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MessagePosté: 17 Déc 2020, 19:51 
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Karloff a écrit:
bmntmp a écrit:
Dire que le cinéma français n'essaie pas d'aborder des mondes à la marge... De Marche à l'Ombre à Samba en passant par les Glâneurs et la glâneuse, ça va. Dire qu'il ne sait pas l'évoquer serait plus intéressant. Vous dites vraiment n'importe quoi et Z est le dernier responsable.


si tu pouvais arrêter la posture du mec qui sait tout, ça rendrait la discussion plus intéressante.


Mais tellement. Mais je reviens sur ce que j'ai dit, parce qu'en plus bmtmlp cite des exemples, avec notamment sont des exemples de BONS films (pas vu Samba). Et sans réfléchir on peut aussi citer La Vie rêvée des Anges, Effacer l'historique (et sans doute le reste de la filmo du duo, pas vu), Le Grand Bain, Les Misérables, Comment c'est loin, Tchao Pantin ou pour rester avec Tavernier Ca commence aujourd'hui. Bref, le cinéma social en France, c'est presque une sous-genre à part entière, et dans les films précités je trouve qu'il y a suffisamment de quoi prendre pour dire que les sujet est évoqué avec une certaine réussite (pas tout le temps, pas qu'avec des réussites, mais quand même).

Mais du coup j'en reviens à ce que je disais: le traitement ici est mené avec suffisamment de fraicheur que justement on a l'impression de découvrir le sujet, de le redécouvrir d'un nouvel œil, c'est sans doute pour ça qu'on le note.


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MessagePosté: 17 Déc 2020, 19:56 
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Jerónimo a écrit:
Mais du coup j'en reviens à ce que je disais: le traitement ici est mené avec suffisamment de fraicheur que justement on a l'impression de découvrir le sujet, de le redécouvrir d'un nouvel œil, c'est sans doute pour ça qu'on le note.


Je prends le compliment !

Parce que c'est bien là tout l'intérêt de faire un film. Y en a déjà tellement... Pourquoi se casser le cul à divertir les gens pendant 90 minutes sinon ?

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MessagePosté: 18 Déc 2020, 11:08 
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Vu hier soir.

Je n'ai lu aucun avis avant, donc tout ce que je vais écrire risque d'être complètement redondant (en plus d'être décousu).

Premier truc: j'ai beaucoup aimé. Genre vraiment. La preuve, j'y repensais ce matin dès le réveil. Je trouve que c'est objectivement très réussi, autant dans la narration que dans la forme. Pour un premier long, ça force le respect, y'a clairement un oeil, un univers.

En fait c'est drôle, mais à la fin du film j'ai beaucoup pensé à JOKER. Je me disais que ton film, Z, réussissait tout ce que je trouve raté dans l'autre. Parce que globalement, c'est un peu le même "sujet". On suit une pourriture, c'est le contre-champ du polar de base. Sauf que là, outre l'aspect brut/réaliste (photo naturaliste, sons ambiants HYPER TRAVAILLES), ce n'est jamais poseur, jamais prétentieux, et surtout même si tu es clairement attaché à ton perso (et tu parviens à nous y faire attacher), tu n'es JAMAIS en train de l'excuser ou de le glorifier à base de contre-plongées, de clips ou de ralentis dégueulasses. Tu cherches juste à poser ta caméra là où il n'y en a jamais, et à incarner ta caméra via une multiplication de points de vue toujours super intéressantes, mais sans jamais non plus être trop appuyées. Y'a un numéro d'équilibriste assez fort je trouve. Tu veux juste raconter ton histoire sans te la raconter (hu hu).

Ensuite, niveau technique, bah c'est nickel. Evidemment ce n'est pas mon genre de film (trop réaliste, trop froid, manque d'explosions et de bikinis), mais je n'ai rien à dire de ce côté-là. En fait je trouve que tu surprends même dans le bon sens, là où on s'attend à ce que ce genre de film soit de base "filmé 100% à l'épaule", avec un côté crade pour épouser les environnements que tu filmes, là c'est propre, posé, carré. Les quelques lents travellings avants ont tous du sens, ça fait plaisir.

Niveau scénar, je n'ai rien à redire. Y'a un sens du dialogue qui fait mouche, qui est plutôt très réaliste là encore (et bordel, on entend ce que disent les comédiens, c'est incroyable!!). Ton héros est hallucinant. Cette faculté à le rendre sympa alors qu'il est odieux, cette façon qu'il a de "vriller" quand tu décides de le faire basculer, c'est excellent. Y'a plusieurs séquences où j'étais pas à l'aise, comme cette intro hyper réussie qui pose toutes les bases du film à venir. Tellement subtil en même temps, mais génial (le long plan dans le bus avant qu'il se décide à descendre à l'arrêt suivant, c'est formidable). Même sa voix, super douce, ses yeux bleus, c'est vraiment un cast génial. Pour ce qui est des bémols (oui parce que bon, quand même), je trouve que les persos féminins sont tous en dessous. Là où je crois aux autres comme je pourrai voir un docu, dès que ça touche aux meufs (et surtout à ta comédienne principale), ben je trouve que ça retombe dans un classique "comédien qui joue un rôle". Elle, je n'y crois pas des masses, surtout au début (cette scène dans le café, je vois une meuf qui joue, pas un personnage). Je ne sais pas à quoi c'est dû. Aux dialogues trop forcés? A un jeu un peu trop appuyé? Je suis pas à fond.
Enfin, si je devais faire un "reproche" (c'est complètement subjectif hein), c'est ce que tu amènes d'expérience personnelle dans le film. Tout le côté "voilà ce qui se passe la nuit en France et dont vous n'avez pas conscience". Je SAIS que c'est ce qui donne sa particularité au film, c'est ça qui crée cette ambiance, mais à un moment ça m'a gêné, genre "OK je mets TOUT", comme une sensation de catalogue. Je me demande si rythmiquement, même si le film passe bien, tu n'aurais pas gagné à supprimer une ou deux séquences. Là j'ai l'impression qu'on coche un peu les cases que tu t'es senti obligé de mettre: "J'essaie de dormir dans une laverie: OK. Je dors dans une voiture: OK. Je dors avec des migrants: OK. Je fais des maraudes: OK", etc. Je comprends l'intention, évidemment, je sais que c'est là où le film se démarque, mais j'ai tout de même cette impression de truc exhaustif alors qu'à un moment (surtout après la scène de l'agression dans la villa), j'ai envie que ça accélère, que chaque scène soit utile, hors à quelques rares moments j'ai eu l'impression de regarder un livre d'images, genre "je vous mets 4 ou 5 séquences comme ça, j'aurai pu en mettre 2, ou 12, ça ne raconte rien de plus". Mais c'est vraiment personnel quoi.
Ensuite, l'idée de ne jamais filmer les agressions, de laisser tout ce qui est "flics" et enquête en hors-champs (uniquement incarné par le bruit des sirènes de plus en plus présent), je trouve ça excellent.

Voilà, c'est mon ressenti en vrac total.
Mais je réitère mes félicitations.
Je m'en vais lire les avis précédents qui sont sans doute bien plus intelligents que le mien, et qui n'évoquent sans doute pas CETTE ODIEUSE OMBRE DE PERCHE DANS LA SCÈNE DU VERNISSAGE :lol: :lol: :lol:

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MessagePosté: 18 Déc 2020, 12:37 
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Ils font chier avec leur truc limité dans le temps, là. Pas pu le voir, avec mon emploi du temps de Tetsuo.

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MessagePosté: 18 Déc 2020, 12:56 
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Le Cow-boy a écrit:
Premier truc: j'ai beaucoup aimé. Genre vraiment. La preuve, j'y repensais ce matin dès le réveil. Je trouve que c'est objectivement très réussi, autant dans la narration que dans la forme. Pour un premier long, ça force le respect, y'a clairement un oeil, un univers.


Le Cow-boy a aimé mon film, les gars.

DROP THE MIC


Citation:
En fait c'est drôle, mais à la fin du film j'ai beaucoup pensé à JOKER. Je me disais que ton film, Z, réussissait tout ce que je trouve raté dans l'autre. Parce que globalement, c'est un peu le même "sujet". On suit une pourriture, c'est le contre-champ du polar de base. Sauf que là, outre l'aspect brut/réaliste (photo naturaliste, sons ambiants HYPER TRAVAILLES), ce n'est jamais poseur, jamais prétentieux, et surtout même si tu es clairement attaché à ton perso (et tu parviens à nous y faire attacher), tu n'es JAMAIS en train de l'excuser ou de le glorifier à base de contre-plongées, de clips ou de ralentis dégueulasses. Tu cherches juste à poser ta caméra là où il n'y en a jamais, et à incarner ta caméra via une multiplication de points de vue toujours super intéressantes, mais sans jamais non plus être trop appuyées. Y'a un numéro d'équilibriste assez fort je trouve. Tu veux juste raconter ton histoire sans te la raconter (hu hu).


Le film est sorti pendant qu'on tournait le nôtre, et je me souviens que tout le monde est allé le voir un week-end. Et le lundi, de retour sur le plateau, pendant deux ou trois heures, les comédiens la jouaient comme Joaquin Phoenix... Fallait un peu redescendre sur terre.

Citation:
(et bordel, on entend ce que disent les comédiens, c'est incroyable!!)


Ah ça fait plaisir ça aussi ! J'en parlais avec Liam justement, en disant que c'est mon étape préférée le montage son, et que c'est souvent méprisé par les prods (c'est seulement grâce au premier confinement qu'on a pu soigner cet aspect, sans la pandémie ça aurait sans doute été torché, j'en aurais été MALADE). D'ailleurs le monteur son et le monteur image gagneraient beaucoup à travailler presque en parallèle, ou plutôt en léger décalage, plutôt que l'un après l'autre sans se croiser.

Citation:
Pour ce qui est des bémols (oui parce que bon, quand même), je trouve que les persos féminins sont tous en dessous. Là où je crois aux autres comme je pourrai voir un docu, dès que ça touche aux meufs (et surtout à ta comédienne principale), ben je trouve que ça retombe dans un classique "comédien qui joue un rôle". Elle, je n'y crois pas des masses, surtout au début (cette scène dans le café, je vois une meuf qui joue, pas un personnage). Je ne sais pas à quoi c'est dû. Aux dialogues trop forcés? A un jeu un peu trop appuyé? Je suis pas à fond.


Je vois ce que tu veux dire. Pour la scène du tampon, elle était stressée et la scène est assez oppressante à jouer, donc elle performe un peu. Mais dans le squat ensuite, elle est 100% naturelle.


Citation:
Enfin, si je devais faire un "reproche" (c'est complètement subjectif hein), c'est ce que tu amènes d'expérience personnelle dans le film. Tout le côté "voilà ce qui se passe la nuit en France et dont vous n'avez pas conscience". Je SAIS que c'est ce qui donne sa particularité au film, c'est ça qui crée cette ambiance, mais à un moment ça m'a gêné, genre "OK je mets TOUT", comme une sensation de catalogue. Je me demande si rythmiquement, même si le film passe bien, tu n'aurais pas gagné à supprimer une ou deux séquences. Là j'ai l'impression qu'on coche un peu les cases que tu t'es senti obligé de mettre: "J'essaie de dormir dans une laverie: OK. Je dors dans une voiture: OK. Je dors avec des migrants: OK. Je fais des maraudes: OK", etc. Je comprends l'intention, évidemment, je sais que c'est là où le film se démarque, mais j'ai tout de même cette impression de truc exhaustif alors qu'à un moment (surtout après la scène de l'agression dans la villa), j'ai envie que ça accélère, que chaque scène soit utile, hors à quelques rares moments j'ai eu l'impression de regarder un livre d'images, genre "je vous mets 4 ou 5 séquences comme ça, j'aurai pu en mettre 2, ou 12, ça ne raconte rien de plus". Mais c'est vraiment personnel quoi.


Oui ça c'est l'aspect chronique, où tu te rends compte que chaque mini séquence qui étire est aussi complètement et inévitablement dispensable. L'effet catalogue m'ennuie aussi un peu (par exemple j'ai failli couper mon caméo 500.000 fois mais finalement je me suis fait ce petit plaisir), donc ennuie aussi le spectateur. J'ai gardé un peu plus qu'il ne fallait pour avoir ce sentiment d'ennui. Je me suis dit qu'on sentirait encore mieux le rebond quand il arrive au squat. Et puis je visais une durée de 1h30.

Au montage image, tu cherches le bénéfice de garder chaque séquence, et le bénéfice de la virer. Tu fais la balance. Si on avait monté le film ensemble toi et moi, on aurait sûrement été un poil plus intransigeants :wink:

Citation:
Je m'en vais lire les avis précédents qui sont sans doute bien plus intelligents que le mien, et qui n'évoquent sans doute pas CETTE ODIEUSE OMBRE DE PERCHE DANS LA SCÈNE DU VERNISSAGE :lol: :lol: :lol:


Ahahah ! Déjà t'as pas vu les 5 autres, calmées en étalo. Mais celle-ci elle était impossible à supprimer... j'ai tout essayé. J'ai même failli prendre une autre prise, moins bonne mais sans la perche. Sauf que Pierre n'était pas aussi bon.

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MessagePosté: 18 Déc 2020, 15:01 
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Je reviens sur le film (le mec qui lâche pas l'affaire).

En fait j’étais pas très convaincu par un choix du film : faire du perso principal un tueur, et qu’il nous permette d’explorer cet univers. Pourquoi ce choix d’un perso foncièrement détestable, sans motivation ni personnalité saillante, pour illustrer un propos tout autre ? Est-ce qu’on ne gagnerait pas à prendre un personnage si ce n’est plus sympathique, en tout cas moins clivant ? Pourquoi ne pas travailler autour des motivations, de la psychologie, de l'historique de ce personnage?

Et puis je suis allé courir et j’ai repensé à la discussion sur le cinéma de Peter Weir dans le topic Le Cercle des poètes disparus, où il est évoqué le procédé de projeter une part d’altérité afin de nous faire explorer un microcosme (et que Z considérait il me semble qu’un autre personnage, secondaire, en retrait, pouvait porter le regard du réalisateur). Ici, c’est plutôt une anti-altérité qui est utilisée (dès la première scène le mec est présenté comme borderline, potentiellement violent, donc détestable), mais ça a l’avantage de pousser le spectateur à se questionner, ça nous met mal à l’aise par moments.
Par exemple lors de la scène de la blague au squat, on est saisi d’effroi par l’expression soudaine de la violence, on est même scandalisé, mais les personnes de l’assistance ne réagissent pas vraiment… Sont-elles surprises, saisies comme nous autres spectateurs (plan sur une meuf il me semble à ce moment-là) ? Ont-elles peur, ou y trouvent-elles une certaine normalité ? Le jeu de séduction à l’œuvre avec Maya à ce moment neutralise-t-il toute capacité d’intervention d’une tierce personne (SBAM qui est saoulée il me semble) ? Ou bien est-on conditionné par ce que l’on a vu du personnage au préalable (je ne sais plus si on sait qu’il a déjà tué) ? Et même lorsque le soufflé retombe, sirènes de police à l’appui, personne ne semble évoquer l’aspect borderline de l’action de Djé…

Bon là je suis dans le biais total, je ne connais pas Z mais les quelques interactions captées ici me poussent à interroger le film plus que je ne l’aurais sans doute fait devant un film lambda, mais c’était pour dire que je comprends mieux ce choix, pas évident de prime abord, pas forcément complètement réussi et qui laissera des spectateurs sur le côté je pense, de retenir ce type de perso avec cette caractérisation pour raconter cette histoire.


Sinon j'avais oublié mais y'a aussi la référence (en miroir) au Goût des autres, sur le nombre de mecs que Maya a connu.


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MessagePosté: 18 Déc 2020, 15:34 
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Jerónimo a écrit:
Bon là je suis dans le biais total, je ne connais pas Z mais les quelques interactions captées ici me poussent à interroger le film plus que je ne l’aurais sans doute fait devant un film lambda, mais c’était pour dire que je comprends mieux ce choix, pas évident de prime abord, pas forcément complètement réussi et qui laissera des spectateurs sur le côté je pense, de retenir ce type de perso avec cette caractérisation pour raconter cette histoire.


Non mais t'as raison, je prends un personnage principal qui s'annonce comme la tête d'affiche, celui qui porte le film et le pitch sur ses épaules (et la promo)... Et j'oblige d'entrée de jeu le spectateur à faire un pas de côté. La première scène, c'est clairement un panneau "attention chien méchant", qui te force à rester vigilant, à tout de suite te placer entre lui et les personnages secondaires, ni complètement avec eux, ni complètement avec lui. Moi, en tant que spectateur, j'apprécie ce genre de truc, je me sens plus libre. Et donc en tant que réa aussi.

En ce moment, j'écris un projet où je peux me permettre d'être à fond avec le perso principal, parce qu'il n'y a pas de danger moral à s'identifier... et ça fait du bien.


Citation:
Sinon j'avais oublié mais y'a aussi la référence (en miroir) au Goût des autres, sur le nombre de mecs que Maya a connu.


Tout à fait ! Hyper flag d'ailleurs, même si pas totalement délibérée dans un premier temps. J'ai percuté un jour en le revoyant, où là j'ai décidé de la maintenir malgré tout, considérant que c'était intéressant d'inverser le rapport conquêtes féminines/masculines. D'habitude c'est le genre de scories que je vire, si c'est trop flagrant comme ça.

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MessagePosté: 18 Déc 2020, 15:50 
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Z a écrit:
j'ai décidé de la maintenir malgré tout, considérant que c'était intéressant d'inverser le rapport conquêtes féminines/masculines.


Ouais je l'ai pris comme ça, une sorte de droit de réponse, en clin d'oeil, et raccord avec le propos du film (et ça fait écho à la première fille, qui ne veut pas dire combien de mecs elle a eu, parce que ça ne regarde qu'elle). On n'est pas dans la référence trop lourde ou totalement gratos, ca vaaaa.


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MessagePosté: 18 Déc 2020, 17:38 
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J'ai pu le voir juste à temps à la limite de la crise de nerf entre ma connexion pourrie et le lecteur foireux.

Les autres ont déjà tout dit.

On va pas se mentir, il y aurait eu peu de chances que je voie ce film un jour si je n'avais rien su du réa. Parce que j'aurais cru voir venir le Dardenne-like de loin avec sa caméra à l'épaule et je me serais bien gouré. Si l'aspect social est bien là (et très réussi), le genre est aussi présent.

J'ai bien aimé qu'on soit dans une ville moyenne de province, ce qui était apparemment une contrainte économique. A Paris, on l'aurait plus vu comme un anonyme fondu dans la masse et ses meurtres passeraient presque inaperçus alors qu'ici il y a ce côté western, avec l'étranger qui débarque comme une menace sur toute la communauté. Ca colle bien avec ce fil conducteur du perso qui arrive toujours discrètement mais qui sait se faire remarquer partout où il passe, provoquant souvent des réactions fortes. C'est toute l'entourloupe du film, qui te vend du thriller et te balance du social tranquillou en t'intéressant à tous ces persos croisés car ils sont en danger permanent même si ils ne le savent pas. Si j'ai été un peu déçu au départ que le personnage reste toujours si flou que le film fasse quasiment l'ellipse sur sa monstruosité, je me rends compte après coup que ça m'a permis de m'en détacher pour m'attacher à ses rencontres et ce milieu interlope. Quand on sait le personnage capable de tout, chaque scène peut t'emmener là où ne l'attend pas ou simplement te tenir en haleine.
J'ai adoré ce détail que le seul moment où on voudrait qu'il soit violent, il se barre comme une merde.

Chaque rencontre, chaque dialogue a son impact, grâce à la tension mais aussi tellement aux acteurs, dont j'adore le naturel pour quasi tous, vraiment très réussi de ce point de vue là. On est loin des scories du cinéma français avec ses dialogues inaudibles ou surécrit. J'ai eu l'impression que quasi toutes les scènes étaient improvisées (à prendre comme un compliment), toujours fluides. Je crois que ma préférée, c'est avec le flic de la BAC d'humeur joyeuse, tellement dégueulasse, tellement réelle et pourtant drôle aussi.

J'ai trouvé la dernière scène un peu flottante et pas tout à fait claire aussi (pourquoi il s'approche alors qu'on voit déjà les bagnoles de flic des ceux côtées de la rue), mais j'ai vu ton explication. Belle anecdote sur la magie du cinéma où on peut monter une scène qui ne raconte plus du tout la même chose que celle qu'on avait tournée en utilisant des chutes et des fins de prise. Mais dans mon cas, j'ai quand même bien compris la scène dans le sens que tu voulais, pas de souci.

J'ai pensé à pas mal de films que j'aime et que je vois cités dans le topic aussi, L.627, Marche à l'ombre, Le Péril Jeune...

4/6


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MessagePosté: 18 Déc 2020, 17:54 
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oeil-de-lynx a écrit:
C'est toute l'entourloupe du film, qui te vend du thriller et te balance du social tranquillou en t'intéressant à tous ces persos croisés car ils sont en danger permanent même si ils ne le savent pas. Si j'ai été un peu déçu au départ que le personnage reste toujours si flou que le film fasse quasiment l'ellipse sur sa monstruosité, je me rends compte après coup que ça m'a permis de m'en détacher pour m'attacher à ses rencontres et ce milieu interlope.


Putain c'est parfaitement résumé ! Viens m'aider pour les interviews là, t'es parfait.

Citation:
Chaque rencontre, chaque dialogue a son impact, grâce à la tension mais aussi tellement aux acteurs, dont j'adore le naturel pour quasi tous, vraiment très réussi de ce point de vue là. On est loin des scories du cinéma français avec ses dialogues inaudibles ou surécrit. J'ai eu l'impression que quasi toutes les scènes étaient improvisées (à prendre comme un compliment), toujours fluides.


Merci ça c'est très cool. Je me disais que si le film est foiré, fallait au moins qu'on pense que je suis pas trop mauvais directeur d'acteurs, histoire de survivre dans le métier :D

Et sinon globalement, tout est écrit à 90%, ensuite ça déborde dans tous les sens avec énormément d'impro (souvent trop), et au montage je coupe, et je reviens dans les clous du scénario en incorporant un max le meilleur des impros. Franchement, à refaire.

Citation:
Je crois que ma préférée, c'est avec le flic de la BAC d'humeur joyeuse, tellement dégueulasse, tellement réelle et pourtant drôle aussi.


Je l'adore ce comédien, il est totalement fou. Je lui avais dit "idéalement, j'aimerais que tu chantes du Aznavour, mais on a pas les droits ni avant ni après réal, alors démerde-toi" et il a parfaitement géré le défi...

Merci d'avoir regardé et de poster ton avis, je suis ravi. C'est Noël avant l'heure, les gars (alors que je sais toujours pas quand le film va sortir ahah).

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MessagePosté: 18 Déc 2020, 18:13 
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Le sujet m' intéresse bien. Film que je verrai.


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MessagePosté: 26 Jan 2021, 13:45 
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Oui je réponds un mois plus tard.
Z a écrit:
J'en parlais avec Liam justement, en disant que c'est mon étape préférée le montage son, et que c'est souvent méprisé par les prods (c'est seulement grâce au premier confinement qu'on a pu soigner cet aspect, sans la pandémie ça aurait sans doute été torché, j'en aurais été MALADE). D'ailleurs le monteur son et le monteur image gagneraient beaucoup à travailler presque en parallèle, ou plutôt en léger décalage, plutôt que l'un après l'autre sans se croiser.

C'est clair. D'ailleurs quand on a le temps (et quand ton monteur est bon), le monteur image se fait souvent monteur son. Je dis toujours que "si ça marche au son, tu peux foutre n'importe quelle image, ça passera". Je ne compte plus les sons qui ont été mis dans mes courts par le monteur image et qui ont été gardés au final, parce que plus efficaces que des trucs de mixeurs pro certes plus propres mais souvent moins efficaces.

Citation:
Au montage image, tu cherches le bénéfice de garder chaque séquence, et le bénéfice de la virer. Tu fais la balance. Si on avait monté le film ensemble toi et moi, on aurait sûrement été un poil plus intransigeants :wink:

C'est ça, c'est une question d'équilibre, de se dire "qu'est-que cette séquence rajoute au propos du film". Mais il est pas certain que j'aurai coupé plus, tout est affaire de discussion. D'ailleurs ça s'est bien passé avec ton monteur? (parce que des fois c'est douloureux comme étape).

Citation:
Ahahah ! Déjà t'as pas vu les 5 autres, calmées en étalo. Mais celle-ci elle était impossible à supprimer... j'ai tout essayé. J'ai même failli prendre une autre prise, moins bonne mais sans la perche. Sauf que Pierre n'était pas aussi bon.

Ah non mais t'as complètement raison. L'essentiel c'est le jeu, même si t'as un truc à la con dans ton plan, même si ton point est mou... Si le jeu est meilleur, y'a pas d'hésitation à avoir. Et 99% des gens ne voient pas ce genre de trucs techniques.

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J'ai dû rater un épisode, mais comment le voir ?

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Qui-Gon Jinn

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