ça m'a vraiment donné le sentiment d'un coup couteau dans le dos, style "oh puis merde, tout le monde s'en fout ? et ben allez tous vous faire foutre !". Quand ton film est à terre, JNH l'enterre...

Plein de sentiments contrastés à la vue de ce film pas si pourri que prévu, mais pas aussi bien qu'on pouvait espérer, mais quand même mieux que le LAST AIRBENDER, mais malgré tout... BREF.

C'est donc clairement un cran au dessus du AIRBENDER. On a l'impression de voir quelque chose d'un peu plus racé, d'un peu plus vécu. Comme toujours, une certaine autorité par moment dans la mise en scène, des choix qui en imposent... Et surtout cette audace du rythme lent, des choses dites plutôt que montrées, de l'immobilisme plutôt que du walk and talk. C'est rare et ça change.

Ensuite y a des choses encore plus casse-gueule, comme le jeu fermé de Will Smith (mais moi j'ai quand même bien aimé) et cette manière d'asséner des phrases de manière hyper rigide.

Malheureusement, ça reste tout petit, et bien que le film ne tombe pas dans le piège des monuments connus recouverts par du lierre, il n'exploite guère le fait qu'on soit sur Terre (ah donc la falaise c'est la jonction des continents américain et africain ?). C'est con parce que comme dit Tom, il y avait moyen de jouer sur la peur beaucoup plus, de faire quelque chose d'autrement plus viscéral.

Et sinon, en ce qui concerne le ghosting (superbe idée d'ailleurs... en gros c'est un film de monstre où tu gagnes en faisant de la méditation), c'est tellement dommage que ce soit annoncé aussi tôt dans le film, et par le biais d'une voix-off qui plus est ! Ils auraient du en faire un enjeu de scénario, genre on comprend que Will Smith - pardon, CYPHER RAIGE - est le seul à avoir battu un Ursa, mais comment ? Et le fils aurait pu profiter de son aventure pour le comprendre, le découvrir petit à petit.

Bon et sinon j'étais content de voir revenir le grand aigle de LA JEUNE FILLE DE L'EAU (et les Tartutic !).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

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Le film qui fait mal...non pas que ça soit honteux mais c'est juste la confirmation que Shyamalan n'est définitivement plus le même cinéaste. Que les chances qu'il signe à nouveau un coup de génie à la Incassable, un film aussi poètique et inspiré que The Village ou même un truc du niveau de Signs, se font très minces.

... En fait, tout comme The Last Airbender, After Earth s'adresse au jeune public. Sa principale qualité c'est la simplicité. Simplicité du récit, simplicité des enjeux. A l'heure où les blockbusters durent 2h30 et foutent parfois la migraine, je pense que c'est une bonne idée de proposer un truc de la sorte à destination du jeune (voire très jeune) public. Je veux dire un gamin de 10 ans trouvera pas son compte à un Star Trek ou un Man of Steel.

Pour un film de 2013, After Earth a une structure vraiment anachronique, un ryhtme très peu soutenu et un message très zen, très bouddhiste. "La peur n'existe pas, vis le moment présent etc." On ne peut qu'adhérer à ces idées mais ça en fait pas un film pour autant. Sa singularté est donc aussi sa limite. Jayden Smith s'en sort bien, il a une très bonne scène et fait le boulot, Maintenant de là à tenir tout un film sur ses épaules..., et son père et le réalisateur se sont mis le doigt dedans.

Je suis un peu dégouté parce que je pensais avoir trouvé un cinéaste dont j'avais l'impression qu'il faisait des films pour moi, et ce cinéaste a muté pour partir sur une toute autre voie.

After Earth , quelque chose comme 3/6

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Ah bah en lisant vos avis après coup, je vois qu'on est assez tous d'accord sur la fraîcheur du film niveau structure etc...

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Je pense que Will Smith ne rend pas service à son fils d'ailleurs, en l'imposant comme ça à la tête d'affiche d'un tel film, autant la démarche sur "A la recherche du bohneur" est saine, autant là c'est beaucoup pour les épaules d'un jeune gars qui semble, à mon sens, pas avoir le charisme nécessaire pour devenir une star de cinéma. Ou en tout cas pas de cette façon.

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Ce film laisse un goût d'inachevé. On a tous les ingrédients de la sf post-apocalyptique, mais ces ingrédients ne sont pas exploités. La création de monde est négligée au profit de la pure action, avec quelques éléments propores à la science-fiction mais sas plus.
P.S: si vous voulez lire de la bonne sf dans ce genre-là, allez à l'adresse suivante:
http://horizons-sf.fr/au-dela-horizon/

C'est ça ouais.

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Netflix les gars, Netflix.