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Le synopsis Allociné : Direction la Grèce pour le célèbre détective Benoit Blanc, qui doit élucider un mystère entourant un milliardaire de la technologie et son groupe d'amis hauts en couleur.

Poussé par mon bon souvenir du premier, j'ai donc regardé celui-là. Hé ben, c'est pas la même limonade.
Rian Johnson remet le couvert et vient prendre son chèque pour ce Cluedo géant chez les ultra-riches. Edward Norton (en imitation d'Elon Musk) et Daniel Craig (qui reprend donc son rôle de détective un peu détestable mais pas trop) semblent beaucoup s'amuser au milieu de personnages-fonctions qui ne sont là que pour servir la soupe (pardon, l'intrigue). Pas assez creusés pour être véritablement intéressants/détestables ; on n'est pas dans Succession.
Le seul personnage qui a un potentiel dramatique arrive bien trop tard pour m'impliquer tout comme l'intrigue qu'on n'attendait pas. J'aurai préféré que le jeu soit beaucoup plus entremêlé avec la véritable enquête.

C'est gentiment divertissant mais ce sera très vite oublié, ça n'empêchera pas qu'il y en aura bien d'autres.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

BILANS CINEMA : 2023 I 2024

Mon attraction-répulsion avec Rian Johnson continue, mais ici la pièce tombe plutôt du côté de la répulsion.

Comme d'hab, on retrouve chez lui cette élégance, c'est sophistication voyante, cette générosité dans la mise en scène (combien de kilomètres de travelling sur ce film ?). Le tout dans un écrin qui pète. Le premier acte est quand même sacrément riche et abondant.

Et si j'ai apprécié certaines des blagues, je suis aussi régulièrement crispé par ce que je vois ou j'entends. On sent une plume contente d'elle-même, y a finalement une certaine morgue qui se dégage du projet. Loin du côté léger et pétillant on sent tellement le travail, la recherche, les moyens, que finalement tout perd en naturel, en insouciance. Ça devient un gros machin et finalement ça se sent dès cette intro disproportionnée avec les boîtes en bois magique là, trop d'efforts, trop de profusion d'idées de mise en scène pour au final... rien.

Niveau construction narrative, c'est évidemment ludique (génial moment où Blanc démonte en cinq secondes l'énigme de l'arbalète), mais finalement on ne fait que suivre une explication géante, non ? Finalement on ne peut presque rien deviner sans juste se raccrocher aux wagons de Blanc.

Et puis surtout tout ceci est au service de l'arc d'un personnageGênant moment eat the rich à la fin d'ailleurs.

Au final je ne pourrais jamais détester pleinement un film aussi travaillé, ça reste l'oeuvre d'un gars dans son délire à lui, avec sa propre patte et même quelques blagues assez géniales. Mais ça ne m'amuse pas suffisamment et par moment ça me crispe.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

OK, pas trop de regrets alors... (j'avais aodré le premier mais je suis pas sur Netflix)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est pas un réseau social hein.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

La sémantique utilisée.
Je suis pas sur Facebook. Je suis pas sur Twitter.

Mais pas "je suis pas sur Netflix".

Ptet qu'il y a que moi que ça choque en fait. Don't mind me.

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Oui, mais est-ce que tu fais Twitter ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Oui ce qui m'a le plus surpris c'est à quel point le film a un côté "film de plateforme", expression fourre-tout que je n'apprécie guère mais qui prend tout son sens pour certains films comme celui-ci. Fini le propos politique pertinent et surtout engagé sur l'Amérique du précédent, place à un pur divertissement avec un côté gratuit facilement consommé, qui en effet laisse augurer le début d'une franchise moyenne faite pour gonfler le contenu d'une plateforme. Assez surprenant quand même de la part de Rian Johnson le mec qui a révolutionné Star Wars et qui, ici, semble clairement cachetonner. Il paraît évident devant le film qu'il n'a été fait qu'à la demande de Netflix et que Johnson n'avait pas prévu cette suite. Même le casting c'est du second couteau (à part Norton et Craig). Janelle Monae elle est mignonne mais c'est loin d'être une grande actrice.

Parce que tout y est tellement artificiel, tellement fake, en premier lieu ces personnages tous plus factices les uns que les autres. C'est d'ailleurs un des grands paradoxes du film, vouloir être a tout prix dans l'actualité, quitte à forcer le trait (des fois ça marche, comme la séquence Among Us mais souvent ça paraît lourdingue) tout en étant incapable d'incarner vraiment l'Amérique d'aujourd'hui. Comme ce personnage complètement nul de Dave Bautista, YouTuber d'extrême droite auquel on ne croit pas une seule seconde, comme Kate Hudson, ancienne gloire de la mode qui incarne la blonde débile dans toute sa splendeur, même le scientifique j'y crois pas, il sonne faux. Comme cette satire d'Elon Musk tellement évidente et grossière que j'ai sans cesse eu l'impression que le film me fait des clins d'œil ou me pointe du doigt ses petites saillies, son petit génie dans la déconstruction du mythe Musk. Sans parler du name dropping infernal, des caméos partout (Ethan Hawke, Serena Williams...). Tout ça donne vraiment au film un côté petit malin trop conscient de son génie.

Tout ça pour une intrigue où il nous refait le coup du précédent, c'est à dire une révélation à mi-film qui fait bifurquer le scénario vers autre chose. Sauf que là ça ne marche pas parce que l'intrigue de la seconde partie est absolument sans intérêt, impression que Johnson lui même n'y croit pas vraiment et refuse de jouer le jeu du whodunit classique alors il te balance les infos comme ça, platement ou des facilités risibles Le tout culmine dans un climax en huis clos ultra bavard et d'une lourdeur... pour nous faire une petite séquence "empowerment badass" finale d'une vulgarité qui semble presque en contradiction avec la finesse du finale du précédent film. C'est marrant j'avais déjà eu cette sensation dans le premier, Johnson a l'air de vouloir volontairement décevoir pour mieux nous amener ailleurs. Comme là que ce soit le jeu mis en place par le perso de Norton, explosé en trois secondes ou même ce jeu de massacre qui débute dans la première partie pour... s'arrêter direct et ne pas donner ce qu'on attendait. Sauf que pour moi ça marche beaucoup moins bien ici. Ce qu'offre Johnson est bien moins kiffant que ce qu'on imagine qu'aurait pu être le film.

Après c'est très sophistiqué, c'est très bien emballé, le film est riche et le montre bien mais tout ça au service de rien. Comme dit QGJ le truc de la boîte au début, c'est excitant, c'est ludique mais encore une fois Johnson finit la séquence avec cette ironie du perso qui l'explose au marteau comme si lui même n'y croyait pas.

Bref trouvé ça vraiment faible, tout factice, jamais crédible (le flash back dans le bar on dirait une sitcom). La S1 de White Lotus est bien meilleure dans sa déconstruction des riches en vacances et pour le côté jeu de massacre dans la haute entreprise, Succession est a des années lumières. Et Benoît Blanc qui était un perso vaguement amusant est déjà pénible avec son accent forcé là. Vraiment con que Johnson gâche son talent avec ce type de film.

2/6

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CroqAnimement votre

Nan tu as raison. Il était tard..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Commençons par clarifier quelque chose tout de suite : Johnson voulait continuer les aventures de Benoît Blanc dès le premier film, ce n'est qu'après que Netflix, en mal de franchises, lui a proposé un deal incroyable (genre 400M$ pour deux suites). Libre à chacun de projeter ensuite un ressenti biaisé par le mode de diffusion et de vision du film mais faut pas non plus dire n'importe quoi.

De plus, je trouve les comparaisons avec The White Lotus et Succession à côté de la plaque. S'il y a évidemment une part de satire dans ces films de Johnson, le projet n'est pas du tout le même. D'un côté, deux séries HBO dont le sujet porte spécifiquement sur les dérives des riches, l'une comique, l'autre plus dramatique, et de l'autre côté, un roman de gare filmique qui se contente d'archétypes plus ou moins caricaturaux pour ses personnages aisés qui demeurent par ailleurs secondaires.

Toutefois, je suis d'accord avec le fait que la caractérisation et la critique des privilégiés était plus incisive dans Knives Out. En s'intéressant à une famille relativement anonyme, Johnson peignait un portrait au vitriol de l'Amérique là où la galerie de personnages de Glass Onion est peuplée de célébrités relatives disparates (start upper, gouverneur, influenceur, mannequin) dont le cinglage paraît plus évident. J'aime comme Johnson ne se répète pas et s'attaque à un autre domaine problématique de "La SoCiéTeR" actuelle, en brocardant les faux génies magnats et ceux qui facilitent leur suprématie par cupidité, mais la satire paraît tout de même moins mordante.

Fort heureusement, ce panel m'amuse toujours autant que dans le premier film, surtout que les acteurs s'en donnent à cœur joie. Dave Bautista se forge définitivement la carrière à laquelle Dwayne Johnson aurait dû aspirer. Kate Hudson parvient à incarner un rôle des plus clichés. Et Jessica Henwick est ma chouchoute. Je kiffe également comme Benoît Blanc bénéficie d'une place plus centrale cette fois-ci, que Johnson développe davantage sa personnalité, par son look, sa vie personnelle, et ses répliques sont plus truculentes encore que dans le précédent.
De manière générale, je reste super client des dialogues et de l'humour du film.

Et de son ludisme.
J'adore toute la première moitié, où il n'y a pas encore de mort, et où l'on se demande ce qui va se passer exactement, pourquoi Blanc est là, etc. On pénètre cet univers et cette intrigue et on se laisse balader, riant de ce petit monde.
Arrive ensuite la deuxième moitié qui embrasse encore plus ouvertement la série B et, comme pour le premier, propose un virage toujours désireux de jouer avec les codes du genre. Néanmoins, je trouve l'exercice moins convaincant cette fois-ci. La mise en abyme a beau être assumée (Blanc dit détester le Cluedo parce que l'enquête s'y résume à visiter une par une des pièces d'une maison et c'est précisément la forme que prend l'enquête dans cette seconde partie), l'expérience est moins satisfaisante. Je pense pas que Johnson cherche réellement à dissimuler l'identité du coupable, il le fait même dire à son détective, soulignant le paradoxe de l'oignon de verre : on croit qu'il faut en éplucher les couches une à une mais ce qu'il y a en son centre est visible depuis le début. Et pourtant, le film s'échine à proposer des fausses pistes un peu mollement, avec ces visites de chambre donc, et cet exercice est trop déceptif pour son propre bien (cadeau Castorp, c'est Noël).

Cette forme sert sans doute un propos sur le fait qu'on se leurre face aux "méchants" de notre monde mais la démonstration est un peu longue pour un résultat aussi simple. Cependant, ça a beau durer 2h19, j'ai suivi ça avec un plaisir constant. J'aurais juste préféré quelque chose d'aussi malin que The Brothers Bloom et Knives Out.

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Je veux bien le croire mais ça ne sent pas du tout. Johnson n'a fait que 5 films avant celui là et chacun représentait une vraie proposition différente de la précédente. Le mec tourne peu mais y met du coeur sans faire deux films qui se ressemblent. Or, là c'est un peu l'inverse, le film fait vite fait après le précédent en reprenant la formule. Forcément décevant de sa part, surtout qu'il semble parti sur un troisième.

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CroqAnimement votre

Oui, j'aurais préféré un autre film entre les deux mais bon...

Y a sa série qui arrive sinon, Poker Face.

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Tout cela a une forte odeur d'Ocean's twelve. Suite d'un film malin et virtuose qui a dépoussiéré tout un genre, et qui choisit de partir en surenchère/parodie pour retomber au final sur une résolution simplissime. Même arrière goût de tournage récréatif entre potes, avec des cameos douteux. Et ya même un coup foiré avec une arbalète.

Sinon au niveau écriture ça paraît vraiment pas fini :


Et on en parle de Noah Segan ? Ce malaise.

Il reste que le film est terriblement d'actualité au moment où Musk prouve une bonne fois pour toutes qu'il est totalement stupide.

3/6

Le coup du covid, c'est pour montrer qu'ils ont le vaccin avant tout le monde non ?

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FEAR NOTHING

BILANS CINEMA : 2023 I 2024

Oui ça caractérise bien le comportement de chacun à cet égard. Et de l'aveu de Johnson, ça ancre dans une temporalité distincte.

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