Forum de FilmDeCulte

Une professeure d’université est confrontée à un tournant personnel et professionnel lorsqu’une étudiante brillante porte une accusation contre l’un de ses collègues, tandis qu’un sombre secret de son propre passé menace d’être révélé.

J'avais espoir qu'en s'attaquant à des thématiques épineuses encore d'actualité, Guadagnino saurait signer enfin un deuxième bon film, d'autant plus que le scénario était plutôt coté, mais les retours vénitiens ont tôt fait de calmer mes ardeurs et effectivement, c'est peut-être son plus mauvais film.

Le titre vient de la citation d'Otto von Bismarck : "Les gens ne mentent jamais autant qu'après la chasse, durant une guerre ou avant des élections" (merci The West Wing pour me l'avoir appris) et le film entend être un post-mortem subversif du mouvement #MeToo, dès son générique reprenant délibérément la typo des films de Woody Allen, mais l'écriture cultive délibérément des zones de flou qu'elle confond avec de l'ambigüité lourde de sens ou de la nuance et le résultat n'est par conséquent ni incisif ni politiquement incorrect/poil à gratter mais une sorte de dissensus mou.

Pendant un temps, face à la dramaturgie qu'installe le script, aux ramifications qu'impliquerait le soutien ou le désaveu de tel ou tel personnage par un autre, je me suis demandé pourquoi le cinéaste n'avait pas renoué avec l'énergie et le ludisme qui portaient l'excellent Challengers, pour faire de cette histoire un thriller plus engageant, et s'il y a bien une certaine ironie à caractériser tout ce petit monde universitaire de philosophes par le biais d'un jargon et de discussions imbuvables, l'ensemble demeure formellement aussi pompeux que son fond brasse du vent. L'esthétique a beau être élégante, dans ses jeux de miroir et ses gros plans cherchant à lire le langage corporel comme plus sincère que les palabres mais ça reste profondément chiant, ne parvenant jamais à incarner tout ce que le film cherche à dire de la culpabilité, de la jalousie, du mensonge, du privilège (là où Challengers parvenait à faire passer toutes ses notions dans l'action).

La toute fin devrait résonner fort vis-à-vis de ce que ça dit de la cancel culture (aussi malhonnête que soient les contorsions du récit pour le dire) mais ça fait plouf, surtout avec cette dernière réplique qui fait rouler des yeux.

Les acteurs sont top mais c'est à peu près tout ce que je sauve de ces DEUX HEURES VINGT.

PS : c'est sorti le 20 novembre directement sur Prime en France, comme les autres films MGM genre Ferrari. En principe, un accord de distribution devrait bientôt changer ça (avant la sortie de Heat 2, on espère).

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