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J'avoue très franchement que je n'avais pas très envie d'aimer le film. "Kaboom" est un film adulé par Teknikart, la frange branchouille de Chronic'Art, les blaireaux des Inrocks, etc. Par la presse gay et lesbienne aussi, le film ayant même reçu la queer palm, ce qui est pour moi aussi rebutant que le fait de recevoir une bonne critique de la part de GQ.
Et puis "Kaboom" est aussi un film qui plait à toute cette frange des hipsters mongoloïdes ....
Et pourtant j'ai aimé le film, c'est peut être un signe de mon embourgeoisement ou de ma boboïsation depuis que je suis à Paris.
J'avoue que certains trucs m'ont un peu fatigué, mais globalement, c'est un film qui donne la pêche, je crois que j'ai eu tout du long un large sourire bêta. C'est joyeusement foutraque, souvent très con, totalement délirant, et constamment inventif, aussi. Araki nous mène où il veut, chassant à la fois sur les terres du teen-movie et celles de David Lynch, variant les tons et les registres, ne se refusant absolument rien en terme de montage et de mise en scène. Beaucoup d'effets, oui, mais qui utilise les effets comme ça aujourd'hui ? La dernière fois que j'avais vu ça, c'était dans "Smiley Face", son précédent film ! Ces effets dépassent la simple illustration ou le gimmick, et sont incarnés, épousant les formes des personnages et les contours du récit. Une idée de scénario = une idée visuelle. C'est frais, excitant, à la fois beau et laid, élégant ou vulgaire, et toujours furieusement personnel.
A la fin du film, j'étais plutôt heureux, malheureusement beaucoup de spectateurs ont applaudi. J'ai horreur de ça.
Est-ce que j'ai applaudi moi lorsque j'ai vu le "Bal du moulin de la galette" de Renoir au musée d'Orsay ?
4,5/6
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