Forum de FilmDeCulte

Abrams a pitché pour la première fois le IX à Bob Iger hier ce qui confirme que le script de Trevorrow est entièrement jeté à la poubelle (et, mais ça on pouvait s'en douter, que l'info de Karloff est très probablement bidon).

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C'est marrant parce que je me suis un peu dit ça de manière inconsciente, sans jamais me le formuler.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Et je suis pas le seul à le dire, y'a plein de gens que ça dérange pour les mêmes raisons. Et ça m'emmerde encore plus que l'idée derrière et le traitement sont bons, mais voilà, ça a tout pété ma suspension de l'incrédulité.

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Vous êtes vraiment des fans fragiles

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Attention, si vous n'avez encore pas vu le film, passez votre chemin parce qu'il y'aura des spoils.

J'ai vraiment beaucoup aimé cet opus, esthétiquement superbe, audacieux; il est ce qu'aurait dû être l'épisode 7 dans l'équilibre entre innovation et fan-service.
D'ailleurs, je trouve dommage qu'Abrams revienne aux commandes pour clôturer le tout, tant celui-ci surpasse le VII en terme de densité, d'enjeu, d'iconographie, de mise en scène...
On a clairement à faire à un film plus adulte (les pertes humaines, les remords, la remise en cause des notions d'héroïsme et de mythe), avec de jolis moments de cinéma (le sacrifice de la soeur de Rose, la confrontation entre Kylo Ren et Luke, le combat de Rey et Kylo contre les prétoriens).
Plus complexe aussi; le camp des rebelles est souvent divisé, le personnage de Del Toro tente d'inclure un peu de nuance dans la tradition manichéenne de la saga, Luke révèle une face plus sombre.
On est vraiment devant une oeuvre de cinéma, tragique, belle, picturale, très loin du style télévisuel d'Abrams, qui en déconcertera forcément certains. Mais force est de constater que la prise de risque est là.

Niveau rythme, il y'a effectivement quelques faiblesses; l'escapade de Rose et Finn à travers les casinos n'est pas très intéressante, même si très joliment filmée (mieux que Valérian, qu'elle rappelle souvent), et fait pâle figure face à l'arc de Rey/Kylo.
Niveau personnages, ils ne sont pas traités avec le même soin. Si tous les acteurs sont excellents, Kylo, Leia, Luke et surtout Rey sortent gagnants en terme d'écriture, là où Finn, Poe et Rose peinent à trouver leur place.

La (petite) faiblesse du métrage concerne selon moi l'écriture, ou du moins la cohérence de l'ensemble.
Si Kylo Ren est bien mieux traité que dans l'épisode précédent, on peine encore à voir dans cet adolescent impulsif et nerveux, un antagoniste sith de taille pour Rey. Et feu Snoke (Rian Johnson ?) de rappeler qu'il s'était fait salement corriger par une gamine n'ayant jamais tenu un sabre...
Fort de ce constat, Johnson redresse la barre et nous livre un Kylo plus crédible et maître de lui; mais alors pourquoi dans ce cas, réussit-il à pervertir le puissant Snoke, sans parvenir à gagner l'épreuve de force qui l'oppose ensuite à Rey ?
La logique voudrait qu'en étant au dessus de Snoke, il en soit de même pour Rey, or ils finissent le match à égalité.
Si elle est censée le vaincre dans l'épisode 9 et qu'il n'arrive pas à en imposer dans le 8, à quel moment aura-t-il été une menace ?
Rey (excellente Daisy Ridley), qui n'a suivi que que quelques leçons, me paraît beaucoup plus mâture, confirmée, maîtresse d'elle... N'était-ce pas censé être le contraire ?
Autre interrogation : Finn gère combien de meufs, au final ? Parce-que pourquoi nous vendre une potentielle relation avec Rey en fin de 1er opus, si c'est pour partir sur complètement autre chose ? Surtout qu'il la cherche pendant tout le film, et qu'à la fin du 8, leur relation n'a pas évolué... C'et un peu dommage.

Mais passés ces 2 bémols, c'est vraiment un bon film.

Je viens de voir malgré moi la proportion que ça prend chez les Youtubers. Genre pour certains c'est carrément LE plot-hole qui ruine même les épisodes précédents. Que ces gens là meurent, par pitié.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Dans d'atroces souffrances.

Mais ce qui ruine vraiment Star Wars, c'est l'anniversaire de Macron à Chambord.

L'épisode répond quand même à une question fondamentale pour moi : oui, je stan Rey.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

ah tiens j'étais pas sous le charme moi

Putain moi non plus. Puis je la trouve vraiment très limitée dans le jeu... Je pense pas qu'on la revoie beaucoup ailleurs après le 9.

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Netflix les gars, Netflix.

Pas faux. Carrie Fisher était également très limitée niveau jeu, et je crois qu'on ne la reverra pas beaucoup après ce film.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Sans spoilers, je peux dire que THE LAST JEDI est le plus satisfaisant des Star Wars depuis REVENGE OF THE SITH, c'est à dire il y a 12 ans. Ça commençait à faire longtemps, mais cette fois l'émotion est au rendez-vous malgré quelques bémols.

Il y avait de quoi avoir peur après l'épisode de J.J. Abrams. Mais ici Rian Johnson se débarasse des vilains tics qui handicapaient Épisode 7-The Force Awakens. Ce qui faisait la richesse des 6 films de George Lucas était la grande capacité de son auteur à maîtriser les différentes tonalités de son œuvre. Chaque scène était l'équivalent d'un poème symphonique. C'était un univers de contrastes où l'auteur osait faire coéxister dans un même mouvement la douce candeur et la violente tragédie. Beaucoup ont critiqué cette candeur, la qualifiant de niaise, alors que c'était un choix esthétique qui rendait la tragédie beaucoup plus impactante. C'est peut-être ainsi pour plaire au plus grand nombre au moment d'entamer la nouvelle trilogie que J.J. Abrams à limité la grande variété tonale de Lucas. En appliquant sur son œuvre un filtre tonal de base, sécuritaire, il était sûr de faire taire les cyniques qui avaient massacré les préquels. Ce filtre consistait à tartiner une tonalité lorgnant vers une neutralité de type télévisuel sur tout le film en maintenant l'électrocardiogramme à plat pour offrir au spectateur à intervalle régulier une bonne dose de drama et de rebondissements sans jamais l’embarrasser de fantaisies tonales peu rassembleuses. The Force Awakens se permettait de l'humour de sitcom par moment pour relancer l'intérêt, mais ça ne s'aventurait jamais bien loin des limites de ce qui est acceptable aujourd'hui, c'est à dire : surtout pas de lyrisme, ni de naïveté. Rogue One est peut-être le prototype ultime de cette austérité tonale tellement tout était joué au même niveau, la dramaturgie à plat.

Avec The Last Jedi, Rian Johnson retrouve un peu de la souplesse tonale de Lucas. C'est tout de suite plus vivant. Dans certaines scènes on rigole franchement, c'est parfois bon enfant et ça sautille de légèreté, à d'autres moments c'est quasi insoutenable dans la tragédie, parfois on retrouve le lyrisme des films de Lucas autant dans le ton que dans la picturalité. Une chose est sûre, il y a de l'émotion. Il s'agit peut-être du Star Wars le moins froid de toute la saga. La présence de Mark Hamill n'est pas étrangère au côté émotif de l'oeuvre, de par le bagage nostalgique que son mythique personnage traîne dans son sillon, mais aussi pour les surprises qu'il réserve. En plus, il assure au niveau de l'interprétation (il n'a jamais été aussi bon d'ailleurs).

Mon problème avec le film vient de la même eau que les problèmes de notre époque. C'est à dire qu'on ne peut plus se divertir franchement, sans complexes. La réflexion est le nouvel affect de notre société de divertissement. Il faut donner un hochet à notre cerveau, quitte à ce que ce soit en pré-mâché. N'importe quoi pour avoir l'impression de réfléchir. La variété tonale dont je parlais ne peut plus être simplement ressentie pour être comprise, elle se doit absolument d'être décortiquée dans un mouvement post-post moderniste. Ce qui nous vaut le Star Wars le plus long de la saga, soit 2h30. Rian Johnson avait des choses à dire et c'est bien, mais plutôt que d'articuler son propos au sein même de l'action, il arrête son film un peu trop souvent pour nous montrer où il s'en va. The Last Jedi est clairement un film qui requestionne le fanatisme nostalgique et les figures et symboles de Star Wars comme il a été dit plus tôt. Il y a des passages très intéressants, mais tout ça aurait pu être resserré pour en faire quelque chose de plus efficace. Chez Lucas, on utilisait les symboles pour exprimer certaines idées, et on en faisait un opéra. Ici, on utilise les symboles et on les détruit, on les ridiculise même par moment dans une sorte d'humour étrange. Ce qui met le film dans une drôle de position et le rend un peu timide à créer de nouvelles icônes (d'ailleurs, on essaiera dans quelques années de trouver un concept de scène d'action vraiment mémorable dans The Last Jedi et on aura de la difficulté à en trouver). Ce sont des images et des designs dont on se souviendra, et non des concepts scéniques et des set-piece d'action. Seul la scène chez Snoke à un certain impact. Ce jeu de couleur entre le rouge et le gris est absolument enthousiasmant. Cette salle aux murs vides et rouges semble tout droit sorti d'une scène minimaliste d'une série pour enfant des années 70. C'est du Star Wars à l'état pur ça, et cela porte une idée visuelle très forte.

Ceci étant dit, le film m'a profondément ému et s'avère très habile à jouer avec les symboles déjà connus. C'est déjà un exploit. C'est vraiment sur le plan de l'émotion et de l'humanité que ce nouveau Star Wars réinvente l'univers de Lucas. Le film réussit à mettre sur le même plan Rey et Kilo, les unissant dans leur solitude, chargeant sexuellement chacune de leurs scènes. Il y a aussi ce désabusement de Luke, sur la corde raide, qui nous vaut des scènes particulièrement chargées en émotion. Tout ce qui entoure Léia m'a aussi vraiment ému. Je me suis même surpris à avoir les yeux humides plusieurs fois. Au sortir de la salle, j'avais déjà l'envie d'y retourner. Pour l'émotion, mais aussi pour la richesse thématique. Chose que je croyais plutôt incertaine il y a quelques jours. On peut donc dire que c'est une réussite.

Dommage que J.J. Abrams reprenne le flambeau après une telle réussite.

Mes notes

3/6 - The Phantom Menace
6/6 - Attack of the Clones
6/6 - Revenge of the Sith
2.5/6 - Rogue One
6/6 - A New Hope
6/6 - Empire Strikes Back
6/6 - Return of the Jedi
3/6 - The Force Awakens
4.5/6 - The Last Jedi

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