Bon allez je fais un effort.
Mes films préférés de l'année:
15. GRAND CENTRALJe me sens très seul sur ce coup-là... J'ai trouvé ça supérieurement réalisé et interprété, j'étais à fond dedans, et voilà, j'ai trouvé ça très fort, pour moi un des grands films français de l'année.
14. L'INCONNU DU LACComme le dit la critique FDC, la première chose qui marque, c’est l’absence totale d’embarras par rapport à la nudité des corps masculins. Nudité frontale et sexe sans tabou. Aucune provocation ici, mais un vent de liberté qui ravit. Deuxièmement, l’épure générale (intrigue minimaliste, décor unique, peu de personnages) donne au récit une allure de conte universel, tragi-comique, sombre et doux à la fois, où un homme est confronté simultanément à Eros et Thanatos. Élégant et fascinant, osé et maîtrisé... Une vraie surprise.
13. ONLY GOD FORGIVESUn trip esthétique hallucinant et hypnotique, sanglant et désespéré, qui nous embarque dans une spirale infernale de vengeance, le tout sur fond de complexe œdipien. Un cauchemar éveillé dont je me suis délecté du premier au dernier plan.
12. CAPTAIN PHILLIPSPaul Greengrass retrouve la veine qui lui avait tant réussi avec
United 93 et
Bloody Sunday, celle du récit d’un fait divers authentique, une reconstitution comme si on y était. Tout comme les deux films précités, c’est forcément "scénarisé", mais la réalisation, brillante, offre une aventure humaine d’une intensité inouïe. Tom Hanks y trouve d’ailleurs un de ses rôles les plus marquants. Il est exceptionnel. Du cinéma tendu de bout en bout dont on sort essoufflé… Je kiffe.
11. JEUNE & JOLIEJ'ai adoré le traitement du sujet, l'atmosphère, la distance... le personnage d'Isabelle, beau et mystérieux. Et ça m'avait vraiment touché. Marine Vacth est une révélation. Mon Ozon préféré, clairement.
10. LINCOLNDans un premier temps, il faut à la fois adopter la lenteur de la mise en place et redoubler de concentration pour saisir les mécanismes du système politique américain. Lentement mais sûrement, on se laisse pourtant captiver… La dernière heure est superbe, forte et émouvante. Un monument (de l’Histoire des Etats-Unis), filmé par un monument, incarné par un monument: le rendez-vous ne déçoit pas. Spielberg, visiblement dans son élément, n’a rien perdu de son talent de conteur et de son sens du détail qui fait mouche. Daniel Day-Lewis, une fois de plus, est exceptionnel, il crève l’écran dans chacune de ses scènes. La réussite du film tient aussi à l’admirable scénario qui a l’intelligence de se concentrer uniquement sur l’événement historique, tout en dressant un portrait assez complet du personnage, de l’homme politique visionnaire au simple père de famille, avec ses joies, ses blessures. Ses responsabilités. Évitant l’hagiographie, Spielberg (le conteur-né) a pu trouver en Lincoln (l’orateur-né) une figure paternelle comme il les aime tant. Par la mise en scène et par l’interprétation de Daniel Day-Lewis,
Lincoln repose sur l’équilibre parfait entre l’iconisation et l’humanisation du personnage, tout en nous faisant vibrer avec ce moment d’Histoire. La grande classe.
9. GABRIELLEC'est l’histoire de Gabrielle, une jeune femme déficiente mentale. Elle est amoureuse de Martin, un jeune homme de son centre d’accueil. Tous deux font partie d’une chorale et préparent un spectacle avec Robert Charlebois. Mais quand Gabrielle apprend que sa sœur Sophie, dont elle est très proche, s’apprête à rejoindre son ami qui vit en Inde, elle aspire à plus d’indépendance, à pouvoir vivre libre, à pouvoir vivre son amour… (oui je pitche car personne n'a été le voir)
Gabrielle est un film touché par la grâce. Si les personnages et l’histoire font fondre les cœurs, le film porte également un regard nuancé et très pertinent sur la vie sociale, affective et sexuelle des handicapés mentaux, sans jamais alourdir le récit et en évitant les clichés du film à thèse… Voilà un film qui touche en plein cœur, à voir absolument. A noter, aussi, les performances des deux comédiens principaux, tous deux prodigieux: Gabrielle Marion-Rivard (qui est vraiment déficiente) et Alexandre Landry (qui ne l'est pas).
8. NOPablo Larrain réussit la reconstitution d’un grand moment d’Histoire et signe un film passionnant et instructif, drôle et poignant, porté par un humanisme vibrant. Optant pour l’esthétique vidéo de l’époque,
No est ainsi fait pour défier le temps, comme le font tous les classiques du cinéma. Gael Garcia Bernal est superbe dans l’un de ses plus beaux rôles.
7. THE ACT OF KILLINGSans doute le film le plus malaisant que j'ai pu voir cette année, une pure claque dans la gueule, ou chaque scène est presque plus hallucinante que la précédente... jusqu'à ce final, incroyable... Un pur film de "il faut le voir pour le croire".. Je cherche encore les mots. Une date dans l'histoire du documentaire, je pense.
6. PRISONERSUne des claques de l’année. Cette sombre enquête d’enfants disparus, menée par un flic obstiné et un père fou de colère, est à la fois captivante et bouleversante. En prenant le temps de poser une à une chaque pièce du puzzle, le réalisateur a créé une atmosphère incroyable, d’une tension suffocante, tout en offrant un bel équilibre entre pur thriller et tragédie. On ne voit pas les 2h30 passer. Le titre du film est éloquent: tous les personnages sont prisonniers. Prisonniers de leur obsession, de leur colère, de leurs convictions, de leur folie, de leur passé… A travers eux, c’est toute la face sombre de l’Amérique qui transparaît, avec ses dérives de la religion, sa paranoïa… Soutenu par le talent des acteurs (Jake Gyllenhaal déchire tout), la photo sublime de Roger Deakins (un Oscar pour cet homme, svp!), le scénario en béton d’Aaron Guzikowski et la musique de Jóhann Jóhannsson, Denis Villeneuve signe un classique instantané du polar moderne, à ranger aux côtés de films puissants comme
Mystic River ou
Zodiac. Puissant.
5. THE MASTERLa puissance esthétique du cinéma de PT Anderson reste intacte (et je ne parle même pas des deux acteurs principaux, tout bonnement hallucinants), mais cette fois il nous met une couche de mystère épais, saupoudré de malaise et de poésie. Le pouvoir de fascination de ce film frôle l'hypnose, et puisqu'il reste des questions à la fin, le film m'a hanté pendant longtemps. Bref c'est un gros gros morceau, bien plus riche qu'il n'en a l'air, qui marque durablement.
4. BLANCANIEVESPablo Berger a eu l’idée folle de revisiter le conte de Grimm en le transposant dans l’Espagne des années 20, époque à laquelle il emprunte l’esthétique du cinéma d’antan… Loin de simplement vouloir pasticher le cinéma muet, ce parti-pris permet surtout une épuration narrative, une imagerie puissante, inventive, virtuose à chaque instant. Le tout au son de flamenco… (magnifique musique originale de Alfonso de Villalonga) Dans ce foisonnant spectacle visuel et musical, le conte ainsi revisité déploie toute sa beauté, sa cruauté, sa mélancolie.
Blancanieves, c’est la rencontre entre le cinéma d’auteur et le cinéma populaire, c’est la fusion de l’ancien et du moderne, c’est une vibrante déclaration d’amour au cinéma et à l’intemporalité des contes. On en sort ébloui, émerveillé, touché. Un grand et beau moment de cinéma.
3. TEL PERE, TEL FILSEn reprenant l’idée des deux enfants échangés à la naissance, Hirokazu Kore-Eda se pose la question: qu’est-ce qui lie un père à son enfant? Leur sang ou le temps qu’ils passent ensemble? Le cinéaste japonais, une fois de plus touché par la grâce, y répond avec tact et douceur, avec tendresse et intelligence, entre rires et larmes. Son dernier-né est un film lumineux et bouleversant à la fois, l'un des plus beaux films de l’année.
2. GRAVITYProuesse technique hallucinante,
Gravity est d'abord une expérience cinématographique inoubliable: on n’a, tout simplement, jamais vu ça. Mais c’est aussi un excellent film. Suivant une trame simple (inhérente au genre du survival), le film prend une ampleur enivrante par sa mise en scène faite de longs plans-séquence, par l’utilisation intelligente du son et de la musique, par la force symbolique du récit, par sa manière de porter une dimension métaphysique (mais pas trop) à une aventure humaine des plus réalistes (aucune science-fiction par ici). Spectacle puissant,
Gravity est surtout un film simple, humain, profond, qui nous confronte à des peurs viscérales (le vide, la solitude, la mort) et qui nous parle de l’attachement humain, ce qui nous lie (aux autres, à la terre, au passé). La lutte de survie de l’héroïne est aussi une histoire de renaissance, de re-vie. Et c’est bouleversant. Je suis sorti de
Gravity des étoiles plein les yeux, heureux d’avoir vu l’un des plus beaux films de l’année (en tous points de vue) mais aussi avec la certitude d’avoir vu un film qui fait date dans l’Histoire des effets spéciaux (et donc du cinéma), et l’impression que le 7e art a encore de beaux jours devant lui.
*emballé grave, quoi*1. LA VIE D'ADELE - CHAPITRES 1 & 2Bon, il n’y avait plus de suspense depuis le mois de mai... Le plus beau film de l’année, le plus puissant, le plus bouleversant, le plus inoubliable, c’est à mes yeux celui-ci. C'est pour moi l'un des plus beaux films d’amour qui nous a été donné à voir depuis des lustres. Le miracle du film, c’est de nous faire oublier totalement que l’on est devant un film. De la première à la dernière scène, on vit littéralement ce que vit Adèle. Cela, grâce au talent inouï des deux actrices et à la “méthode” Kechiche, qui traque le vrai à chaque instant. Sa mise en scène nous happe, nous transmet physiquement les sentiments, les tourments, la vie des personnages. Les trois heures passent comme un battement de cœur, on en sort époustouflé, étourdi par ce tourbillon de vie, ce torrent d’émotion… J'ai eu du mal à m'en remettre.
+
LES ENFANTS LOUPS, qui arrive en réalité à la deuxième place (sorti en Belgique en 2013)
Mamoru Hosoda nous offre un conte somptueux sur la famille et l’éducation. C’est drôle, attachant, émouvant, riche... Pour moi un pur joyau, un vrai bonheur de cinéma. Un vrai chef-d’œuvre, et un classique instantané du cinéma d'animation.
Interprétation masculine:1. Joaquin Phoenix & Philip Seymour Hoffmann (
The Master)
2. Daniel Day-Lewis (
Lincoln)
3. Alexandre Landry (
Gabrielle)
4. Tom Hanks (
Captain Phillips)
5. Jake Gyllenhaal (
Prisoners)
6. Matthew McConaughey (Mud)
7. Christoph Waltz (
Django Unchained)
8. Bradley Cooper (
The Place Beyond The Pines & Silver Linings Playbook)
9. Gael Garcia Bernal (
No)
10. Guillaume Gallienne (
Les Garçons et Guillaume, à table!)
Interprétation féminine:1. Adèle Exarchopoulos & Léa Seydoux (
La Vie d’Adèle)
2. Marion Cotillard (
The Immigrant)
3. Gabrielle Marion-Rivard (
Gabrielle)
4. Marine Vacth (
Jeune & Jolie)
5. Jessica Chastain (
Zero Dark Thirty)
6. Bérénice Béjo (
Le Passé)
7. Kristin Scott Thomas (
Only God Forgives)
8. Sandra Bullock (
Gravity)
9. Emmanuelle Devos (
Le Temps de l’Aventure)
10. Evelyne Brochu (
Inch’Allah)
Best Achivement in Cinematography:1.
Prisoners (Roger Deakins)
2.
Spring Breakers (Benoît Debie) (j'ai pas du tout aimé le film mais quand même...)
3.
Only God Forgives (Larry Smith)
4.
Blancanieves (Kiko de la Rica)
5.
The Master (Mihai Malaimare Jr.)
6.
The Grandmaster (Philippe Le Sourd)
Les meilleures BO:1.
The Master2.
Prisoners3.
Only God Forgives4.
Grand Central5.
Blancanieves6.
Inside Llewyn Davis7.
The Place Beyond the Pines8.
GravityJ’aurais bien voulu les voir... (mais on ne peut pas tout voir)Flight - Lore - To the Wonder - Stories we tell - Side Effects - A Late Quartet - The Croods - Promised Land - Hannah Arendt - Stoker - La Grande Bellezza - Frances Ha - Kapringen - Monsters University - The World’s End - Behind the Candelabra - Blue Jasmine - Rush - About Time - La Vénus à la fourrure.Nombre de films de 2013* vus : 78 (dont 68 en salle)
Films européens: 42 (dont 25 français et 5 belges)
Films américains: 23
Films du reste du monde: 13
*selon le calendrier belge