Forum de FilmDeCulte

Moi aussi je ressors la discussion du topic Vaurien pour la peine :

Ce chien de Film Freak, qui l'a pronostiqué en meilleur espoir pour CHIEN DE LA CASSE, est assis sur de l'or.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Y a un créneau, mon boug.

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Attendez, il y a les Kircher qui arrivent.

Les quoi?

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Le gamin du LYCÉEN et du upcoming RÈGNE ANIMAL je crois.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Baleeeeeeek

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Il avait passé le casting pour un rôle de skin qui s'embrouille avec le héros ; j'avais vu 5 ou 6 gars, dont 2 ou 3 qui cochaient toutes les cases. Je leur donnais la réplique. Vient le tour de Quenard, qui commence à jouer front contre front, me trifouiller les tétons à travers le t-shirt, ou me pincer le bide en me mettant un coup de pression monumental. Je joue le jeu (intérieurement je me dis "il est sérieux ?") et là il me choppe par le col, et me balance deux mètres plus loin sur une étagère. La directrice de casting coupe la caméra, met fin à la scène et se met à l'engueuler. Il s'excuse et avec son grand sourire désarmant, s'inquiète pour ma santé. Il n'avait pas réalisé, était dans son rôle. Evidemment tout va bien, je me relève et je me marre. Du coup je décide de lui filer le rôle du flic teubé qui fait une bavure, et je me régale à l'avance de ce que ça va donner.

Des mois plus tard sur le tournage, il est à l'écoute, très calme, très gentil. Puis vient la première prise où il doit courser Houbani, le chopper, le coller contre un mur, le fouiller, l'insulter, le foutre au sol et poser son genou sur sa nuque pour l'immobiliser... Bah putain, j'étais pas prêt ! Les deux comédiens se mettent à faire du zèle, l'un comme l'autre, et manquent de s'érafler la gueule contre le mur, de se péter la clavicule sur le sol, et de vraiment se faire très mal. C'était choquant tellement c'était réel (le bruit d'un corps qui se débat vraiment, et que l'on contraint violemment). Je leur fait une petite mise au point sur la sécurité, le cinéma, le vrai le faux tout ça... Les autres prises sont moins violentes, mais toujours énergiques et encore assez explosives par endroits. On met au point des alertes quand Houbani a trop mal, pour sortir aussitôt du jeu et tout arrêter (quand il dit "mon bras mon bras" deux fois, c'est le signal et on stoppe). Devinez quoi ? A CHAQUE PRISE, Houbani se met à hurler "mon bras mon bras" et Quenard poursuit de plus belle - je suis obligé d'arrêter, avec un temps de latence qui m'inquiète. Mais on finit par rentrer tout ce que je voulais voir et entendre, et on passe au contre-champs sur Deladonchamps. Je suis un peu sidéré par la testostérone des gars...

Sur Deladonchamps c'est super simple ; il doit réagir à tout ce qui se passe entre Houbani et Quenard - on est sur du très gros plan et du plan poitrine. En face, il leur suffit de faire semblant, parce qu'ils sont off à l'image et au son. Bah devinez quoi ? Les mecs se mettent une race encore plus vénère qu'à la toute première prise, parce que ce sont des gentlemen du jeu, et qu'ils veulent donner le meilleur pour Deladonchamps... Houbani se fait mal à l'épaule, et je suis obligé de les engueuler, et de leur demander de faire semblant pour les prises suivantes, sans même se toucher. Je crois que Quenard n'y est jamais complètement arrivé.

Mon avis, c'est qu'il était assez immature... Mais que c'est un comédien intelligent, très instinctif, qui joue tout au premier degré sans se regarder jouer, que ses expressions orales et faciales sont 100% les siennes, qu'il ne les a volées à personne, et que cette rudesse et cette voix étrange font sa grande force. C'est un mélange de Belmondo grande gueule grand sourire je fais mes cascades / de Rochefort perché aux expressions désuètes / de Cassel dans la présence scénique. Il tente des trucs, il a une grosse dalle et n'a pas peur du ridicule. A lui de faire les bons choix désormais, mais je note qu'il est très apprécié par la jeune génération (j'ai donné des cours à Louis lumière et ils étaient tous très fans de lui, alors qu'aucun autre comédien ne fait réellement consensus - surtout pas des Pierre Niney ou des François Civil).

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I think we're gonna need a helmet.

le problème fondamental de quenard c'est celui de l'industrie à chaque fois que quelqu'un émerge : tout le milieu l'adore, va lui proposer tout ce qui se fait, son agent n'aura pas la sagesse de lui faire dire non, il va se retrouver à faire la même chose dans 3 ou 4 ou 5 films par an, jusqu'à épuiser tout le monde à commencer par lui et les artistes qui imagineront tous leurs rôles pour coller à la personnalité d'un acteur unique. et tout ça sans même avoir eu un vrai succès public pour lancer la vague...

après, c'est triste que blier ne soit plus en activité pour lui offrir le rôle dont on se souviendra.

T'as tout à fait raison, sauf sur son agent ; c'est Grégory Weil à présent, et je te garantis qu'il en a terminé avec les petits rôles. Désormais, il va collectionner les signatures (gros réals).

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I think we're gonna need a helmet.

Sinon, un conseil (même si je sais que tu n’en as pas besoin) : ne regarde jamais, je dis bien JAMAIS, ce film. Tu vas te flinguer qu’on puisse mettre du fric là-dedans.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

je n'en doute pas un instant. mais je prends l'exemple de vincent dedienne (qui, lui, avait un vrai public avec son spectacle et ses chroniques) : on l'a foutu en lead dans 6 films de suite, qui se sont plantés, et il s'est un peu brulé comme ça. maintenant il semble plus miser sur le théâtre.

je suis beaucoup plus convaincu par une stratégie progressive, brique par brique, et là je vois vraiment l'emballement qui va durer 3-4-5 ans et le griller.

Dedienne est sympathique mais il est mauvais comme un cochon ; Quenard a un talent de jeu et une singularité rurale.



Difficile à dire, regarde Anthony Bajon, Vincent Lacoste, Benjamin Voisin... Eux aussi étaient overdosés, mais ça s'est calmé et ils ont (eu) un beau début de carrière. Le truc de Quenard, c'est qu'il est bien plus populaire que ces trois-là.

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I think we're gonna need a helmet.

J’avais trouvé Dedienne excellent à la cartoucherie un jour.

J'ai dû y aller un autre jour.

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