Allez, je m'y colle, tant pis pour les rattrapages, ce top n'est donc pas contractuel.
20. Gloria de Sebastián Lelio
"Délicat, sensible, doté d’un sous-texte politique évident – c’est le Chili tout entier qui veut refaire sa vie, après des années de dictature -, "Gloria" vous touchera au cœur dans un éclat de rire, comme une balle de peinture qui explose contre le mur de la maison de l'amant déchu."
19. Chemin de croix (Kreuzweg) de Dietrich Brüggemann
18. Her de Spike Jonze
"La plongée introspective d’une génération qui attend désespérément un Like ou une Notification nous rappelle «The Social Network» de David Fincher, sauf que «Her» nous offre aussi l’un des trésors du cinéma contemporain : le sourire qui renaît dans le regard de Joaquin Phoenix, ici dans l’un de ses plus beaux rôles."
17. Les chiens errants de Tsai Ming-Liang
"Ici, tout est noir, calciné, mortifère comme l’appartement dans lequel vivait un couple avant de se séparer – c’est tout du moins ce que l’on croit comprendre. Tsai Ming-liang enregistre la vie d’un père et de ses enfants qui vivent à l’écart de la ville. Le monde ne voit plus l’homme, même quand il tient une pancarte publicitaire pendant des heures à un carrefour très fréquenté, ou quand il erre sous une pluie battante à la recherche d’un abri."
16. Les Gardiens de la Galaxie (Guardians Of The Galaxy) de James Gunn
"La presse américaine a beaucoup comparé le film à «La Guerre des étoiles» pour son mélange d’aventures galactiques et de comédie. On y pense, bien sûr, devant les nombreuses batailles spatiales et le duo improbable de mercenaires - un raton-laveur mutant et un «arbre» génétiquement modifié remplace ici Hans Solo et Chewbacca. Mais plus qu’à l’œuvre George Lucas, c’est au manga «Cobra» de Buichi Terasawa que l’on songe, devant ce blondinet qui fait des blagues, blaster à la main, explorant des planètes-astéroides peu fréquentables en draguant tout ce qui bouge, même la dangereuse Gamora, surtout quand elle a les traits et les courbes de Zoe Saldana."
15. Mommy de Xavier Dolan
"Il y a des scènes d’une rare puissance émotionnelle dans «Mommy»: le karaoké sur Andrea Boccelli, le rêve d’une mère pour son fils qui devient de plus en plus flou, toutes les séquences de longboard totalement en apesanteur avec l'idée géniale de désynchroniser la musique qu'écoute le jeune garçon avec celle du film. Et si le récit n’en finit plus de finir, c'est une marque d'amour envers le cinéma."
14. Maps to the Stars de David Cronenberg
"La fascination pour la jeunesse a toujours existé. Nous sommes génétiquement programmés pour rechercher la jeunesse. Je parle de Darwin, de l’évolution… Quand nous cherchons un partenaire sexuel, nous jetons notre dévolu sur une personne jeune, en bonne santé, une femme capable d’avoir plusieurs enfants. C’est ainsi que nous sommes programmés. Quand on est vieux, on est bon à jeter : et c’est vrai. Ce n’est pas une construction culturelle. C’est la vérité génétique. Toutes les cultures traditionnelles tentent de s’accommoder de ça par exemple en instaurant un culte de la sagesse qu’apporte l’âge et en donnant le pouvoir aux anciens."
13. 12 Years a Slave de Steve McQueen
12. Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch
"Film de songeur à la bande-son parfaite, «Only Lovers Left Alive» est le chant crépusculaire du dernier dandy du septième art. Son synopsis est pourtant improbable, laissant craindre le film de trop sur la vague «Twilight», avec ce couple de vampires lettrés, Adam et Eve, dont la vie nocturne va être troublée par l’arrivée d’une adolescente pleine de vie aux crocs acérés… Punk aristo lassé par la médiocrité des zombies, Adam pense même au suicide, surtout après la destruction de ses instruments de musique. Difficile de ne pas y voir un portrait d'un cinéaste qui a toujours aimé les fantômes, les âmes en perdition qui chassent le spleen lors d'errance mélancolique."
11. White God de Kornel Mundruczo
Bluffant dans sa mise en scène garantie sans effet numérique, maîtrisé de bout en bout et avec en prime un plan final qui vous hérissera le poil, "White God" est la confirmation que l'on tient en Kornel Mundruczo un grand cinéaste, six ans après le sublime "Delta".
10. Interstellar de Christopher Nolan
"Ces petits bémols mis à part, on ne peut que poser un genou à terre devant une telle ambition thématique et formelle. La dernière demi-heure qui remet tout le discours du film en perspective et place la raison, la science et l’amour comme valeurs suprêmes de l’humanité, est un miracle, une Révélation au sens spirituel. La foi de Christopher Nolan dans le médium cinéma est telle, que l'on a l'impression qu'elle traverse l’écran pour nous toucher encore plus intimement. Qui sait, si, grâce à ce film, une vocation naîtra peut-être dans la tête d’un petit génie américain qui préférera une vie ascétique dans la Science à celle d'un Loup de Wall Street. «Interstellar» est la réponse d'un homme à tous les obscurantistes, qui "rage, enrage contre la mort de la lumière".
9. Under the Skin de Jonathan Glazer
"Rien n’existe sous la peau qui se disloque, ni chair, ni âme, ni sentiment. La deuxième partie sera l’envers de la première, teintée d’espoir et d’humanité, comme une même toile réversible. Scarlett Johansson admire alors son corps nu dans le miroir, comme pour y chercher ce qui bat. Et puis vient la fin. Brutale et sublime, crochet au cœur d’un réalisateur au sommet de son art, pour qui accepte de suivre des phares de moto dans la nuit noire."
8. Les trois soeurs du Yunnan de Wang Bing
"C’est devenu le jeu du chat et de la souris entre le pouvoir et le peuple. Et nous ne sommes pas le chat (sourire). Le gouvernement a lancé des réformes mais les injustices demeurent et nous attendons un vrai changement. Tous les réalisateurs «indépendants» se trouvent dans la difficulté. Hélas il n’y a pas de vraie solidarité entre nous. La culture de la consommation trône en maître en Chine, décide de tout et les cinéastes sont un peu perdus. Nous avons tous peur de la situation et de la répression. Je ne présente pas mes projets au bureau du cinéma. Je préfère la clandestinité au jeu avec les censeurs. Des réalisateurs qui ont fait des films underground se mettent à collaborer avec le bureau du cinéma. Pour moi, c’est étrange. Je n’approuve pas cela. Il y a des films faits dans le système qui sont ensuite vendus en Occident comme des longs métrages indépendants."
7. Black Coal de Yi'nan Diao
6. Boyhood de Richard Linklater
"Comme Mason Jr, nous étions un petit garçon qui regardait les nuages et le ciel, dans l’attente d’un geste de la Providence. Comme Mason Jr, à l’entrée de l’âge d’adulte, il nous a fallu voir le monde en face, si possible accompagné de l’être cher."
5. The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson
"Au bout de la folle sarabande, nous disent Hayao et Wes, il n’y a pas d’autre issue que les vers de Paul Valéry, «il faut tenter de vivre». Après un sublime passage en noir et blanc, le ton de «The Grand Budapest Hotel» se fait soudain grave et mélancolique. La bulle de fantaisie éclate, le discours du film affleure avec pudeur et les sanglots ne sont pas loin. Chef d’œuvre."
4. Still the Water de Naomi Kawase
"«Still the Water» est aussi un film sur la lumière. Comment elle éclaire les visages et la mer, comment elle révèle la beauté du monde. Le film n’est jamais plus beau que quand il s’abandonne à sa propre sidération, qu’il met en scène ses jeunes acteurs dans les paysages grandioses de l’île d’Amami, qu’il nous fait comprendre ce qui unit les hommes et la Nature sans passer par le verbe et la fiction. Et puis il y a la mer. Tumultueuse, bouillonnante. «Vivante». Pour s’y baigner, le timide Kaito devra traverser de nombreuses tempêtes et devenir un homme."
3. Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan
"A force de patience et d'approfondissement psychologique, Nuri Bilge Ceylan réussit même l’impossible : nous faire aimer son personnage de vieux riche bouffi d’ego, incapable de regarder son prochain, toujours prêt à tendre la main pour qu’on l’embrasse, ou à ne pas donner congé à son homme de main pour qu’il rentre vite chez lui avant une tempête de neige. Et quand le mur des certitudes se fissure, c’est bien sûr à lui, et à nous, qu’est tendu le miroir. Peu de films changent imperceptiblement votre vision du monde, «Sommeil d’hiver» est de ceux-là."
2. Le conte de la princesse Kaguya d'Isao Takahata
1. Le vent se lève de Hayao Miyazaki
"Le message du film est sans ambiguïté: Jiro Horikoshi subit les cours des événements, sans s’y opposer – et c’est toute la richesse du film de ne pas en faire une figure héroïque -, mais sans jamais y adhérer. Et on a les larmes aux yeux quand d’un simple frémissement, Hayao Miyazaki nous fait saisir les abysses qui s’ouvrent sous le héros après le premier vol de sa machine de mort... Le portrait du Japon n’est pas non plus des plus flatteurs: on y voit des pauvres qui tentent de survivre, des bœufs qui tirent des avions, un pays à deux vitesses et qui dépense des sommes folles pour son armée."
donc 20 films 7 asiatiques 3 européens 9 nord-américains 1 sud-américain 0 français
7 films présentés à Cannes, 5 à Berlin, 1 à Venise 2 blockbusters
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