Forum de FilmDeCulte

Son personnage ne nécessite pas plus que ce qui lui est donné de jouer, toute sa substantifique moëlle est dans ces moments.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Je pensais plis formellement.

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Tu as plutôt tiqué petit coquinou!

J'admets je me suis pas mal fait chier, c'est pas tant le problème de l'inscription du film dans un genre codifié ou le fait qu'il revisite un grand mythe, que le côté trop léché de l'imagerie, artificiel et un peu pompeux des plans mystiques, et la mise en scène qui reste trop démonstrative, esthétique pour esthétique, les mouvements de caméra sont parfois inventifs et adaptés à la scène hein, mais je trouve tout ça trop insistant à force.

On me dira il y a quelque chose des grands réalisateurs russes, Eisenstein notamment, mais son Ivan le terrible me revient en tête et c'est une telle fresque...

On souligne le côté réaliste craspec, c'est quand même une toute petite minorité des scènes (l'attaque du village et la préparation des guerriers celles que j'ai préféré), le reste baigne le plus souvent dans des lumières très artificielles et trop conscientes d'elles-mêmes.

J'admets de belles scènes et un grand soin apporté à l'ensemble, je trouve que ce film manque d'un souffle épique qui le tiendrait de bout en bout. C'est quand même de loin le meilleur Eggers à ce jour.

J'avais trouvé The Witch intéressant mais inabouti, tandis que The Lighthouse m'a vraiment bluffé et a révélé un metteur en scène de grand talent et avec de la profondeur.

The Northman m'a aussi convaincu. Le film construit son récit épuré au gré de séquences impressionnantes (malgré certains moments un peu forcés) et toute la fin est très belle, ce combat au sein du volcan qui dessine à demi des ombres chinoises, et puis ce plan final fantasmagorique d'une beauté éclatante.

Et c'est ce "fantasme" qui est au coeur du film. Eggers accomplit le tour de force de créer des images iconiques au pouvoir de fascination énorme (et on le sent lui-même happé), tout en les faisant voir constamment pour ce qu'elles sont, des fantasmes destructeurs, vains et parfois mêmes ridicules. Ses personnages sont possédés par des valeurs brutes et primitives et se réveillent régulièrement comme stupéfaits, conscients que leur soif d'"image" les mène à leur perte. Et ils se convainquent que cette perte même est le destin de tout homme d'honneur.

C'est ce qui sépare ce film d'un "300", dont le côté premier degré ne recelait aucun double fond. The Northman est bien premier degré, mais son auteur a la lucidité et la générosité de nous en livrer les mécaniques et les séductions trompeuses.

En accord total avec Baptiste!

I mean, seriously:

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

I mean, seriously, it tastes more like pudding than caviar.

Quatre 0 sur le tableau des Cahiers.

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CroqAnimement votre

Cela me rappelle les critiques assassines contre Conan à l'époque d'une certaine presse.

Bah ils avaient peut-être pas tort !

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Netflix les gars, Netflix.

Légère déception en ce qui me concerne. On a quand même un peu perdu en route de la personnalité si marquée de Eggers sur ses deux premiers films. Ca ne veut pas dire que ce n'est pas bien mais que forcément le film est un peu plus directement banal et quand on sent que Eggers veut replonger dans quelque chsoe de plus trouble, notamment dans son imagerie chamane et ses scènes d'oracles que l'on sent pour le coup plutôt documentées et qui offrent une imagerie mystique assez fabuleuse où l'on sent qu'il a vraiment cherché à reproduire des images mentales que pouvaient se faire les personnages de l'époque, sans CGI abusés.

Après je trouve le film un peu mal rythmé, tout coule très bien et se prend un gros stop dans la seconde partie en Islande. Déjà jusqu'à cette arrivé en Islande, le film est vraiment épique et soudain tout se concentre sur ce décor hyper minimaliste avec trois cahutes. Je trouve un peu raté la vision de Fjolnir comme roi déchu, qui se retrouve dans le trou du cul du monde entouré de dix péquins. Il y a un truc qui prend pas totalement, et la vengeance se dilue trop, prend trop son temps pour ne pas vraiment exploser. Jusqu'à un dernier acte où enfin on retrouve un peu la grosse brutalité du début. Et la fin bien que très prévisible est réussie.

Visuellement c'est classe, les plans séquences notamment rien à dire. Par contre ça faisait longtemps que j'avais pas vu des nuits américaines aussi dégueulasses. Ca m'a un peu gâché les scènes nocturnes. Scénaristiquement c'est très classique, ça m'a étonné. C'est vraiment une histoire de vengeance assez basique même si efficace. J'ai eu du mal avec le perso un peu trop théorique de Anna-Taylor Joy, elle m'a pas ému. Le ton est intéressant, ça se prend très au sérieux mais on sent aussi une forme d'ironie un peu constante qui évite au film le côté masculiniste de l'univers Viking. Un bon dyptique avec l'halluciné Valhalla Rising de Refn. D'ailleurs Eggers est un peu dans ses pas.

Un bon film donc même si je crois que je préfère ses précédents films, plus évidemment singuliers. Très curieux de voir vers quoi va aller Eggers, il peut basculer du côté du blockbuster plus basique ou revenir vers un cinéma plus auteur.

4/6

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CroqAnimement votre

Plus je pense au film, plus je le trouve intéressant parce qu'au fond assez filou.

Cette incantation au début fait presque figure de programme: "Odin, hear me (me: Robert Eggers), summon the shadows of the past when the thread spinning norns (les scénarios de vengeance premier degré) ruled the fates of men (les personnages)".
Comme si Eggers invoquait un retour à un cinéma rétro et primal, avec un code d'honneur old school et douteux, où les personnages féminins de love interest ne venaient pas faire dévier les héros de leur but. Tout ça pour culminer dans ce dernier plan génialement premier degré de
Eggers a ainsi le beurre et l'argent du beurre: la caution artistique de questionner ces récits martiaux, et en même temps son kif de faire son film de viking selon les codes d'antan, sans concession au character development ou à l'adoucissement inhérent à la plupart des films de vengeance.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est quoi les codes d'antan du film de viking?

Pas étonnant que les cahiers aient détesté, leur critique sur le "cinéma d'expérience" c'est de la bonne branlette. Après je trouve aussi exagéré les 0 que les notes extatiques sur ce film.

Codes d'un certain cinéma de genre "d'avant", avec un héros parfois monolithique, qu'on accepte comme tel, etc... Loin des codes de remise en question/recontextualisation qui est plus la mode aujourd'hui.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Oui on sent un peu toujours un petit recul, une petite ironie de la part de Eggers mais du coup pour moi il finit par se prendre un peu les pieds dans le tapie quand il tente d'aller vers l'émotion (les larmes de Taylor Joy à la fin ça m'a fait zéro effet).

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CroqAnimement votre