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MessagePosté: 20 Jan 2014, 14:44 
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Tom a écrit:
Rien de cela ici, on un réal droit dans ses certitudes (que je partage, pourtant) et droit dans ses bottes, qui nous met en scène un personnage qui dès le début "a tort", sans interroger ses raisons ou essayer de les comprendre.


Ses raisons, elles sont expliquées dans la description du milieu d'où il vient, les rapports avec sa propre famille.


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MessagePosté: 20 Jan 2014, 14:47 
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On est d'accord dans ce cas : ça vire au cinéma sociologique.


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MessagePosté: 20 Jan 2014, 14:51 
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Tom a écrit:
On est d'accord dans ce cas : ça vire au cinéma sociologique.


c'est un défaut?


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MessagePosté: 20 Jan 2014, 14:57 
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Castorp a écrit:
Tetsuo a écrit:
Et c'est d'ailleurs tout aussi con.


Tout à fait.
Mais ça n'empêche pas de faire un grand film dessus, même si le postulat te gène.


A quel moment ai-je dit que le Kore-Eda n'était pas ou ne pouvait pas être un grand film ?

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MessagePosté: 20 Jan 2014, 14:59 
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Baptiste a écrit:
Tom a écrit:
On est d'accord dans ce cas : ça vire au cinéma sociologique.

c'est un défaut?

Si on essaie d'en passer par l'identification aux personnages et mon implication émotionnelle, ça me fait un peu chier, oui. Un film occuper à démontrer sa thèse, dont les personnages deviennent soudain des exemples ou des prototypes représentatifs, ce n'est jamais très engageant. Le film de Kore-Eda n'est pas que ça, mais ça menace de parasiter par moments.


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MessagePosté: 20 Jan 2014, 15:06 
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Castorp a écrit:
Ben un parent qui rejette son enfant gay, il en fait quelque chose d'abstrait aussi (ce n'est plus son gamin, ce n'est plus qu'une sexualité), puisqu'il le rejette uniquement parce qu'il est gay...


Oui mais il le rejette par rapport à quelque chose qui est spécifique à lui (il est homosexuel), le rejet il est entre lui et l'enfant. Là c'est purement et simplement un échange standard suite à une erreur de commande.

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MessagePosté: 20 Jan 2014, 15:07 
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Inscription: 20 Fév 2008, 19:19
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Tom a écrit:
Baptiste a écrit:
Tom a écrit:
On est d'accord dans ce cas : ça vire au cinéma sociologique.

c'est un défaut?

Si on essaie d'en passer par l'identification aux personnages et mon implication émotionnelle, ça me fait un peu chier, oui. Un film occuper à démontrer sa thèse, dont les personnages deviennent soudain des exemples ou des prototypes représentatifs, ce n'est jamais très engageant. Le film de Kore-Eda n'est pas que ça, mais ça menace de parasiter par moments.


Bof, pour moi le cinéma tire sa valeur notamment par l'exploration sociologique, ça ne m'a jamais gêné, et tout film fonctionne comme ça au fond. Après oui, l'identification est plus ou moins possible, mais elle n'est pas toujours désirable, je peux comprendre un personnage sans pour autant me sentir proche de lui ou être lui. John Wayne dans La Prisonnière du désert, c'est le personnage auquel je m'identifie le moins au monde, et pourtant, c'est un de mes films préférés.


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MessagePosté: 20 Jan 2014, 15:11 
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Sir Flashball
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Tetsuo a écrit:
A quel moment ai-je dit que le Kore-Eda n'était pas ou ne pouvait pas être un grand film ?


Il me semble qu'à partir du moment où tu estimes que le sujet du film est un faux problème, c'est même pas la peine de tenter le coup, tu ne pourras jamais comprendre (pas accepter, comprendre) le choix des personnages.

Citation:
Oui mais il le rejette par rapport à quelque chose qui est spécifique à lui (il est homosexuel),


Mouais.
Moi je trouve pas que ma sexualité me définisse du tout, mais bon...

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MessagePosté: 20 Jan 2014, 15:14 
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Baptiste a écrit:
John Wayne dans La Prisonnière du désert, c'est le personnage auquel je m'identifie le moins au monde, et pourtant, c'est un de mes films préférés.

Tiens, bah justement c'est un excellent contre-exemple, le personnage de Wayne je le reçois mieux. Parce malgré son racisme, qui est aussi clairement le personnage d'une époque qui est entrain de se fermer (ce qui en fait une figure tragique : ce monde va l'expulser du décor), il gère la situation avec bien plus de maturité et responsabilité que le jeune qui l'accompagne (aux idées pourtant plus ouvertes et proches des miennes). Il y a matière à l'admirer, il provoque une certaine fascination. Ce n'est pas juste un type médiocre progressivement ratatiné par la situation.


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MessagePosté: 20 Jan 2014, 15:16 
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Tom a écrit:
Baptiste a écrit:
John Wayne dans La Prisonnière du désert, c'est le personnage auquel je m'identifie le moins au monde, et pourtant, c'est un de mes films préférés.

Tiens, bah justement c'est un excellent contre-exemple, le personnage de Wayne je le reçois mieux. Parce malgré son racisme, qui est aussi clairement le personnage d'une époque qui est entrain de se fermer (ce qui en fait une figure tragique : ce monde va l'expulser du décor), il gère la situation avec bien plus de maturité et responsabilité que le jeune qui l'accompagne (aux idées pourtant plus ouvertes et proches des miennes). Il y a matière à l'admirer, il provoque une certaine fascination.


On peut aussi considérer que vu le père que le personnage du Kore-Eda doit se coltiner, son évolution est plutôt admirable, aussi.


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MessagePosté: 20 Jan 2014, 15:23 
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Antichrist
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Mon amour profond pour le film vient peut-être du fait que je n'ai pas du tout ressenti la même chose pour le père. D'emblée, je suis en empathie avec lui, je le trouve juste, je trouve ses réactions justes. Des pères comme ça avec leur enfant, il y en a partout - un tour à la crèche suffit. Soucieux que leur enfant les représente, soit le reflet de leur réussite sociale/financière. Et pourtant dans les regards, on sent bien une gêne, un amour si grand porté à l'enfant qu'il est extrêmement maladroit et ne parvient pas à l'exprimer. Et quand le coeur s'ouvre enfin...
6/6


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MessagePosté: 20 Jan 2014, 15:28 
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Tiens d'ailleurs j'ai vu Paris, Texas hier (un peu déçu) et il y aurait beaucoup à dire de la différence avec ce film-ci. Il y a aussi une scène où l'enfant et le père marchent des deux côtés d'une séparation (une route/des buissons) pour ensuite se rejoindre sur le même côté. Mais dans Paris, Texas, il s'agit du père biologique, qui vient chercher l'amour de son enfant, et
finit quand même par le soutirer à ses parents adoptifs, dont la peine est prise en compte dans une seule scène, avant d'être balayée par la narration et un coup de téléphone violent, sans ménagement, de la part du petit garçon.

Bizarrement, le consensus retient du Wenders un humanisme à fleur de peau, l'histoire d'une rédemption qui finit bien, et pourtant ce même film laisse sur le bord de la route deux personnages essentiels, consciemment ou pas.


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MessagePosté: 20 Jan 2014, 15:47 
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Schtroumpf sodomite
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Castorp a écrit:
Il me semble qu'à partir du moment où tu estimes que le sujet du film est un faux problème, c'est même pas la peine de tenter le coup, tu ne pourras jamais comprendre (pas accepter, comprendre) le choix des personnages.


Peut-être, mais je n'ai pas vu le film et je me garderai bien de me prononcer dessus. Je n'exclus pas qu'à l'arrivé il soit comme Karloff le décrit.

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MessagePosté: 20 Jan 2014, 18:23 
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Tetsuo a écrit:
Karloff a écrit:
Le faux débat c'est toi qui le met en avant là. Au Japon, personne n'a trouvé incongru le pitch du film, enfin il me semble.


Oui, enfin, en France je suis tout seul aussi. Ca change rien.


T'es pas tout seul.
Mais avec moi on peut dire que tu es mal accompagné :)

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MessagePosté: 20 Jan 2014, 18:25 
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Serial Modo
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Tom a écrit:
Que ce trait culturel soit réel ou pas, le souci est ailleurs : il est dans le regard que le réalisateur porte sur ce personnage (ne serait-ce qu'en en passant par celui que son épouse pose sur lui). Si Kore-Eda me faisait clairement ressentir l'importance qu'a pour sa culture le lien du sang, qu'il me la faisait partager pour finalement se résoudre au divorce avec les traditions mais la mort dans l'âme, en me faisant épouser cette mue, je trouverais ça paradoxalement plus aimable. Rien de cela ici, on un réal droit dans ses certitudes (que je partage, pourtant) et droit dans ses bottes, qui nous met en scène un personnage qui dès le début "a tort", sans interroger ses raisons ou essayer de les comprendre. C'est là où pour moi le film est complètement bloqué.

A la limite, sans remettre en cause l'argument du film, je trouve le trouble des épouses beaucoup plus riche (moins désireuses d'échanger les gamins qu'attirées par cet enfant biologique qui est le leur, en ayant par ailleurs l'impression de trahir, par cet amour naissant, l'enfant qu'elles ont élevé). Ou le fait de s'échanger des informations précieuses et intimes sur leur enfant respectifs... Bref, sans renier la possibilité d'un échange, il y a d'autre façon d'aborder un tel pitch.


Pour aller dans ton sens, une fois n'est pas coutume j'aime bien ce qui s'écrit sur les Spectres :

Borges a écrit:
selon ma bonne vieille règle, un film parle toujours de lui-même, énonce toujours sa rhétorique, ses principes de mise en scène, et fait sa critique; ici, c'est keita, l'enfant sage qui détermine la mise en scène de kore eda, le film est on ne peut plus sage, on ne peut plus platement "architecturé", dans la construction de ses espaces, de ses durées; si le film oppose à la famille trop bien rangée (sans vie, sans audace, sans aventure) la famille populaire bordélique, famille très comédie américaine classique, Kore eda, lui, dans sa mise en scène ne se pose aucune question, ne se permet aucun jeu, aucune joie, ne se donne le temps d'aucune liberté; c'est aussi sage, et convenu que l'utilisation des variations jouée par Gould...y a quelques bons moments, certains intenses même, comme la scène de la confrontation entre le père et le fils "naturel" : à chaque affirmation du père, chaque ordre, le fils demande "pourquoi?"...et le père est alors rendu visible comme un type qui ne s'est jamais posé la moindre question; son monde devrait vaciller, mais Kore eda ne fait rien de cette puissance de la question... le film aurait du devenir chestovien (deleuze); l’"idiotie" aurait du s'emparer de ce mec si fondé, si assuré, de son existence... la typologie sociale est très clichée...et la question de la "nature" et de la "culture" n'est même pas "problématisée"...

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