Forum de FilmDeCulte

Binoche accumule les flops quand même récemment. Après il y a une stature qui la sauve et lui assure des promos juste sur son nom qui permettent de l'afficher dans le métro (avec Dumont et Kiarostami, apparition chez Cronenberg), son oscar et son agent US qui lui permet de faire un Godzilla quand ça va mal... Elle vit là dessus plus que sur le succès de ses films depuis 15 ans, peut-être même qu'elle n'en a pas besoin comme Huppert. Son dernier hit est un film choral, Paris, dans une moindre mesure, Caché (qui a enterré Auteuil par contre)...

Auteuil, ses films n'ont pas si mal marché non ? Sinon pour Binoche, on peut parler de flop public, mais niveau critique et artistique, elle a fait très fort, quand même. Elle est démente dans le Dumont, réussit à jouer Julie Delpy en brune dans le Kiarostami...

Assayas a toujours été fort pour le casting, non ?

Auteuil a pas mal de bides dernièrement, il est laché par la critique, c'est un retour lourdingue à la comédie et un penchant pour les pagnoleries, alors que c'était un quasi sans faute dans ses choix avant... Le clip d'Obispo a fini d'enterrer le bonhomme.
Je suis d'accord qu'elle reste excellente, mais je constate qu'on peut financer un film sur sa seule réputation critique et son aura dans les magazines, qu'Adjani a un peu perdu. Pour Huppert, le dernier succès public ça doit être Les soeurs fachées, c'est un peu pareil aussi..

ça a foiré avec Connie Nielsen...

J'appelle pas ça être fort en casting mais être opportuniste et cacher la misère de mes films avec des noms hétéroclites.

J'aime beaucoup Connie Nielsen. Il a bon goût, comme Wes Anderson, qui dans Rushmore caste à la fois Connie Nielsen et Olivia Williams. Rahlala.

Retrospectivement c'était assez gonflé: Olivia Williams sortait de Postman, Murray pas au beau fixe, Nielsen avant Gladiator... Ses castings sont plus sécurisés maintenant.

C'était un petit film quand même. Ce qui comptait, c'était le dandysme du casting (voir Jarmusch sinon).

Je trouve que ça reste son sommet
Le truc bien maintenant, c'est qu'il fait tourner Jeff Goldblum...

J'étais un fan de Wes Anderson maintenant je ne peux plus supporter de voir ses films mais je pense que j'aimerais bien Rushmore encore.

C'est marrant pour Connie Nielsen et Olivia Williams qui ont respectivement joué dans Mission To Mars et Last Days on Mars (à plus de dix ans d'intervalle je crois).

Je pense qu'on est pas loin de notre incompréhension sur Bird People, même si ce que j'y aime y est différent. En gros, on a des intentions énormes, un dispositif (parallèle pièce / personnages / actrices qui jouent ces persos) gros comme une maison. Mais le fait que la mise en scène d'Assayas n'incarne pas ça (ne participe pas au trouble, par exemple), c'est justement ce qui me plaît (c'est en ça que je parlais de sobriété). Ça me rend curieux, j'ai l'impression que ça travaille à autre chose de moins évident en souterrain, et je ne sais pas à quoi. Ou que ça n'essaye pas de capitaliser sur le dispositif, que ça travaille déjà à bien le mettre image avant tout autre chose, à bien organiser la rencontre de ces deux actrices... Bref, dans tous les cas, cet espèce de retrait me plaît, alors que c'est bizarrement un peu ce qui me repoussait chez Assayas (l'épure du pitch et du décor unique, ici, aident peut-être).

Sinon c'est le premier film où je trouve que Binoche accuse vraiment son âge (pas moche, hein, mais où on sent les 50 ans). Je sais pas si c'est volontaire ou pas...

Elles ont un petit air, pareil quand Olivia Williams était dans le sous-marin Abîme pas loin de l'époque M2M.

Williams a été un peu relancée par le Polanski récemment où elle a finalement le rôle clé, mais Connie Nielsen... Le fameux LVT c'est un de ses films à stars qui aura eu le moins d'impact récemment, et le Besson / Costner là... J'ai carrément oublié son rôle dans Perfect Sense

Le pitch fait beaucoup penser à Opening night, sans l'aspect attirance pour une jeune fille.

Après le pensum intello Après mai je trouve qu'Assayas s'en sort très bien. Ce qui est assez remarquable justement (et que souligne très bien Tom) c'est comment le film évite la dramaturgie facile liée au pitch pour proposer quelque chose de plus souterrain et finalement de plus intéressant. Les scènes "à faire" sont évitées, tout est suggéré ou traité en creux, ce qui laisse au spectateur la possibilité d'en tirer les interprétations qu'il souhaite.



Les actrices sont parfaites (y compris Binoche que je peux pas blairer en temps normal), la mise en scène est fluide et élégante (à l'image du milieu qu'elle décrit), bref, j'y ai pris beaucoup de plaisir.

Seul bémol à mes yeux, il y a quelques longueurs dans les scènes de répétition.

4/6

En l’occurrence, quelles sont les scènes à faire?
Qu'est-ce qui est suggéré ?
Le milieu est "fluide et élégant"?
"dramaturgie facile liée au pitch"?


dit comme ça, ça paraît évident.


pensum ok, mais intello?