Abyssin a écrit:
Bon Z, sans aucune provocation, qu'est-ce que tu penses de l'affaire Coquerel? Et apparemment, il a bien reconnu être le politique cité dans l'article de Causette.
L'article de Mediapart sur le sujet est vraiment bon.
Je suis sur la position de Caroline De Haas, en gros.
Citation:
Jeudi 30 juin, le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France Insoumise s’est fendu d’un communiqué, affirmant n’avoir « jamais reçu aucun signalement pour quelque fait que ce soit » concernant l’élu de Seine-Saint-Denis. Ce que nous a confirmé Sarah Legrain, députée de Paris et coresponsable de cette cellule.
Or celle-ci ne traite un dossier que s’il fait l’objet d’un signalement émanant d’une personne se déclarant victime – c’est la règle fixée par LFI. C’est cette règle qui s’est appliquée dans le cas, récent, du journaliste Taha Bouhafs, débranché avant les élections législatives. La cellule ne s’est donc pas autosaisie, ni des révélations de Causette, ni des alertes indirectes qui circulaient depuis des années dans certains milieux militants. À l’époque pourtant, des Insoumis·es avaient demandé une enquête interne – en vain.
Là encore, faute de signalement formel émanant d’une victime. Mais l’épisode rappelle que la direction du mouvement avait bien été interpellée sur Éric Coquerel. C’est ce que reproche la militante Caroline De Haas à LFI : « Lorsqu’un article de presse existe, cela peut faire office de signalement et il faut mener une enquête », explique-t-elle. Sinon, poursuit De Haas, « cela donne des situations dangereuses, pour les personnes victimes, pour les personnes mises en cause, et pour la confiance des victimes dans le système ». Elle en est convaincue : il était de la responsabilité de La France insoumise de s’emparer de ce cas, pour le « traiter ». « Soit après enquête, les faits sont avérés, et on sanctionne. Soit ils ne sont pas avérés, et on le met en forme », dit encore De Haas. « Cette affaire, c’est un problème de procédure. Le sujet, ce n’est pas Éric Coquerel, c’est la cellule de l’époque », affirme aussi Mathilde Viot. Elle était alors présidée par une proche du député, l’élue Danielle Simonnet.
Il y a de grandes chances que Coquerel se soit comporté comme un gros lourd, puisque dès que des femmes se préviennent les unes les autres dans un microcosme, on peut déjà dire qu'il y a un problème de comportement (pas forcément judiciarisable, mais facilement recadrable).
Y a pas de signalement, pas de plainte certes... seulement des "rumeurs" mais pas forcément fausses. Grâce à toi j'avais cherché, mais rien trouvé de probant. Cela dit sur Facebook j'ai des "amies" militantes féministes qui en parlaient ouvertement comme d'un problème ("je connais quelqu'un qui m'a dit que").
C'est plutôt intéressant comme cas d'école.
Je trouve que la cellule de l'époque était défaillante, protégeait son vieux mâle au comportement limite, n'encourageait pas à la prise de parole des plaignantes. Du classique. Il semble que ça change, mais ça manque encore de rigueur et de protocole.
Effectivement, l'article de Causeur sort en 2018 ; la cellule devait s'en saisir et enquêter, et rendre une conclusion.
Les rumeurs, ça me choque pas forcément. Je vois bien comment fonctionnent certaines militantes féministes. Leurs messages sur les réseaux s'adressent aux copines, aux femmes, mais avant tout aux victimes, à celles dont elles n'ont pas encore connaissance, pour les soutenir, leur donner de la force et de la résonance solidaire, en attendant qu'arrive, ou pas, le moment où elles voudront dénoncer leurs "porcs", portées et mises en confiance par tous ces bruissements. Voilà comment ça marche entre elles.
Reste que Coquerel, c'est infiniment moins grave que Darmanin ou Abad, qui sont présumés innocents, mais accusés de crime. En revanche, cela semble tout aussi systémique.
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