Forum de FilmDeCulte

Malgré un début de carrière d’écrivain prometteur, Ryota accumule les désillusions. Divorcé de Kyoko, il gaspille le peu d’argent que lui rapporte son travail de détective privé en jouant aux courses, jusqu’à ne plus pouvoir payer la pension alimentaire de son fils de 11 ans, Shingo. A présent, Ryota tente de regagner la confiance des siens et de se faire une place dans la vie de son fils. Cela semble bien mal parti jusqu’au jour où un typhon contraint toute la famille à passer une nuit ensemble…

Clairement pas à son meilleur mais tout aussi loin du ratage annoncé partout, le nouveau Kore-Eda est pourtant une alternative à la dislocation plan-plan des couples façon Joachim Lafosse. Cinéaste des fêlures familiales choisissant cette fois de s'arrêter sur un père immature, joueur et ne subvenant pas aux besoins d'un jeune fils se montrant de plus en plus distant à l'heure où sa mère est en passe de se remarier, Kore-Eda présente un personnage déchu, écrivain raté et orgueilleux dont les magouilles et les mensonges ne trompent plus ni sa mère ni son fils. Moins sous influence Ozu (pour ma part tant mieux), son cinéma prend une inflexion moins discrète, mais avec des moments poignants dans l'acceptation de l'érosion d'un couple dans sa dernière partie.
4/6

peux-tu mettre des photos moins grandes ?

Dédé pourrait aussi réduire automatiquement les images dépassant un certain nombre de pixels.

Ce sont des images d'allociné, étrange qu'elles arrivent énormes comme ça.

Trouvé le film faible pour ma part. On sent que Kore-Eda veut tenter un truc un peu plus léger avec son archétype de l'écrivain raté loser/sympa qui bosse comme détective privé et la grand-mère comique (géniale Kirin Kiki). Le problème c'est qu'à côté de ça le film ne fait que développer une intrigue vraiment "gentillette" sur le couple et la famille qui m'a jamais touché ou même intéressé en fait. La denrière partie en huis-clos est un peu meilleure parce que les personnages se parlent enfin mais c'est vraiment pas grand-chose. Je retrouve pas du tout la sensibilité folle de Kore-Eda, cette manière de m'émouvoir avec rien, de célébrer la vie avec trois fois rien (même dans son précédent que j'avais beaucoup aimé). Sa mise en scène m'a semblé totalament banal et anonyme, presque téléfilmesque.
Là j'ai un peu l'impression que le film tombe dans quelque chose que pourtant il avait toujours su éviter, la mièvrerie (pas aidé il faut le dire par une musique assez horrible).

2/6

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CroqAnimement votre

film modeste, c'est sûr, surtout sur le plan visuel. après c'est de l'orfèvrerie d'écriture, avec de beaux persos - un prolongement évident de Tel père, tel fils. Cela prend juste un peu trop son temps, quand tout le monde se retrouve dans l'appartement.
4/6

Je te trouve dur, je me demande jusqu'à quel point ta déception n'est pas due à la comparaison que tu fais de ce film avec les précédents de Kore-Eda. Parce que pour quelqu'un comme moi qui découvre ce réalisateur au travers de celui-ci, je n'ai pas du tout trouvé l'intrigue gentillette mais au contraire j'ai vu un traitement en profondeur de thématiques qui font inévitablement penser à Ozu (Le Fils unique est une référence évidente), qui décrit en tout cas avec une grande justesse le Japon (d'hier et) d'aujourd'hui. Kirin Kiki confirme après Les Délices de Tokyo (où je l'avais découverte) qu'elle est une immense actrice, Hiroshi Abe que je ne connaissais pas est tout aussi bon.

Questionnant la place de l'homme dans la société japonaise et au sein de la cellule familiale, le bilan que semble dresser Kore-Eda est assez sombre. Incapables d'assurer leur rôle de chef de famille, les femmes ont dû s'émanciper et chercher un travail (les petites vieilles s'en plaignent explicitement). Joueurs ataviquement addictifs, ils ont dilapidé le pécule familiale (les remarques sempiternelles de la grand-mère à son fils sur l'appartement de ses rêves dans lequel elle ne vivra jamais) et ruiné leur carrière (Kore-Eda s'amuse de la grande taille de Abe en le filmant dans des univers étroits où il se meut difficilement pour mieux signifier son échec). Introvertis enfin ils sont passés (ou risque de passer) à côté de l'amour paternel/filial (le grand père et son fils qui pensait réciproquement que l'autre ne l'aimait pas). A l'inverse les femmes semblent s'être accommodées de ses évolutions/désillusions (à l'image des clientes de Shinoda qui le paient pour inverser les accusations d'infidélité) et vont contribuer à ce que le père puisse reconnecter avec son fils: ça n'est pas en achetant un gant ou des chaussures de base-ball de la marque la plus chère que cela peut se faire, mais bien en essayant de vivre des instants réels qui resteront gravés dans le souvenir.

Définit assez largement comme une œuvre mineur de Kore-Eda, si un film mineur c'est cela j'en suis ravi, c'est l'assurance d'une filmographie très riche qu'il me reste à découvrir.

4.5/6

c'est un peu idiot ce diminutif de mineur... Le film a bien vieilli, mais ce n'est pas mon préféré ; je te conseillerai presque tous les autres, en fait.

Je vais pas me priver

Kore-Eda a probablement fait mieux, mais celui-ci est tout à fait honorable

Encore une fois il me semble quand même qu'on constate un bien meilleur accueil presse à sa sortie quelques mois après qu'avec les envoyés spéciaux de Cannes
http://www.allocine.fr/film/fichefilm-2 ... es/presse/

Un peu déçu aussi. Sans connaître toute l’œuvre de Kore-eda ni avoir porté aux nues l'un de ses films, son talent pour filmer avec tendresse ses personnages, émouvoir avec des situations simples, évacuer le pathos qui pourrait plomber son point de vue, se fait ici moins présent, moins acéré. Je ne dispose pas des références citées par Lohmann, certains pourront voir dans ce film-ci une certaine épure qui leur parlera plus, pour ma part je suis resté un peu à distance tout le long, malgré un "courage" certain de montrer le héros dans toute sa faiblesse et ses doutes. La dernière partie décolle un peu plus, mais ca reste tout de même loin de ses précédents sur le plan de l'émotion et de la sensibilité.

3/6