Forum de FilmDeCulte

Trois sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, vivent ensemble à Kamakura. Par devoir, elles se rendent à l’enterrement de leur père, qui les avait abandonnées une quinzaine d’années auparavant. Elles font alors la connaissance de leur demi-sœur, Suzu, âgée de 14 ans. D’un commun accord, les jeunes femmes décident d’accueillir l’orpheline dans la grande maison familiale…

Je crois que j’ai préféré ce film à Tel père, tel fils pourtant souvent considéré comme un sommet de la carrière de Kore-Eda. J’ai plus retrouvé ce côté chronique tranquille de la vie qui passe remplie de bonheurs simples et où l’on sent des personnages appartenir corps et âme à leur environnement. Kore-Eda a une manière de filmer la société japonaise (en tout cas celle qu’il dépeint dans ses films et celui-ci en particulier) rempli d’amour. C’est d’ailleurs très japonais ça (on le retrouve aussi bien chez Ozu que chez Ghibli), cette manière de décrire une société qui par brefs moments semble parfaite, disposant d’une harmonie soudainement totale.

Mais même au-delà de ça je trouve le film bouleversant dans cette "sororité" (quel mot horrible) recomposée où plane une merveilleuse bienveillance des unes envers les autres. Comme ce geste si simple et si beau quand la plus jeune est ivre, qu’on lui met un linge sur le front et que lorsqu’on le retire on replace sa frange. Kore-Eda a un talent fou pour composer des portraits au sens propre comme au figuré. Il y a des plans de visage merveilleux dans le film. Juste une jeune fille assise dans une salle de classe à côté de la fenêtre avec le vent qui fait trembler ses cheveux alors qu’elle regarde vers l’extérieur. Où cette même jeune fille sur un vélo qui regarde les cerisiers en fleur. Il faut dire qu’il a un sacré art du casting. Les 4 actrices sont parfaites.

Il y a bien un petit flottement au milieu du film, les histoires personnelles des sœurs étant finalement dispensables (leurs histoires de cœur, la grande qui reproduit le schéma de la famille…) mais c’est pas grand-chose, tant le cœur du film est grand.

C’est simple, c’est doux, c’est chaud, c’est d’une infinie délicatesse, j’ai eu les larmes aux yeux une bonne partie du film. J’ai envie de vivre dans un film de Kore-Eda tant le bonheur y paraît à portée de mains, comme une prune au bout d’une branche d’arbre.

5/6

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CroqAnimement votre

Ah moi je le vois comme un Kore-Eda "mineur", dans le sens où ça m'a moins marqué, moins ému... La petite musique du réalisateur est fort identifiable, voire un peu déjà-vue.. J'ai même frôlé (de peu) l'ennui, mais il y a aussi plusieurs moments sublimes, émouvants, lumineux... Et puis ça reste supérieurement filmé et joué donc le plaisir est là, mais ça ne m'a pas bouleversé comme l'avaient fait ceux que je considère comme ses plus grands films: Nobody Knows, I Wish, Still Walking, Like Father Like Son...

4/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Le plus marrant dans mon cas c'est que je suis presque allé voir le film à reculons (surtout à cause de sa réception assez tiède). Pour la petite anecdote, on devait y aller le samedi (aux Halles) on arrive hyper à la bourre on prend nos places et on court vers la salle. On rentre, le film venait de débuter et la salle est totalement blindée. Tellement blindée qu'il reste en fait que nos deux places, évidemment totalement séparées et il faut faire chier toute une rangée pour y accéder. On décide de se barrer (merci les cartes illimitées).
Du coup on y est retourné le dimanche mais avec le sentiment du film chiant qui nous a déjà fait sacrifier trop de temps et qui en plus est apparemment moyen. J'ai d'autant plus été cueilli du coup.

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CroqAnimement votre

Je te conseille du coup mon interview pour Paris Match

perso, il faudra que je le revoie, j'avais trouvé ça un peu long.

http://www.parismatch.com/Culture/Cinema/Notre-petite-soeur-Kore-Eda-La-vie-est-un-entre-deux-851911