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MessagePosté: 28 Aoû 2014, 16:08 
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Antichrist
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Kat Connors a 17 ans lorsque sa mère disparaît sans laisser de trace. Alors qu’elle découvre au même moment sa sexualité, Kat semble à peine troublée par cette absence et ne paraît pas en vouloir à son père, un homme effacé. Mais peu à peu, ses nuits peuplées de rêves vont l’affecter profondément et l’amener à s’interroger sur elle-même et sur les raisons véritables de la disparition de sa mère…

Le début est assez rédhibitoire: un énième film de Sundance avec son ado en pleine crise de sexualité et ses parents zarbis. Et puis quelque chose s'opère, le regard que porte Araki sur ses jeunes personnages, l'amour bienveillant qui leur porte - tu es encore une grosse, dit la copine à Kat, petit chat à sa mère. Je trouve qu'il y a un vrai regard d'auteur sur un scénario (inspiré d'un livre que je n'ai pas lu) qui paraissait pourtant très basique. J'aime moins la fin qui renoue les fils, mais j'aime vraiment la mise en scène et la douceur qu'il insuffle.

4/6


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MessagePosté: 28 Aoû 2014, 21:27 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Oui, c'est un peu dommage.


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MessagePosté: 04 Sep 2014, 12:50 
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C'est des gros beaufs chez Bac Films.


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MessagePosté: 04 Sep 2014, 13:16 
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eva a quoi comme temps de présence ?


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MessagePosté: 04 Sep 2014, 14:05 
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La bande-annonce est très bien, rappelle la meilleure veine d'Araki visuellement (Nowhere, Smiley Face).


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MessagePosté: 17 Oct 2014, 09:28 
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Effectivement, je me suis un peu retrouvé dans Nowhere dans l'ambiance du film, avec son côté un peu planant. Araki c'est un peu étrange, c'est une sorte de valeur sûre chez moi alors que comme l'a souligne Karloff il y'a pas mal d'éléments ici par exemple qui peuvent faire peur: des perso secondaires balayés et caricaturaux, peur de voir un énième film banal sur la crise d'adolescence, l'éclatement de la structure parentale etc. Il s'attaque frontalement à des thèmes déjà usés, avec des personnages que l'on semble déjà connaitre par coeur.

Mais Araki a ce truc qui arrive à m'atteindre à chaque fois, et en baignant son film dans une douce ambiance rétro et New Wave qui le caractérise très bien il nous donne l'impression de parler de son adolescence à lui, et il est capable d'en restituer des choses intimes de façon extrêmement juste et pertinente. Lorsque le film démarre sur un morceau des Cocteau Twins j'étais déjà conquis et j'avais même l'impression qu'il s'adressait directement à moi, et on ne quitte finalement jamais cette sensation, cet espèce de mélange de doux spleen inquiétant mais confortable à la fois, de perte de repère et de quête de liberté.

Finalement outre Nowhere et même Kaboom dans l'ambiance, le film se rapproche surtout de
Mysterious Skin sur tout ce qui concerne l'évacuation inconsciente d'un traumatisme jusqu'à sa négation et l'incidence que l’événement aura sur l'accomplissement de l'adolescence du personnage.


Je suis finalement sorti de la séance en continuant de baigner dans l'ambiance du film pendant une bonne heure, et c'est typiquement le genre de sensation que j'attends du cinéma d'Araki, et ce qui fait que ses films me parlent à chaque fois.

5/6


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MessagePosté: 19 Oct 2014, 23:01 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85372
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Jamais réussi à adhérer à quoi que ce soit dans ce film situé quelque part entre le teen movie indé (je trouve la toute sage Shailene Woodley pas crédible dans ce rôle d'ailleurs) et le mystère d'une disparition (avec son twist vaguement gratos), la faute à un traitement artificiel et superficiel, avec sa voix off lourdingue ("Et voilà, comme ça, ma virginité disparut. Comme ma mère."), son ellipse-raccourci (l'impression qu'il manque tout un acte du coup), sa redondance (les scènes avec l'amie noire et l'ami gay).

Ennuyant et pas cuit.

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MessagePosté: 05 Nov 2014, 11:55 
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Léo a écrit:
Du coup, je me demande: est-ce que dans tout ce que le film met en place depuis le début il y a des indices qui conduisent immanquablement au congélateur ?

Immanquablement, non, mais symboliquement, il y a le rêve enneigé de Shailene Woodley.


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 15:46 
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Le film est bon, un peu languissant, un peu fuyant dans son scénario, formellement, ça rend misérable une grande partie de la production actuelle (quand bien même on ne serait pas complètement convaincu par l'imagerie pop d'Araki, ce qui est mon cas). La scène de danse par exemple.
Araki est un cinéaste des surfaces, qui fait dans la satire douce (je suis surpris que les gens ne rigolent pas davantage dans la salle, le film est assez drôle dans son maniement de clichés psychologiques), tandis que Todd Solondz fait dans la satire dure par exemple. Ce qui fait qu'on ne sait pas trop ce qui se passe dans White Bird, quel est le sujet du film (on n'a un peu le sentiment que le film passe à côté avec cette pirouette finale)? quelle était la meilleure fin possible? De ce point de vue, ce n'est pas très satisfaisant.
Le plan du père planté dans le terminal d'aéroport est absolument magnifique (l'acteur est très bon).

4/6

Léo a écrit:
Une question pour ceux qui n'avaient pas lu le roman.

GROS SPOILER

A quel moment avez-vous compris que la mère était dans le congélo ?

Pour moi, a priori, on ne peut pas le comprendre avant la scène où les trois jeunes décident de mettre le Champagne au frais. Disons précisément: au moment où on voit qu'il y a des tas de journaux sur le congélateur. Eventuellement au moment où on voit qu'il y a un cadenas.

Mais, dans la salle, j'étais assis à côté de gens qui semblaient avoir capté très tôt. Dès que le personnage a parlé du Champagne, ils se sont mis à remuer sur leur siège en faisant "hannn..."

Du coup, je me demande: est-ce que dans tout ce que le film met en place depuis le début il y a des indices qui conduisent immanquablement au congélateur ?

Question intéressante parce que, dans le roman, je pense qu'il est impossible de deviner alors qu'il y a cinq fois plus d'indices.


Pourquoi devrait-on comprendre? Le film élude complètement la question jusqu'à la toute fin. A ce moment-là, le film a complètement changé de direction. Le spectateur se pose ces questions, la résolution se devine (mais disons que tes voisins ont deviné cinq secondes avant toi).
Pour le champagne, j'ai d'autres préoccupations à ce moment là que de réfléchir au déroulement du scénario: la grosse dit"je vais faire une technique que j'ai appris à l'école, je vais la mettre dans le réfrigérateur", je fais un pouce en l'air à mon voisin et je lui dis, ils sont quand même pas très malins, ce qui vaut aussi pour leur manière de résoudre l'énigme au sujet de la mère, mais bon, on il s'agit de déni et de refoulement de toute façon.


Rétrospectivement, on peut dire qu'il y a des indices, mais ça rime à quoi???? et c'est marrant que vous oubliez ce passage avec la viande pourrie à cause d'une panne d'électricité.


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 16:30 
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C'est ce que je trouve dommage, le film pâtit de sa volonté d'explicitation, de (pseudo) résolution à la fin (qui est néanmoins très émouvante).

Ces questions sont abordées, notamment dans les séances avec la psychanalyste, mais le spectateur est laissé complètement à l'abandon, il en sait trop peu pour se faire un véritable avis. A un moment, le film laisse penser à une issue "heureuse" mais c'est juste que ça ne se passe jamais comme ça dans un film. Il faut créer un drame qui en réalité n'existe pas ou peu.
A ce titre:

L
a fille avait fait le deuil de sa mère... Paradoxalement apprendre sa mort lui fait imaginer qu'elle pourra la croiser un jour dans la rue (dans la dernière séquence dans l'avion). L'explication du déni me paraît un peu grosse même si en effet une multitude d'indices invitent à y penser, le petit copain qui veut pas baiser avec elle, etc, ils sont balayés comme s'il n'y avait pas de mystère criminel et c'est mieux.
.

Léo a écrit:
On ne l'oublie pas du tout, c'est juste que ce n'est pas un indice, [hide]c'est juste une façon de poser l'existence du congélateur en amont de la disparition de la mère. C'est une façon plus ou moins habile de dissocier le "fait-congélateur" et la question du corps de la mère. Que ce congélateur soit associé à la chair morte, ce n'est pas un indice puisque c'est purement accidentel (rien à voir avec les rêves, les lapsus de Kat, le tableau que le père installe, etc).


tu crois vraiment?

Après tu as raison, c'est le sujet du film, mais c'est délicat à traiter dans la dramaturgie.


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 17:13 
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Donc comment se finit le roman s'il te plaît?


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 20:35 
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Inscription: 08 Mar 2009, 19:27
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Léo a écrit:
Une question pour ceux qui n'avaient pas lu le roman.

GROS SPOILER

A quel moment avez-vous compris que la mère était dans le congélo ?

Pour moi, a priori, on ne peut pas le comprendre avant la scène où les trois jeunes décident de mettre le Champagne au frais. Disons précisément: au moment où on voit qu'il y a des tas de journaux sur le congélateur. Eventuellement au moment où on voit qu'il y a un cadenas.

Mais, dans la salle, j'étais assis à côté de gens qui semblaient avoir capté très tôt. Dès que le personnage a parlé du Champagne, ils se sont mis à remuer sur leur siège en faisant "hannn..."

Du coup, je me demande: est-ce que dans tout ce que le film met en place depuis le début il y a des indices qui conduisent immanquablement au congélateur ?

Question intéressante parce que, dans le roman, je pense qu'il est impossible de deviner alors qu'il y a cinq fois plus d'indices.

Ben comme la plupart j'imagine, mon radar s'est mis en alerte quand ils parlent du congélateur pour le champagne. Avec les vieux journaux dessus, plus de doute. Et tu te dis, ah mais ouais la neige, le titre, tout ça, tout ça ... je suis trop con. Comme d'hab quoi :D

_________________
Castorp a écrit:
Nan mais je suis d'accord avec Antigone, là.


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 22:45 
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La ressemblance de l'acteur qui joue le jeune avec Joaquin Phoenix est troublante.


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MessagePosté: 06 Nov 2014, 11:06 
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Je suis en train de lire le roman, le film en représente une réelle amélioration, ce qui permet d'en revoir (encore) la valeur à la hausse.
Un passage intéressant au premier tiers du livre:

Citation:
Sauf que je n’ai pas l’impression qu’il y ait vraiment de sombre mystère à déterrer.
J’ai essayé.
Un nombre incalculable de fois.
Nuit après nuit.
Il doit bien y avoir une raison pour que je ne ressente rien.
Il n’est pas possible que je ne ressente rien, tout simplement.
C’est sûr que je suis, moi aussi, délicieusement torturée. Je suis sensible. Je suis gentille. Je suis sans aucun doute victime de quelque chose. Il y a quelque chose. Je ne peux pas être complètement dépourvue de sentiments, si ? Je dois être malade, alors. Les malades sont partout. Des livres, des programmes de télévision, des industries entières leur sont consacrés – des magazines sont créés pour eux, ainsi que des lignes spéciales pour qu’ils appellent au secours, ou même des aimants aux slogans encourageants pour coller à leurs réfrigérateurs. Ils nous cernent, ils nous aiment trop, ils pleurent de vraies larmes, ils confessent leurs péchés et sont pardonnés.
Mais il n’existe pas de programme en douze étapes pour les gens qui sont égoïstes, sans cœur ou superficiels, comme semblent pourtant l’être la plupart des gens. Il n’y a pas de films du lundi soir qui racontent des histoires de filles qui n’ont aucun problème.
Les filles, dans les films du lundi soir, sont fragiles, elles ont de grands yeux, elles sont trop sensibles pour notre monde, et toutes les mauvaises choses qui leur arrivent les soucient beaucoup. Elles ont la beauté que donne la souffrance subie. On voit toujours leurs clavicules sous leurs robes fines, et une ombre sombre se forme au creux de leur cou. 


"Les soucient"? Franchement.


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MessagePosté: 11 Déc 2014, 01:03 
J'ai aussi envie de défendre ce film. Il semble néanmoins très proche de deux films récents qui sans doute l'ont concurrencé:
-Gone Girl. Les couples sont typés de la même manière, dans une situation exactement inverse mais de même valeur: au lieu de mettre en scène un faux meurtre, d'enfermer l'autre dans un culpabilité sans objet, qui est la forme la plus proche de l'amour éternel que leur réussite matérel leur permet, ils parviennent à dissimuler leur autodestruction: la fadeur rancie de leur vie sentimentale leur sert alors d' alibi . Les deux films ont aussi l'air d'être adapté du même genre de livre.
- Boyhood . Là aussi avec un renversement qui conserve le cadre général: les parents de Boyhood prenaient un peu de recul sur la partie la plus fragile de la classe moyenne et menaient à moitié contraints une vie itinérante justement pour maintenir intact leur autorités parentale et leur ancrage social: là ils ne bougent pas de leur villa-bungalow, préservent une position qu'ils n'aiment pas et se liquifient. La fille , au contraire du personnage de Boyhood, qui restait toujours "le fils dont les chances ont été préservées", devient la mère de ses parents, brillante mais déjà consciente au bout de six mois de l'absurdité de Berkeley , plus elle réussira lus elle sera ramenée vers son milieu de départ . L'intrigue de White Bird n'est pas si loin du passage de Boyhood situé chez le premier beau-père.

Pendant une heure, quand il s'attache à l'effort de la jeune fille pour vivre, le film est proche d'un chef d'oeuvre, cela pourrait être le Rayon Vert de Rohmer revu par Murnau et Sirk (ou Richard Kelly). Malheureusement la fin, avec le passage vers une ntrigue policière aussi artificiellement contournée qu'un épisode de Barnaby(même impression que le spectateur est placé dans un sadisme par procuration -à la fois juge, psy, confesseur, mémorialiste et jaloux du coupable), laisse un goût amer. Le père est aux yeux de sa fille un paumé médiocre mais émouvant, puis aux yeux du spectateur un meurtrier intelligent, avec une raison (à la fois l'amour blessé et le refus de l'humiliation), maître du récit depuis le début.
J'aurais aimé qu'il défende plus le personnage de Kat: sa maturité et sa lucidité envers les culs-de sac et hypocrisies de la classe moyenne, sa magninité en amours, son ambition de défendre sa sexualité en construisant une éthique exigeante sans l'imposer à l'autre ne lui servent en fait à rien: elle est aveugle et n'a rien compris de ce que tout le monde lui dit depuis le début (même ses deux potes, qui ont tout compris sans avoir été impliqués, peu vraisemblable). Elle est défaite mais c'est un très beau personnage. Shailene Woodley et Eva Greene sont très bonnes. Le jeu expressionniste de cette dernière(elle reprend les attitudes de Dark Shadows dans un contexte pavillionnaire) sert le personnage. Formellement les flashes où la fille se revoit petite fille jouant avec sa mère son très beaux.

Il y a quand-même une étrangeté politique dans le film: il est mélancolique (deux fois: par son histoire qui enferme tout le monde, où la lucidité est un facteur de dépérissement, et par son rapport à la fin des eighties et le début nineties, on pense à Donnie Darko -même type de BO-, mais aussi en BD à "Je ne t'ai Jamais aimé" de Chester Brown sans maladie voire un "Black Hole" sans contagion), mais cette mélancolie n'est pas amenée par les impasses amoureuses, l'absurdité et la solitude de la vie pavillionnaire; elle est (comme dans Gone Girl: les deux personnages de flics sont des versant masculins et féminins de la même attitude: séduit par ceux qu'ils surveillent et inculpent) amenée par le regard de la police sur cette morosité et cette impuissance politique. Cette impuissance est le motif non pas d'une révolte, mais d'une alternative: tuer ou partir.
La critique sociale se retrouve finalement absorbée par la police, en tant qu'elle est elle-même une fonction en crise, souffrante et réflexive. L'écart et la complémentarité entre critique et police est du même ordre que ce qui existe sur un second plan entre la sexualité et le deuil : Cat parvient à assumer très vite ses choix, à dépasser la médiocrité et l'hypocrisie de son milieu, de manière émouvante, mais cette réalisation débouche ensuite directement sur la peur et le deuil: "the Future bores Me". Elle a déjà consommé sa liberté.
Pourtant il y avait quelque chose à explorer: elle avait compris sa mère, compris qu'elle avait été éteinte sexuellement, mais cette compréhension et sa compassion envers elle étaient déjà un forme de deuil anticipéee, exercée du vivant de la personne. Mais par contre son père et son copain n'étaient pas ce qu'elle savait d'eux: l'altérite du genre et la pulsion sexuelle sont avancées non pas comme des friches, mais de manière mélancolique comme des explications dont le contenu est déjà connnu depuis trop longtemps, même par les adolescents: comme si le deuil avait remplacé directement l'âge adulte et la maturité sexuelle. La sexualité, vu du point de vue d'un mourant n'a qu'une valeur symbolique, on ne la conserve pas, elle ne laisse pas de trace, mais elle est une clé expliquant le reste, qui est le réel. Par contre la police a une fonction qui est morale, c'est qui est identique dans le réel et dans l'ordre symbolique, et c'est elle qui a le dernier mot: le film ne donne finalement du poids qu'à ce qui peut être jugé, et la sexualité en est exclue. Le film est étrangement puritain, je ne suis pas sûr d'apprécier le monde qu'il met en place, pris dans sa totalité, mais les personnages qu'il y enferme avant de les abandonner, oui.


Dernière édition par Gontrand le 11 Déc 2014, 01:49, édité 2 fois.

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