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Pendant ce temps là en Belgique, on manifeste contre le ministre délégué à l'asile, Theo Francken. Celui-ci, qui entretient un style de communication très clivant (usage à la Trump de Twitter, mais déjà avant Trump) a en quelques jours, été impliqué dans deux polémiques. Il a d'abord dit qu'il allait nettoyer ("opkuisen" qui a une connotation forte en néerlandais) le parc Maximilien, un parc qui se situe près des administrations gérant l'asile, qui a un peu en Belgique le même poids que Sangatte. Ceci fait suite à une campagne de contrôle et d'internement des déboutés et sans-papiers, très médiatisée, localisée à la Gare du Nord de Bruxelles (qui se trouve aux abord des mêmes administrations... Il y a un côté "souricière") . Puis il a surcommuniqué sur le fait qu'il avait engagé un accord avec des fonctionnaires de l'ambassade du Soudan pour vérifier l'identité des demandeurs d'asile potentiels. Il se défend en arguant qu'il s'agit d'une pratique existant ailleurs en Europe. La gauche réagit en le traitant de fasciste, ce qui est utile mais déplace la polémique, en empêchant la discussion du fond, le ministre fisant qu'on l'attaque comme personne et qu'il fait le sale boulo . Elles obéissent aussi à un calcul politique complexe, la NVA tendant à délaisser (maid pas complètement) son positionnement régionaliste flamand pour se positionner comme un parti de droite dure, en pointe sur les questions de sécurité, d'ordre et d'immigration, filtrant avec le populisme, mais plus intégrée dans le débat démocratique que le FN ne l'est en France (et visant réellement le pouvoir) . De fait, ce positionnement est assez populaire en Wallonie, et je fois reconnaître, même si je n'ai pas de sympathie pour ce parti, qu'il favorise une recomposition du paysage politique belge qui était gangrèné par des clientemélismes locaux malsain, en permettant un rajeunissement des élus (en cela il ressemble un peu à LREM), et qu'il joue le jeu des accords politiques tout en appliquant un programme clair. En somme le ministre dérape pour voiler le fait que le parti se recentre sur toutes les questions, sauf celle des réfugiés où un durcissement est électoralement rentable.
En marge de cela je regardais une vidéo sur le site du Soir (journal jadis tres anti NVA, aujourd'hui c'est beaucoup plus complexe) d'une manifestation contre Francken hier. J'étais gené par le point de vue. Les manifestants étaient filmés en gros plans. Des jolies filles que l'on devine plutôt venue d'un milieu aisé, des mecs en cuir noirs plus énervés qui emmènent une danse. Puis l'image s'arrêtait sur un couple mixte, elle blanche dand la trentaine, lui black et plus vieux, dreadlocks discrets, visage serieux, calme, qui chantait avec le groupe, mais comme en retrait. Et la caméra zoomait sur lui, le gênait de manière de plus en plus evidente. Je realisais que le point de vue journalistique rejoignait celui du screening policier (alors que les images de la police sont pas montrées). Je me demandais quel etait mon point de vue de spectateur face à cet homme. Alors que j'aurais dû le remercier de défendre calmement un point du vue politique auquel he crois, de plus en plus fragile, je le jugeais, et le média qui m'informait de son existence le detachait du groupe qui l'entourait et lui faisait peur. J'étais à la gois dans la peau d'un arbitre, d'un sympthisant potentiel et d'un policier. L'image peut détruire des causes politiques.
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