Forum de FilmDeCulte

Pas un seul message en deux ans !? Étrange pour un film qui fait déjà figure de classique américain culte des années 2000 ...

Je ne l'avais pas revu depuis sa sortie en 2008. J'avais pris mon pied devant la première moitié du film, avant de lâcher peu et à peu et de trouver la dernière demi-heure ratée, puis de l'oublier totalement quelques jours plus tard. J'avais eu le sentiment d'un film rouleau-compresseur, qui impressionne, qui remue, qui marque, mais dénué de corps et de substance pour peu qu'on creuse un peu. Sentiment renforcé avec "Inception" qui se regarde sans le moindre ennui et même avec un certain plaisir mais qui n'imprime rien et qui reste superficiel, la faute à une approche bien trop cérébrale qui demande au spectateur de comprendre les rouages du film, et même de les admirer. C'est la différence selon moi avec d'autres grands films cérébraux, comme ceux de Kubrick par exemple, qui bouleversent en raison d'une mise en scène certes froide mais toujours au service du scénario et des personnages. Chez Nolan, il y a d'abord et avant tout un vrai plaisir de la construction et de la narration tordue, qui me dépasse un peu et qui ne me touche pas.
Je ne suis donc pas étonné, presque trois ans plus tard, d'en penser à peu près la même chose. "The Dark Knight" est extrêmement plaisant, et même parfois franchement jouissif, mais j'en reste finalement assez extérieur. Quand à la dernière demi-heure, n'en parlons pas, je la trouve toujours aussi ratée, les cinq dernières minutes où Batman récite le même discours final que celui d'Henry Fonda dans "Les raisins de la colère" mises à part.

Cependant, j'ai beau me creuser la tête, je ne vois aucun film sorti ces trois dernières années arrivant à la cheville de celui-ci dans la représentation d'un univers urbain total. Il n'y en a même aucun qui a eu l'audace de tenter la même chose. Il y a la pègre, il y a la justice, il y a les flics. Il y a toute la ville. "The Dark Knight" est un film vertigineux et impressionnant sur cet aspect-là, il fait presque figure de documentaire sur une ville nommée Gotham City. J'ai eu envie de plonger dans le film, d'aller me balader dans telle ruelle mal famée, dans telle salle de tribunal, dans telle cellule de prison. J'ai eu envie d'en savoir plus sur le greffier du tribunal (où vit-il ? est-il marié ? a-t'il des enfants ?), sur ce voyou (comment est-il tombé dans le crime ? sa mère était-elle une pute frappée par son mac ?), sur cet employé de banque. Il y a un tel plaisir du détail !
Le Joker fait figure de guide idéal pour nous autres visiteurs de Gotham City : il nous montre ce qui n'apparait pas sur les dépliants touristiques, balance quelques blagues de très bons goûts dans les moments ennuyeux et sait relancer l’intérêt de la visite quand les deux-trois visiteurs en fin de groupe lâchent l'affaire. Il est le moteur du film, il est le personnage qui parle au spectateur et qui atténue la froideur générale. Il est celui qu'il manque à "Inception", le grain de sel qui aurait pu mettre en péril les rouages de la machine et insérer un peu d'humanité.

Avec un tel tableau, d'une richesse inouïe pour un blockbuster, il est finalement facile d'accepter une mise en scène sans éclat, quelques mauvaises idées, une dernière demi-heure sur-signifiante et ratée, et d'autres imperfections, qui pèsent à l'arrivée bien peu dans un film aussi généreux, ambitieux et audacieux, donnant durant 2h30 l'impression de contempler de très haut toute la concurrence. C'est unique et sans équivalent.

6/6 (parce que je ne me vois absolument pas mettre moins)

Ah si, pour tous les défauts que tu cites, je me vois tout à fait mettre moins. D'ailleurs c'est ce que j'ai fait.

Ah mais je comprends. J'ai bien conscience de surnoter le film, mais il y a tellement à boire et à manger, la première heure est tellement extraordinaire, et le film dans son ensemble tellement riche et unique que je me vois mal mettre un 5/6 par exemple (qui est la note que je mets à "Thor"). Je ferme les yeux sur les défauts sans aucun problème !

Je comprends, et en même temps je peux pas ferme les yeux sur des défauts qui m'agacent comme ça. Justement parce que j'aime beaucoup le reste.

Je l'ai revu ya pas longtemps, et c'est clairement le meilleur blockbuster de ces dernières années pour moi.
Bizarrement, je sens pas cette espèce de lassitude de la dernière demi heure (même si clairement je trouve la scène du bateau un peu ratée et l'intervention de Batman dans l'immeuble vraiment pas ouf, sans parler de l'arc de Double-Face mené beaucoup trop vite puis qui s'étale trop sur Gordon).

Il garde sans problème (et sans réelle concurrence) son 5.5/6, malgré ses défauts.

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I am the constant. You were always a variable.

Bon, je l'ai revu l'autre jour pour me préparer, et j'avoue que je continue à respecter infiniment le film, à adhérer à plein de choix, mais qu'au final je préfère largement BEGINS.

En fait ce qui m'a le plus gêné cette fois-ci c'est le rythme effréné de l'ensemble, surtout pendant une grosse 1ere moitié du film. Ca va à 100 à l'heure, ça donne une certaine énergie au récit, mais malheureusement y a pas de variations, de montées et de descente ; tout est toujours pareil, chaque scène semble avoir la même longueur, tout est constamment en montage alterné... et surtout ça ne se pose jamais assez longtemps pour vraiment respirer et créer une vraie émotion, une vraie attente.

Pour le reste j'ai pensé pareil: Ledger génial, Eckhart vachement bien, Gotham City trop différente de celle du 1, fin trop bonne, surcharge narrative et imbroglios inutilement compliqués, bonne volonté de donner un souffle politico-judiciaro-réaliste à l'univers... Bref, c'est du positif contrasté.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

2ème partie de la préparation pour la séance IMAX VO de jeudi soir.

J'aime énormément jusqu'à l'arrestation du Joker. Je ne suis pas aussi passionné par la suite. Je trouve que le rythme parfait de cette première moitié est cassé, pas aussi fort que ce début absolument fascinant. J'ai revu le film plusieurs fois depuis 2008 et c'est toujours la même impression. Je suis plus indulgent, la deuxième moitié est tout de même forte, mais pas aussi virtuose, pas aussi captivante. Le film n'a plus la perfection rythmique du 1er épisode, et c'est vraiment dommage. Ça reste quand même de la haute voltige, avec un scénario génial. Mais je décroche toujours.

Marrant, moi c'est plutôt la partie à Hong Kong ; je la trouve très réussie mais plutôt inutile au bout du compte.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

J'ai revu Begins hier pour me refaire un avis. Elle est ou la perfection rythmique? Le personnage de l'épouvantail est totalement sacrifié. Cela se traîne beaucoup.

Dans les faits après revoyure des 3, aucun n'a un rythme parfait. Même le 2 que j'adore a effectivement une rupture de rythme et qualitatif dans le dernier tiers. Cependant l'ensemble reste beaucoup plus cohérent, les ellipses moins nombreuses et les invraisemblances itou.

Elle est totalement nécessaire cette séquence vu qu'elle montre que Batman est prêt à aller jusqu'à l'extradition forcée. Ca entre dans les questionnements du film sur les limites éthiques de la justice.

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Mouais je comprends ton argument mais on parle quand même d'un gars qui s'habille en chauve-souris pour faire le justicier nocturne ; on se doute bien qu'il flirte avec les limites. Après, dans l'absolu, je l'aime bien cette séquence.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

Oui enfin si on se limite à "on se doute bien nia nia nia", on enlève tout le propos de TDK alors et on fait Batman Forever.

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Tout ce que je dis c'est que tu retires cette scène, le film ne perd en rien dans la force de son propos.

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FEAR NOTHING

Il perd en exhaustivité, en richesse.

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C'est surtout aussi pour montrer que les prévisions du Joker étaient exactes et qu'il a parfaitement cerné Batman.

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N'écoutez pas Film Freak