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MessagePosté: 18 Déc 2013, 00:32 
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Si le crime organisé présentera toujours quelque chose de suffisamment séduisant pour que le sujet paraisse intarissable en dépit des innombrables films ayant visité cet univers, on ne saurait en dire autant du monde de la bourse, qui compte déjà son film-phare, Wall Street (ainsi que sa suite, sorte d'état des lieux 20 ans après). La solution proposée par Martin Scorsese - et Terence Winter, scénariste sur Les Sopranos et créateur de Boardwalk Empire - semble être de lui appliquer le traitement du genre dans lequel ils brillent. Le projet ne payait pas forcément de mine sur le papier mais l'annonce de sa durée ne trompa pas : après deux films plutôt décevants, le cinéaste revenait nous livrer un de ses films-fleuves, à la Casino. Cependant, si cette plongée épique dans le milieu de la finance s'apparente à un Les Affranchis version courtier, c'est à la fois la réussite et le problème du film.

A l'instar de son prédécesseur, Le Loup de Wall Street est donc un récit narrant le rise and fall d'un jeune loup aux cheveux noirs et aux yeux bleus, venu d'origines modestes pour intégrer un milieu qui n'est pas ouvert à tous et qui permet de se faire de l'argent facilement et de manière bien peu éthique, entraînant forcément la débauche - sex and drugs and rock'n'roll scorsesien, avec sa tracklist qui prend six pages du dossier de presse - et l'inéluctable couperet de la loi.

Ray Liotta a cédé la place au nouveau Robert De Niro de l'auteur, un Leonardo toujours aussi DiCaprio mais encore plus énervé et fou que jamais, dans un film de trois heures qui passent comme une balle ou presque. L'auto-indulgence pointe le bout de son nez durant certaines séquences amusantes mais dispensables, ou du moins amputables de quelques minutes. Par moments, on croirait à une production Apatow tant ça sent l'improvisation de jeunes gens insolents (McConaughey vole la vedette en 5 minutes, Jonah Hill est méconnaissable). Cela dit, ces excès participent au projet du film, ce "Caligula des temps modernes" comme le définit l'acteur principal, étalant l'indécence dans toute son opulence, l'avalanche de blanche n'ayant d'égal que celle des blanches qui déambulent nues de tous les coins du cadre dans un plan sur deux.

La forme ne se refuse rien non plus, ayant recours à tous les effets disponibles, du ralenti outrancier sous Quaaludes à l'accéléré coké en passant par ces séquences d'infomercial insérées ça et là et la typique voix off du protagoniste qui vient même parfois s'adresser directement à la caméra. Autant de variations d'une imagerie publicitaire qui n'hésite pas à nous vendre, comme une comédie qui plus est, l'horrible décadence du monde de la bourse, lui-même caractérisé par ses vendeurs sans scrupules, ses vendeurs de vent. Malgré la légèreté de l'ensemble, Le Loup de Wall Street ne vend pas du vent.

De par sa parenté avec Les Affranchis dont il reprend la grammaire, l'approche du metteur en scène est déjà une condamnation des dérives - toutes aussi criminelles - des courtiers, qui ont donc remplacé les gangsters de jadis. Son point de vue semble toutefois un peu moralisateur qu'à l'accoutumée. Il suffit de voir le tout premier long métrage de Scorsese, Who's That Knocking At My Door, pour cerner le bonhomme, partagé entre sa bonne conscience catholique et le péché, qu'il prenne la forme d'une femme, d'une substance ou de la violence, cette fascination pour les gangsters qu'il ne peut s'empêcher de punir. Ici, il en viendrait presque à les dédouaner, le temps d'un regard dans le métro ou d'un plan sur une assistance crédule. Le ver restera à jamais dans le fruit, tout comme le rat survivait à la fin de Les Infiltrés.

Comme Steven Spielberg, Martin Scorsese est de ces réalisateurs qui, alors qu'ils ont passé la soixantaine, témoignent de la même énergie, et si le bonhomme (et sa fidèle monteuse Thelma Schoonmaker) n'a rien perdu de son talent, Le Loup de Wall Street sent un peu la redite. On revisite fréquemment les mêmes étapes vues dans les précédents chefs-d’œuvre de l'auteur - la femme, les femmes, le pote dangereux, le deal foireux, etc. - et la surprise n'est plus vraiment au rendez-vous.
Aussi imparfaits Shutter Island et Hugo Cabret fussent-ils, ils avaient le mérite d'être des genres que le cinéaste n'avait pas abordé dans sa carrière. Le Loup de Wall Street est plus réussi, plus abouti, mais c'est le genre de film que Scorsese peut tourner les yeux fermés.


4.5-5/6

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MessagePosté: 18 Déc 2013, 00:59 
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Ok, ça va jeter du bousin !!!


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MessagePosté: 18 Déc 2013, 01:10 
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Critique qui confirme un peu tout ce qui était peu attirant dans ce projet...


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MessagePosté: 18 Déc 2013, 01:19 
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Je suis très curieux de son Silence.

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MessagePosté: 18 Déc 2013, 07:13 
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Quelqu'un ici sait ce que vaut le livre ?

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 18 Déc 2013, 08:46 
Cosmo a écrit:
Quelqu'un ici sait ce que vaut le livre ?


Pas encore vu le film mais j'ai trouvé le livre super pour ma part. Il paraît que Scorsese n'a pas choisi les épisodes les plus "choc" ou "hard" mais que son film respecte globalement l'esprit du bouquin.


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MessagePosté: 18 Déc 2013, 10:14 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Elle n'est pas décédée, Thelma...?

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 18 Déc 2013, 10:15 
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Tu confonds avec Sally Menke, je pense.


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MessagePosté: 18 Déc 2013, 10:57 
Arnotte a écrit:
Elle n'est pas décédée, Thelma...?

Putain, j'en étais persuadé et apparemment non :shock:


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MessagePosté: 18 Déc 2013, 12:43 
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Papadoc a écrit:
Tu confonds avec Sally Menke, je pense.

Oui, ça li manquerait à Martin, s'il était morte.

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MessagePosté: 18 Déc 2013, 12:45 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Oui j'ai confondu..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 18 Déc 2013, 13:36 
Je pensais que Thelma Schoonmaker était morte, mais non ; quel con, je confonds avec Debra Winger, la productrice de Carpenter, qui elle est bien morte. Et ben non plus. Mais qui est mort bordel !


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MessagePosté: 18 Déc 2013, 13:54 
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snaky a écrit:
Je pensais que Thelma Schoonmaker était morte, mais non ; quel con, je confonds avec Debra Winger, la productrice de Carpenter, qui elle est bien morte. Et ben non plus. Mais qui est mort bordel !

Sauf que c'est Debra Hill. Debra Winger, c'est une actrice.

T'as vraiment du mal.

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MessagePosté: 18 Déc 2013, 14:01 
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MessagePosté: 18 Déc 2013, 14:23 
Film Freak a écrit:
snaky a écrit:
Je pensais que Thelma Schoonmaker était morte, mais non ; quel con, je confonds avec Debra Winger, la productrice de Carpenter, qui elle est bien morte. Et ben non plus. Mais qui est mort bordel !

Sauf que c'est Debra Hill. Debra Winger, c'est une actrice.

T'as vraiment du mal.

Ouf, je préfère ça, y'en a vraiment une qui est morte, je me voyais déjà en maison de repos.

Mais c'est peut être qu'une question de temps. J'ai réalisé en lisant le topic sur Passion que je n'ai aucun souvenir d'une scène avec un orteil :(


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