Forum de FilmDeCulte

Oui voilà, pas mal d'espoir sur Splendeurs. Et Birotteau oui j'en garderai sans doute un bon souvenir mais j'ai pas été follement emballé. Je crois que je vais zapper La maison Nucingen qui a l'air du même acabit, voire pire (de la page wiki : "Balzac expose ici un véritable traité de technique financière")

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CroqAnimement votre

Tiens ferme ta couronne, de Yannick Haenel

L'histoire portant sur le lien entre littérature et cinéma m'avait attiré. Je me reconnais dans ce narrateur obsessionnel qui regarde des films à longueur de temps - même si je ne suis plus du tout comme ça...

Mais l'écriture volontairement trouble et poétique m'a crispé. L'auteur se laisse clairement aller à un lyrisme facile et racoleur. Des paragraphes entiers sont incompréhensibles, même si curieusement je me suis laissé emporter par une certaine fluidité. Son bad trip est suffisamment divertissant et drôle pour maintenir l'attention.

Ca m'a aussi donné envie de voir Voyage au bout de l'enfer, je l'ai fait hier et les trois heures ont été assez ennuyeuses, comme cette heure entière dévolue à un mariage.

Argh !!!!!!!!!!!!

Comme Balzac a fait faillite 5/6 fois (comme éditeur, imprimeur, agronome, propriétaire de mines...), je me méfierais plus de ses conseils financiers que de ses portraits psychologiques et analyses politiques.

Il peut très bien analyser les mécanismes tout en ne sachant pas agir.

Oui d'ailleurs les notes du bouquin expliquent que Balzac a une parfaite connaissance de tous les mécanismes financiers de l'époque. Il y a même des essais là-dessus.

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CroqAnimement votre

Dans Splendeurs et Misères il me semble que l'efficacité en affaire de Nucingen est reliée à un élément surnaturel. De même Vaurien est à la fois un policier examplaire, très analytique et un vampire qui domine Rubempré.

il faut mieux lire Illusions Perdues avant Splendeurs et Misères....sinon on ne comprend pas d'où vient Rubempré.

Je suis dans un tram, un peu perdu dans mes pensées . Sur le siège de la rangée opposée s'assoit une dame de 65-70 ans, au demeurant plutôt sympathique, qui tient dans ses bras une petite chienne Yorkshires, dont l'expression faciale paraît moins bête que la moyenne des Yorkshires. Elle triture le chien dans tous les sens, et je sens (en observant ses oreilles de plus en plus dressées) que l'animal s'agace un peu, et pense quelque-chose comme "vivement son émission de télé, que je dispose enfin de mon corps pour la soirée". C'est alors qu'elle sort de son sac, où le chien renifle, un bouquin jaune des éditions Grasset, avec le bandeau "Prix Renaudot 2017". Une fois le livre extrait (ce qui prend une bonne minute), le chien commence à gratterle bandeau rouge, d'abord doucement, puis de plus en plus frénétiquement, comme pour le retirer. Du coup je m' intéresse au titre et lit"la Disparition de Joseph Mengele". La combinaison de la vieille dame, du bourreau d'Auschwitz devenu personnage romanesque, et du Yorkshire qui mordille le tout m'a semblé assez symptomatique de l'époque. Ne jamais sous-estimer la conscience politique des Yorkshires.

Pas mal de préjugés antisémites dans le Michelet (certes moins virulents que pour les Jésuites, les bourgeois et les Anglais, on sent qu'il peut être culturellement philosemite, c'est d'ailleurs le cas dans son Journal, car il se pense lui-même comme un prophète, mais que l'antisémitisme est une manière stratégique de se rapprocher des socialistes utopiques en mettant en avant des raisons plus culturelles que politiques ), qui gâchent la fin du Peuple. J'ai appris qu'il avait eu Toussenel comme secrétaire.
La langue "technocratique" de Tocqueville (en fait plus à gauche que Michelet) me paraît moins visionnaire au plan philosophique mais plus lucide sociologiquement et politiquement.

Ah mais Michelet ça se lit pas si pour la panacée idéologique que ça propose. C'est son lyrisme qui emporte tout.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Ben dans son Journal intime il écrit quand-même largement moins de conneries politiques et pose moins au gourou républicain transcendantal que dans ses livres, sans se départir de son lyrisme (la période 1840-1842 est extraordinaire) .

J'avoue que je m'en tape (de son orientation politique).

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Ha ben c'est quand-même le penseur à la jonction de 1789 (dans son idéologie et sa naissance, que Barthes a raison d'identifier l'une à l'autre) et 1870 (dans sa carrière), et assez conscient de cette situation.
D'un certain côté le structuralisme lui doit beaucoup (les idées directrices de Sade Fourier Loyola de Barthes sont déjà dans le Peuple).
L'analyse du prophétisme hindou et judaïque du 4 avril 1842 est quand-même énorme et foudroyante.
Il rappelle beaucoup Nietzsche en fait.

Martin Eden - Jack London

Chef d'oeuvre méconnu. L'histoire d'un marin qui se cultive pour séduire une jeune bourgeoise. Il va peu à peu devenir écrivain. Les premières pages sont un modèle de description du gap entre classes sociales différentes, à étudier à l'école. On suit ensuite Martin Eden dans son travail énorme pour lire et écrire, 19 heures par jour. Son enthousiasme est communicatif, j'ai envié sa passion et son abattage et ça m'a particulièrement parlé car j'étais un peu comme à 20 ans. Sa façon d'idéaliser celle qui deviendra sa fiancée est d'une naïveté délicieuse, mais tout cela est décrit à dessein, pour la suite...

Roman triste et mélancolique sur les différences sociales et les affres de la création. Pourquoi