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MessagePosté: 22 Mai 2019, 15:32 
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Robot in Disguise
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Difficile de parler du film là comme ça à chaud. Y a plein de trucs que j'aime, d'autres petites frustrations, et des interrogations sur certains aspects que je ne sais pas si j'aime ou pas.

Le film a été vendu comme une fresque, un film polyphonique, et finalement c'est beaucoup plus petit que ce que j'imaginais: deux personnages principaux et demi, et un scope temporel finalement très réduit. La première partie est étonnante car ça semble être une suite de saynètes parfois déconnectés mais qui servent juste à faire vivre l'époque, le lieu, les gens: trois minutes gratuites de Brad Pitt qui conduit dans L.A., ou deux minutes de lui qui nourrit son chien... Par la suite, le film s'autorise des brefs décrochages sans utilité narrative mais qui amènent de la texture
(à quoi sert la scène avec McQueen qui raconte la vie sentimentale de Tate ? Rien. Mais c'est sympa. Pareil pour la scène avec Bruce Lee).
En tout cas c'est le Tarantino le plus "réaliste" et ancré dans le monde réel depuis longtemps.

Ce qui est étonnant c'est que les qualités du film fini sont un peu les qualités du projet sur le papier. J'avais presque l'impression que c'était même pas la peine de le voir pour penser ce que j'en ai pensé: la nostalgie d'un L.A. d'avant, la transition des genres cinématographiques, la perte de l'innocence... C'est très mélancolique, surtout qu'on sent le danger qui rôde, qui plane, l'imminence de la tragédie. On sent qu'on est à la confluence des époques, des genres, sur le fil.

DiCaprio est bien même si je ne suis pas sur qu'il était le meilleur acteur pour ce rôle. Sa tête ne fait pas assez old school pour le genre de films que Rick Dalton fait. Brad Pitt est par contre excellent dans le rôle du cascadeur, mastoc et attachant. C'est marrant de voir les deux acteurs ensemble, même si leur alchimie ne fonctionne pas totalement. On aurait dû avoir encore plus envie d'être à fond avec ce duo de potes et ça m'a manqué. Quant à Margot Robbie en Sharon Tate, elle est assez secondaire dans le film, et c'est marrant comment Tarantino en fait une grande enfant, émerveillée par le monde du cinéma, des étoiles plein les yeux...
(au passage, festival de pieds nus en tout genres pour les fétichistes)

Pour le reste, Tarantino est toujours aussi bon pour les situations gênantes et doucement stressantes, où on ne sait pas ce qui peut arriver. Mais j'ai trouvé des longueurs notamment dans les séquences de tournage, inutilement étirées.

Maintenant la partie spoilers:

Le film joue habilement du spectre de la tragédie. Lorsque Tate va acheter "Tess d'Uberville" pour l'offrir à Roman, sachant que c'est bel et bien ce qu'elle a fait juste avant de mourir, on flippe. La trop brève apparition de Manson est géniale également.

Le twist est génial. On ne s'attend pas du tout à ce que ça dégénère en comédie noire. Il reprend sa formule INGLOURIOUS BASTERDS / DJANGO UNCHAINED - le révisionnisme historique cathartique - et l'applique aux Manson Murders. Couillu. Après 2h15 de film plutôt soft et "réaliste", on jouit de ce déchaînement de violence cartoonesque.

Le film justifie alors son titre de conte de fées en incarnant cette idée si belle du cinéma qui vient guérir le monde. La toute fin est très mignonne et assez touchante.

Ceci étant dit, en utilisant un acteur de western spaghetti et un cascadeur de l'ancien temps pour sauver Sharon Tate - bref, en utilisant des symboles du cinéma B pour venir "corriger la timeline", c'est comme si Tarantino fermait la porte au cinéma qui est né de cette période, de ces bouleversements: le cinéma des années 70, ce cinéma trouble, paranoïaque, issu du Vietnam, du Watergate. Ici, c'est comme s'il venait empêcher ce cinéma d'exister, et donc qu'il "faisait gagner" le cinéma rétro ultra-référencé que Tarantino adore. De la même manière qu'il a laissé ce cinéma-là triompher au sein de sa propre oeuvre: ils sont bien loin ses trois premiers films, qui restaient relativement réalistes, sans effusions grandguignolesques. A partir de KILL BILL, on est dans le pastiche permanent, le genre revisité (film de nazis, westerns, etc...).
Mais évidemment ce que je dis là est contrecarré par les deux premières heures du film, assez ancrées.


Donc tout ça pour dire que c'est difficile d'écrire sur le film. Mais globalement c'est vachement bien.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 22 Mai 2019, 15:39 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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N'oublie pas que tu peux rentrer tes notes des films Cannois dans le tableau de Captain.

http://tops.plan-sequence.com/tableau.php

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MessagePosté: 22 Mai 2019, 20:44 
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Encore du réchauffé si j'en crois ce qui est contenu dans la balise


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MessagePosté: 22 Mai 2019, 21:04 
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Sir Flashball
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Encore de la pose si j'en crois le contenu de ton message.

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MessagePosté: 22 Mai 2019, 21:11 
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bmntmp a écrit:
Encore du réchauffé si j'en crois ce qui est contenu dans la balise
Pour le coup, quand tu entends les différents retours, Tarantino semble un peu se renouveler et prendre des risques.


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MessagePosté: 22 Mai 2019, 23:12 
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Jackie Browne réaliste ?
La Blaxploitation avait un fort ancrage sociologique, mais cet ancrage était aussi un contenu complètement imaginaire (d'autant plus imaginaire que l'idéologie s'exprimait franchement) et sublimé. cela ne rend pas le film réaliste pour autant (: cette sublimation est tout ce que conservait Tarantino, (le film était simultanément ancré dans les années 70 et 90, cela lui donnait un peu la texture d'une émission des Nuls).

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


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MessagePosté: 22 Mai 2019, 23:40 
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Mais justement, Jackie Brown, c'est le réel qui s'immisce dans le genre et vice versa.

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MessagePosté: 22 Mai 2019, 23:53 
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Peut-être oui. Bien que par exemple l'histoire d'amour entre Pam Grier et Robert Foster qui apparaît "réaliste" est en fait le comble du cliché et de l'écriture (pas forcément dans un sens négatif d'ailleurs)

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MessagePosté: 23 Mai 2019, 07:18 
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Film Freak a écrit:
Mais justement, Jackie Brown, c'est le réel qui s'immisce dans le genre et vice versa.

N'importe quoi, c'est un film Pixar ça. Oh le cinéphile en bois!

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Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 23 Mai 2019, 09:33 
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Attention. Libé, qui a moyennement aimé le film, spoile sans vraiment prévenir.


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MessagePosté: 23 Mai 2019, 09:49 
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Eux ils abusent, hier ils m'ont spoilé un film dans le titre même de la critique (pour Lilian).

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 23 Mai 2019, 13:55 
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L'expression "coeur quantitatif" dans la critique de libé :x


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MessagePosté: 27 Mai 2019, 17:04 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Qui-Gon Jinn a écrit:
La trop brève apparition de Manson est géniale également.


C'est à quel moment ça ?

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 07 Juil 2019, 20:04 
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Embargo ?


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MessagePosté: 07 Juil 2019, 20:17 
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Non, je soigne. J'étais justement dessus là.

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