Forum de FilmDeCulte

Parce qu'il faut un topic pour ce film.



Basé sur un fait divers authentique, Nobody Knows retrace la tranche de vie, dans un quartier populaire de Tokyo, de quatre jeunes enfants. Abandonnés par leur mère, ils vivent cachés. Le fils aîné, 12 ans, fera ce qu’il peut pour s’occuper de ses jeunes frères et sœurs. On ne les quittera pas pendant les 2h20 que dure le film (qui s’étend sur une période de six mois) pour assiter, petit à petit, à cette lente mais inéluctable dégradation de leur quotidien et de leurs conditions de vie.
La tentation du misérabilisme se fait grande, mais Hirokazu Kore-Eda refuse le pathos, tout autant qu’il refuse la dénonciation sociale. Relayé à l’arrière-fond, le drame restera en filigranes pour faire place à une proposition esthétique inattendue. Sa mise en scène, miraculeuse, est emplie de tendresse, de justesse et d’énorme pudeur. Un réalisme poétique d’où jaillit une force quasi documentaire qui ne peut que bouleverser. A noter, l’interprétation subjuguante des jeunes enfants… (le jury cannois de l’époque ne s’était d’ailleurs pas privé en attribuant le prix d’interprétation au jeune Yuya Yagira, 14 ans). La force de ce film est donc dans le contraste qu’il y a entre la noirceur du drame (des enfants livrés à eux-mêmes) et la luminosité avec laquelle il est raconté (toujours à hauteur d’enfant). Si Nobody Knows (titre magnifique) évite les larmes, c’est aussi pour mieux nous hanter, après la vision, dans la partie la plus déprimante de notre inconscient : la perte de notre enfance.

6/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai le souvenir d'un beau film, et notamment d'un mélange saisissant qui lui donnait un caractère très particulier : le mariage d'une descente aux enfers (crasse et saleté, fatigue, de-socialisation progressive des gosses) avec la canicule montante et radieuse de l'été à son plein. Mais j'avais aussi été déçu par toute une dernière partie à la construction assez bizarre, et notamment par la fin qui me semblait foireuse...

J'adore ce film de bout en bout... Mais étonnamment, ne me rend pas "triste". C'est plus une libération pour la petite...